Quand il était Député, l’actuel maire d’Abbeville Pascal Demarthe s’était intéressé à la situation parfois précaire de la plupart des sportifs de haut niveau. Il souhaitait que l’Etat se penche sur le cas de ces athlètes qui défendent les couleurs de la France aux Jeux Olympiques ou autres grandes compétitions mondiales.
Tous ces sportifs ne s’appellent pas Teddy Riner qui n’a aucun souci à se faire pour son avenir ce qui est tout à fait normal compte tenu de son palmarès. Mais tous ceux qui ont la chance d’être sélectionnés n’ont pas le statut de l’immense champion de judo. La plupart galèrent, tentent de décrocher un sponsor car leur club qui bénéficie pourtant des retombées médiatiques de leur champion, n’ont pas toujours les moyens financiers pour les aider correctement. Avec le coronavirus, la situation a empiré et elle est même devenue dramatique pour certains.
Par décence, il arrive que ces sportifs ou les clubs cachent la vérité et souffrent en silence. Mais cette année 2020 est purement catastrophique. D’abord, les Jeux de Tokyo n’ont pas lieu cette année et ils sont reportés à l’an prochain s’ils ont lieu car les Japonais boudent un peu et traînent les pieds.
La pandémie du Covid-19 a tout bouleversé en multipliant le nombre de chômeurs. Le sport n’échappe donc pas à la règle. Les premières victimes sont les… athlètes qui doivent s’entraîner pour gagner leur sélection. Celle ci est remise en question puisque tel ou tel athlète aura pu être qualifié pour Tokyo 2020 mais ne le sera pas automatiquement pour Tokyo 2021.
Pendant ces longs mois de préparation, ces athlètes de toutes disciplines doivent pour reprendre une expression « faire bouillir la marmite ».
Un athlète a accepté de raconter ce qui ressemble presque à un chemin de croix. Au journal l’Equipe, le judoka Guillaume Chaine, le numéro un dans sa catégorie, âgé de 33 ans, a déclaré :
« Lorsqu’on est dans une préparation préolympique, on se doit d’être dans un bon environnement et notamment sans avoir à se demander comment on va remplir le frigo. »
Cette situation compliquée ne concerne pas que ce judoka licencié dans un club de la région parisienne qui hélas ne peut l’aider plus financièrement. Le problème est donc pour l’heure insoluble. Il doit concerner le Ministère de la Jeunesse et les Sports qui devra bien un jour adopter un vrai statut de sportif de haut niveau.
Lionel Herbet
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