Alors que les dirigeants de plusieurs clubs s’inquiètent de certaines incohérences et plaident pour un front uni afin de défendre leurs intérêts, Alain Salmon, de la FFBB, leur répond.
Un syndicat pour une seule voix
Le président de l’ESCLAMS a également fait mention de la création d’une association des présidents, “il y a un syndicat des présidents de NM2 qui est en train de se créer pour représenter les clubs. J’attends que l’on parle vraiment d’une seule voix, que l’on ait un vrai poids et que l’on arrête de se faire balader par la fédération. La fédération n’est pas en danger comme les ligues et les comités, qu’est ce qu’ils attendent pour aider les clubs ? On attend avant tout des aides financières, c’est une certitude, que ce soit via un allégement des cotisations, un remboursement partiel des licences ou des frais d’arbitrage. Il ne faut pas non plus oublier que nous avons une baisse significative du nombre de licenciés dans ce début de saison qui impacte aussi nos finances.”
De toute façon il faut être bien conscient que sans unité nous n’obtiendrons rien de la part de la Fédération
Nicole Delcour
Une association des présidents en laquelle croit Nicole Delcour, “on attend de cette association des présidents de NM2 d’avoir une seule voix et de peser dans les décisions de la fédération. S’il y a des divergences entre certains clubs de NM2, comme l’illustre le fait qu’en début de saison un club n’ait pas voulu inverser une rencontre alors que nous ne pouvions pas recevoir à domicile, un grand nombre de présidents veulent les même choses. Sur 56 clubs, 51 ont répondu présent et je pense que l’on peut s’unir pour obtenir gain de cause. De toute façon, il faut être bien conscient que sans unité nous n’obtiendrons rien de la part de la fédération et que de nombreux clubs vont se retrouver en difficulté et être lésés sportivement.”
La FFBB rassure et se justifie
Alain Salmon, président de la commission des compétitions de la FFBB a tenu à rassurer sur les intentions de la fédération pour la suite de la saison. Indiquant qu’une décision sur la suite de la saison serait prise rapidement. “On va valider toutes les modalités de la fin de saison le week-end prochain lors du comité fédéral qui sera suivi d’un comité directeur qui entérinera ce que l’on a décidé. On attendait vraiment d’avoir les bonnes informations du gouvernement et d’avoir des informations claires pour pouvoir prendre une décision. Il faut maintenant espérer que les dates que l’on a ne vont pas changer et que la décision prise sera définitive. On a travaillé sur de nombreux scénarios depuis plusieurs semaines et l’objectif reste, contrairement à l’année dernière, de pouvoir faire des montées et des descentes, en adaptant le format à la situation actuelle. Le gouvernement nous oblige à prendre une décision sur la modalité de nos règlements avant le 31 décembre au plus tard.”
L’objectif reste, contrairement à l’année dernière, de pouvoir faire des montées et des descentes.
Alain Salmon
S’il ne précise pas la décision qui sera prise, il valide certaines choses comme la date butoir de fin de championnat, le tout en expliquant les difficultés pour la FFBB de prendre une décision nationale alors que les problématiques ne sont pas les mêmes partout. “L’une des difficultés aujourd’hui est de ne pas avoir de réelle visibilité sur la suite et que d’une région à l’autre les choses peuvent être différentes. Ce qui est acté, c’est que la saison peut aller jusqu’au 26 juin et qu’il n’y aura pas de phase finale pour les championnats amateurs (NF1, NF2 et NM2) donc pas de brassage entre les poules. Cela va faciliter les choses et offrir plus de week-ends pour finir.”
Interrogé sur les critiques de certains clubs obligés de jouer sans véritable entraînement, il tient à relativiser la situation et la responsabilité de la fédération. “Il faut relativiser un petit peu car normalement aucune équipe ne devait jouer sans pouvoir totalement s’entraîner. De nombreuses équipes ont pu trouver des solutions pour s’entraîner. Après pour certains ça a été plus compliqué sûrement mais l’on ne peut pas vraiment faire du cas par cas. Oui, on va dire que sportivement sur certains matchs la préparation a pu être différente d’une équipe à l’autre mais par exemple en NM2, il y a déjà, de base, des différences entre des équipes qui s’entraînent deux fois et d’autres quatre par semaine. D’ailleurs, en ce moment, certaines équipes qui ont des joueurs professionnels peuvent s’entraîner et d’autres non. Cela crée des différences mais nous ne sommes pas capables, à notre niveau, d’empêcher ces équipes de s’entraîner si leur mairie ou préfet autorise l’ouverture de leur salle. Il faut aussi jongler avec les directives gouvernementales et cette différence entre monde professionnel et amateur qui cohabite en NM2. C’est une problématique que des sports comme le handball ou le volley-ball ont aussi eue, c’est pour cela que nous avons souvent échangé avec eux pour essayer d’avoir plus de poids sur certaines décisions face au gouvernement. On subit aussi, depuis le début de la pandémie, les décisions préfectorales ou des maires qui sont parfois différentes des annonces gouvernementales et l’on ne peut pas prendre en compte l’ensemble de ses problématiques car on prend des décisions au niveau national.”
On autorisera à jouer avant sans problème car l’enjeu est de faciliter le jeu et la fin de saison.”
Alain Salmon
Avant de donner des indications sur la reprise et la période de réathlétisation plus longue que la semaine prévue initialement : “Il était prévu une période de 7 jours après la fin du confinement pour reprendre mais suite à la prolongation de ce dernier, nous avons décidé de prolonger cette période de réathlétisation à 3 semaines en accord avec les médecins fédéraux. Après, la date est fixée au 13 février mais si des équipes sont prêtes avant car beaucoup s’entraînent en ce moment, on autorisera à jouer avant sans problème car l’enjeu est de faciliter le jeu et la fin de saison.”
Sur les inquiétudes liées à la reprise à huis clos, il se veut là aussi rassurant sans pouvoir entériner une décision. “Pour le moment il y a des négociations et l’idée est celle d’une jauge en fonction de la capacité de la salle ce qui semble plus cohérent. La jauge devrait dépendre de la capacité de la salle et de la situation sanitaire au niveau local. Mais pour le moment, il n’y a rien de tranché et d’ici février cela peut encore changer. On espère en tout cas pour tout le monde que le public sera autorisé même si c’est partiellement car on sait que c’est très important pour les clubs mais aussi beaucoup plus agréable pour les joueurs.”
Malheureusement, aucun club de la poule ayant accès à l’entraînement en ce moment n’a tenu à répondre officiellement à nos sollicitations. Mais certains, qui ont souhaité rester anonyme, ont souligné que leurs préoccupations restaient les mêmes que les autres clubs, et qu’ils profitaient d’un avantage dont aucun club ne se priverait. Précision, Alain Salmon qui a répondu à notre sollicitation, n’a pas pu évoquer, de par son poste, l’aspect financier que seul le président de la FFBB est tenu d’évoquer.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Léandre Leber – Gazettesports