Au lendemain d’une saison jugée satisfaisante, la section féminine amiénoise semble animée par la volonté de (ré)affirmer son identité.
« Privilégier certains fondamentaux qui sont (toujours) définis, telle est la force de notre association qui doit nous animer. Surtout que ces valeurs, la convivialité, l’entraîde notamment, éprouvent des difficultés à résister à l’érosion du temps. Malheureusement… » Sans détour, Hacène Kichou paraît faire une lecture bien personnelle d’une situation qui cependant le chagrine. Il défini ainsi « sa » ligne de conduite, celle qu’il préconise pour la section féminine de l’Amiens Porto. « Un retour aux sources n’est en aucun cas une révolution » s’en défend cependant celui dont la légitimité s’est dessinée au fil du temps.
Privilégier certains fondamentaux qui sont (toujours) définis, telle est la force de notre association qui doit nous animer.
Hacène Kichou
Une décennie durant laquelle il s’est efforcé à promouvoir une pratique « différente, divergente » du ballon rond. Opération séduction qui a, d’ailleurs, su rapidement conquérir le cœur de la gent féminine. « Pari audacieux couronné de succès auquel il convient cependant d’apporter une attention toute particulière » rappelle celui qui siège (toujours) sur le banc de l’équipe fanion, aux côtés de Dominique Chevalier. Troupe dont le sort en Régionale 1, « soit le plus haut niveau Hauts-de-France, » s’est joué sur le terrain administratif. Une formation qui ne doit son salut qu’à l’arrêt des compétitions en raison de la crise sanitaire.
« Ne nous voilons pas la face, sauver notre tête relevait du miracle. Certaines décisions émanant des instances dirigeantes nous ont été favorables. » Lucidité que Hacène Kichou partage d’ailleurs avec ce staff technique qui s’évertue, depuis quelques semaines déjà, à un ouvrage de fond.
« Cette mésaventure, sans conséquence au final, suscite des interrogations. Il devient judicieux d’en tirer les enseignements. La section ne s’identifie pas au groupe senior certes, mais il apparaît d’être très vigilants. » Mais quel serait donc ce « mal » qui rongerait la délégation féminine de l’Amiens Porto ? « Loin de moi le désir de dramatiser la situation mais plutôt d’interpeller sur le comportement » rappelle Hacène Kichou. Avant qu’il ne pointe à l’index cette « routine » qui, de façon sournoise, engendrerait un confort un tantinet déplacé.
Et « s’il est toujours plus facile de prévenir que de guérir » souligne-t-il, il encourage alors à une prise de conscience collective. « Il suffit parfois d’un rien pour modifier l’état d’esprit. Il est de notre devoir de préserver l’atmosphère familiale, cette ambiance que certains nous envient. Pour cela, une petite piqûre de rappel semblerait nécessaire. »
Remise en question qu’il s’inflige également à l’heure d’espérer vaincre ce sentiment de monotonie. Ce « ronronnement » que les, néanmoins encourageants et probants, résultats locaux ont su dissimuler. Habilement… « Le bilan sportif se révèle conforme à nos espérances, l’attitude en marge des compétitions un peu moins. »
Loin de moi le désir de dramatiser la situation mais plutôt d’interpeller sur le comportement.
Encore une fois, Hacène Kichou ne souhaite pas taper sur les doigts mais rappelle l’importance de se serrer les coudes. Solidarité qui s’intensifie au gré d’initiatives simples, voire spontanées. « Des petites attentions que nous allons remettre au goût du jour » affirme-t-il.
Première mesure, dès la reprise, la séance d’entraînement se terminera autour d’un verre de l’amitié. Organisation « attribuée à tour de rôle, toutes catégories confondues » dont le but sera de favoriser « un peu plus encore » le lien social. Proposition issue d’un récent tour de table où l’Amiens Porto a pris soin de réaffirmer – par le biais de ses dirigeants et encadrants – sa volonté d’étoffer sa pépinière. « Nous aimerions nous voir attribuer le “label Or.” Une distinction qui récompense la formation » précise Hacène Kichou. Clamant, à juste titre d’ailleurs, que le futur se prépare dès maintenant. Une foi en l’avenir dont il a (re)pris goût lors d’une « récente et euphorisante soirée barbecue. »
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)