RUGBY : L’avenir au cœur des préoccupations du RCA

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Malgré une saison terminée pour toutes les catégories, le RCA vit toujours du côté de Charassain. Et parmi les entraînements qui continuent de se dérouler, ceux des jeunes joueurs prouvent que la formation perdure bien au sein du club amiénois. En témoigne le label deux étoiles qu’a reçu le Rugby Club Amiénois début février.

Benoît Venin, joueur en équipe sénior et salarié du club responsable de la formation depuis le 1er septembre 2019, nous parle aujourd’hui de son rôle auprès de tous ces jeunes, et pourquoi le RCA souhaite miser sur l’avenir.

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Qu’est-ce qui t’a donné envie de prendre cette responsabilité ?

J’ai un parcours scolaire un peu atypique. J’étudiais les sciences mais je ressentais un manque de présence avec les enfants. Je suis donc parti en psycho et, en parallèle, le club m’a proposé le poste avec un projet sur le long terme. Il fallait que je me forme pour être efficace dans ce que je faisais donc je continue de faire des formations. J’ai eu mon BPJEPS, c’est-à-dire le premier niveau de diplôme éducateur sportif et le club m’offre la possibilité de suivre une formation continue. Je suis à plein temps au club et j’en suis très heureux.

Benoit Venin donne de lui autant sur le terrain que dans les bureaux du RCA

Quelle définition donnerais-tu de ton poste ?

Officiellement, je suis responsable de l’école de rugby, ce qui englobe les catégories de 3 à 14 ans, et jusqu’à 15 ans pour les féminines. Pour les jeunes du baby-rugby, donc à 3 ans, c’est le développement moteur le but pour nous, et le rugby est juste là en support. Le pôle préformation a pour but de donner la capacité à l’enfant d’acquérir les compétences rugbystiques majeures, et donner les cartes pour appréhender du bon côté le développement moteur, social, affectif pour pratiquer le rugby par la suite. Et enfin à partir de 14 ans c’est le pôle formation qui prend le relais, pour donner aux joueurs les bases pour le rugby à XV.  

Quelles sont tes missions ?

Mon métier c’est la formation des jeunes de moins de 14 ans. Ça passe par l’animation des séances d’entraînement avec les éducateurs, mais aussi par l’administratif pour le club, donc les licences, cotisations, le planning des tournois, le suivi des familles, etc. Je fais aussi la promotion du rugby chez les acteurs amiénois qui reçoivent des jeunes, donc accueils de loisirs ou établissements scolaires, par exemple. Et enfin je fais de la gestion de projet en interne, donc la politique de développement du club, la fidélisation des jeunes et l’accompagnement des différents acteurs du club.

Je ne fais pas cela tout seul. En premier lieu je travaille beaucoup avec Martin Saleille, le manager sportif du club, et les éducateurs. Il y a aussi tous les bénévoles qui nous aident au quotidien et sont indispensables pour le bon fonctionnement du club. Je pense aussi aux joueurs de l’équipe senior qui ont un rôle important auprès des catégories jeunes de l’école de rugby. Tous ces acteurs représentent une vingtaine de personnes avec qui je travaille presque tous les jours.

Quel projet marque ton expérience jusque-là ?

Tout d’abord je pense à mon BPJEPS, qui officialise un peu ce que je fais aujourd’hui. Ensuite en tant que projets, je pense aux journées intergénérationnelles. On a organisé ça en mars et en septembre 2020 pour que les joueurs des deux équipes seniors puissent partager leur savoir avec ceux de l’école de rugby. C’étaient des journées très agréables, avec beaucoup d’échanges et de convivialité. Notre objectif c’est que les jeunes se sentent bien, un peu comme à la maison en étant au club. Ces moments d’échange ont été une vraie réussite et une satisfaction pour tout le monde.

Le rugby se dit un sport de valeurs. Je pense que ça peut être apparenté au reflet de la société. Dans le rugby on aime à croire que nous sommes de bonnes personnes.

Quelles valeurs essayez-vous d’inculquer à ces jeunes ?

