Longtemps indécise quant à son avenir, la joueuse du LAMVB a finalement été comme rattrapée par sa passion…
« La vie réserve parfois d’agréables surprises ». Du bout des lèvres, tout en retenue également, Julie Cadart évoque – à sa manière – l’accession des demoiselles du Longueau Amiens Métropole VB (LAMVB) en Nationale 2 « Une saison particulière au dénouement certes un peu inattendu » qui l’a d’ailleurs… conduit à revoir sa copie. Et cette idée à prétendre vouloir tourner la page.
« J’avoue que cette perspective m’a souvent traversé l’esprit, notamment en début de saison. Cependant, l’excellent parcours, ponctué de ce billet non usurpé en poche pour l’échelon supérieur, a suscité certaines interrogations » argumente, presque embarrassée, celle qui apparaissait tel un des rouages (essentiels) d’un dispositif élaboré par Clément Bevilacqua. Son compagnon !
Cependant, l’excellent parcours, ponctué de ce billet non usurpé en poche pour l’échelon supérieur, a suscité certaines interrogations
« Une spécificité qui n’engendre cependant aucun traitement de faveur » lance, avec un grand sourire et un brin d’humour, celle qui d’ailleurs s’imaginait plutôt devoir évoluer en léger retrait. Sur le banc plus précisément mais animée par le désir d’apporter son expérience aux moments opportuns. Un regard sans concession porté sur elle-même que le staff technique « à l’accent professionnel » veillait cependant à balayer d’emblée d’un simple revers de main. Ainsi, encourageait-il la « future quadragénaire » à ne lever, en aucun cas, le pied. Et il l’intégrait régulièrement dans le schéma tactique.
Sollicitation qui galvanisait celle dont la découverte du volley-ball « en club de vacances en Corse » s’était ensuite prolongée sous le maillot de Renancourt puis du feu Amiens Longueau. Et cette confiance (clairement) affichée par le LAMVB l’incitait à poursuivre, un peu plus encore, son petit bonhomme de chemin. A retarder l’échéance qu’elle paraissait pourtant s’être définie.
« Ce n’est cependant que partie remise ! » s’en défend en riant Julie Cadart, ravie de se reprendre au jeu et d’être « de cette aventure inédite en Nationale 2 ». Antichambre qu’elle va découvrir, comme bon nombre de ses coéquipières. « Cette plongée dans l’inconnu se révèle être un challenge exaltant. Au cours duquel il va falloir se serrer les coudes» prévient celle qui cherche (déjà) à haranguer une troupe déterminée à ne pas être qu’un simple figurant.
Un effectif où elle a donc pris soin de se fondre « voici deux saisons » et qui semble en mesure de repousser encore ses limites. Et ainsi prétendre tenir la distance : « Nous allons nous confronter à des structures dont les moyens paraissent être à la hauteur de leurs prétentions. Promues, nos ambitions se cantonneront dans un premier temps au maintien. A titre « perso », j’espère continuer à me rendre utile » déclare celle qui refuse – néanmoins – de se substituer au staff technique. « Il lui revient de notifier notre carnet de route » mentionne-t-elle, d’un sourire espiègle. Adressant, au passage, un clin d’œil qui se veut donc complice en direction de son entraîneur. Dont elle rappelle la rigueur. Trait de personnalité qu’elle constate, vit au quotidien donc…
Nous allons nous confronter à des structures dont les moyens paraissent être à la hauteur de leurs prétentions.
« La répartition des rôles au sein de l’équipe n’est pas banale j’en conviens. Pour autant, nous prenons soin de bien faire la part des choses » Une précision, au parfum anodin, qui a toutefois le mérite d’être claire. « Aux balbutiements de cette équipe, ce groupe où j’évoluais déjà, n’a pas masqué son souhait d’être sous la férule de Clément » rappelle Julie Cadart. Choix d’ailleurs judicieux à la lecture des résultats.
« Perfs » qu’elle ne considère pas comme le (simple) fruit du hasard : « L’équipe a gagné en maturité. Elle s’est découverte aussi qu’il lui était possible de regarder vers le haut » lâche l’enseignante de profession, responsable – dans le même temps – de l’effectif Universitaire. Une implication qui lui autorise à formuler « des avis, en aucun cas des jugements » s’empresse-t-elle d’ajouter. Et elle se félicite de cette (re)prise en main au lendemain d’une saison où le LAMVB a bien failli se faire taper sur les doigts.
« Nous avons frisé la correctionnelle mais aussi su tirer les enseignements » argumente, convaincue, celle qui souligne l’homogénéité, la stabilité de l’effectif. Une force sur laquelle il convient, semble-t-il, de se reposer. « Mais pas trop ! » ironise celle qui encadrera la catégorie U11 masculine à la rentrée. « J’ai toujours été soucieuse d’apporter un coup de pouce si nécessaire ». Un désir de s’investir qui pourrait pousser l’ex-arbitre sur un banc, de façon durable ? « Une très bonne question » selon celle qui prends alors un malin plaisir à botter en touche… préférant savourer l’instant présent.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Reynald Valleron Gazettesports