BOXE – Christopher Sebire : « J’ai prouvé que j’avais le niveau international »
Victorieux du championnat du monde W.B.F. l’opposant à l’Argentin Martin Antonio Coggi, Christopher Sebire a remporté, à 31 ans, le combat le plus important de sa carrière, au terme d’un affrontement intense et qui fera date dans l’histoire du noble art à Amiens.
Un relâchement inconscient
Un succès acquis au terme des douze reprises, au cours desquelles le pensionnaire de l’Amiénois Boxing Club a eu fort à faire. « Je suis allé le chercher jusqu’au bout, je n’ai pas fait d’anti-boxe sachant que je boxais à la maison, analyse-t-il. J’ai accepté le combat, si on montre qu’on se laisse dominer, il est encore plus méchant. A partir du 7e round, j’ai relâché inconsciemment et il m’a contré, je me suis calmé et mis en œuvre ce que l’on avait travaillé à l’entraînement. » Un relâchement qui aurait pu s’avérer coûteux sans le calme et la maîtrise tactique du natif de Rouen. « Il avait prévu de travailler en bas avant de remonter en haut, on avait bien travaillé afin de garder le coude gauche bien collé. Il est très fort avec son bras avant, le bras arrière est moins efficace. Cependant, quand il frappe il ne met pas des claques, il m’a fait vraiment mal. »
Quoi qu’il en soit, Christopher Sebire a su revenir dans le combat, s’imposant à l’unanimité des trois juges, un an et demi après un match nul contre Franck Petitjean, lors du championnat de France. « Je suis champion du monde, ce n’est pas la WBA ou la WBC, mais j’ai été quatre fois champion de France, plusieurs fois vice-champion intercontinental et mon avenir était bouché, précise le nouveau champion du monde W.B.F. des super-légers. Je remercie vraiment Amiens Métropole pour son travail, toute mon équipe aussi. Le combat devait se faire au mois de juin, puis il est tombé à l’eau. On m’a dit de ne pas craquer, qu’il y avait une équipe qui travaillait pour moi. »
Une volonté de défendre le titre
Près de dix ans après son départ de l’Amiénois Boxing Club, le protégé de Jérôme Fouache est donc revenu par la grande porte, balayant par la même occasion les possibles doutes sur son niveau à l’échelon international. « Les gens disaient Sebire il est bon mais qu’est-ce qu’il ferait au niveau international. J’ai pris un Argentin qui avait une quarantaine de combats, seulement cinq défaites, de nombreuses victoires par K.O, argumente-t-il. Cela prouve que Sebire est vraiment là, au niveau international. Mon adversaire jouait toute sa vie. Je voulais vraiment faire le match, j’ai fait ce qu’il fallait. » Un adversaire particulièrement confiant avant le combat, ce qui n’a pas décontenancé le boxeur local.« Coggi a voulu m’intimider pendant la pesée, mais je n’ai pas été impressionné. J’ai quand même fait beaucoup combats à l’étranger contre des vedettes locales. »
Quant à son avenir, Christopher Sebire souhaite défendre le titre acquis de haute lutte contre Martin Antonio Coggi. « Je ferais avec plaisir une défense de titre, quand je vois que le Cirque était plein, ça fait vraiment plaisir. » Une défense qui pourrait se tenir à Amiens, là où le pensionnaire de l’Amiénois Boxing Club se sent réellement « à la maison ». « Certes, j’habite à Rouen mais c’est ma cinquième année à Amiens. Entre 2005 et 2007, Jérôme (Fouache, ndlr) m’a quand même organisé cinq combats, tient-il bon de rappeler. Il y a des supporters de Rouen qui sont venus, je suis un peu globe-trotter, j’ai beaucoup boxé à l’extérieur, c’est la première fois que j’ai vraiment le sentiment de boxer à la maison. »
Défait ce samedi soir au Cirque, Martin Antonio Coggi a d’ores et déjà proposé une revanche au nouveau champion du monde. « Coggi m’a proposé d’aller le défier en Argentine, peut-être, on verra bien. » Reste à voir si Christopher Sebire relèvera le défi, ou bien s’il préférera mener la première défense de son titre mondial devant le public du Cirque Jules-Verne. Quoi qu’il en soit, et en attendant de connaître son futur adversaire, Christopher Sebire demeure le championnat du monde W.B.F des super-légers.
Romain PECHON