Le rugby se dit un sport de valeurs. Je pense que ça peut être apparenté au reflet de la société. Dans le rugby on aime à croire que nous sommes de bonnes personnes. Dans un sport collectif et de contact, l’état d’esprit est très important. Pour cela on essaye de partager aux jeunes en premier lieu le respect, le partage, l’abnégation, l’esprit d’équipe, et l’altruisme. Bien sûr, on ne se limite pas qu’à ces quelques valeurs, mais ce sont celles qui sont les plus importantes. Ça permet de construire des citoyens, même si on ne représente qu’une petite part dans le développement personnel. Mon projet pédagogique au sein du club redonnait d’ailleurs une nouvelle signification au RCA : Rugbyman, Citoyen, Avenir. Les valeurs inculquées en sont partie prenante.

Vous avez reçu le label 2 étoiles en début d’année pour l’école de rugby, qu’est-ce que cela signifie pour le club ?

Le rugby est un sport un peu décrié, méconnu dans la région. Cette reconnaissance, c’est la preuve qu’on a une vraie démarche pédagogique et cela est valorisé par ce label. En 2018, on avait reçu notre première étoile, et là on rentre dans le club très fermé des clubs des Hauts-de-France étoilés deux fois. L’investissement que l’on met dans la formation et les moyens mis en place sont donc en accord avec le bon développement de l’enfant. Nous sommes fiers de cette récompense qui vient concrétiser les efforts de toutes les personnes travaillant pour le club.

Quelles ont été les tâches à faire pour obtenir cette seconde étoile ?

C’est un document qui évalue une cinquantaine de points. Cela passe par beaucoup de catégories différentes dont : – l’effectif (le nombre d’enfants licenciés) – le nombre d’éducateurs diplômés par catégorie – une organisation solide (réunions administratives et techniques) – des infrastructures et des équipements adaptés – le suivi des parents – l’éthique et le règlement (charte du joueur) – la formation des éducateurs et du joueur – la formation sur l’arbitrage pour chaque jeune de moins de 14 ans – la participation aux rencontres et plateaux – les interventions en milieu scolaire – la communication interne et externe du club, et beaucoup d’autres encore.

C’est donc beaucoup d’administratif et de documents à fournir en tant que preuve, et beaucoup d’efforts pour les plans de formation, d’encadrement et de fonctionnement. On a commencé les démarches lors du premier confinement, on a reçu la visite du président du comité départemental de rugby, et début février on a reçu la réponse. Normalement le processus prend environ 6 mois mais la crise sanitaire a retardé la démarche et le résultat. Le label est valide quatre ans, avec un contrôle au bout de deux ans.

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Un jeune joueur du RCA en apprentissage auprès de Louis Damay, joueur en équipe senior

Quels objectifs viennent après cette deuxième étoile ?

Tout d’abord c’est l’objectif numérique qui prime. On veut augmenter nos effectifs dans toutes les catégories. Notre capacité d’accueil est au-delà du nombre de licenciés que l’on a actuellement. Ensuite, on veut faire rayonner le club sur la Métropole. Continuer nos actions auprès des établissements scolaires, surtout que des nouvelles pratiques sur le terrain rendent le rugby plus abordable encore. Et enfin, cela nous parait évident, viser la labellisation 3 étoiles. On veut passer les étapes, car on croit en ce que l’on fait. On pense sincèrement que l’on peut apporter beaucoup à l’enfant, et donner un impact positif. Ça nous tient beaucoup à cœur, autant que promouvoir nos valeurs.

Qu’importe l’âge ou le sexe, on sera heureux d’accueillir chaque enfant qui voudrait venir essayer

Que dire aux enfants qui hésitent à venir tester le rugby ou aux parents qui peuvent avoir des préjugés ?

De venir essayer ! On est ouvert aux tests gratuits pendant les séances d’entraînement. Le rugby ça peut faire peur et on le comprend, mais c’est un sport qui est fait pour tout le monde, que ce soit les garçons ou les filles, qui ont bien sûr leur place elles aussi dans la formation. Elles n’ont pas de complexe à avoir puisqu’elles jouent aussi bien que les garçons en commençant au même stade. Qu’importe l’âge ou le sexe, on sera heureux d’accueillir chaque enfant qui voudrait venir essayer. On n’est pas parfait mais on veut être le plus profitable à tous ceux qui passent dans le club.



Propos recueillis par Benjamin Poupart

Crédit photo : RCA Léandre Leber/GazetteSports

Publié par La Rédaction

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