Combien de fois avons nous signalé que la France avait mis longtemps avant de prendre conscience que le sport faisait partie de notre vie comme la culture par exemple. Aujourd’hui, cela parait évident mais si nous remontons en arrière et pas forcément aux calendes grecques, nous sommes bien obligés de constater que dans notre région, la Picardie, ce ne fut pas simple.
Heureusement qu’il y eut quelques hommes de qualité et nous pensons évidemment aux CTR (Conseillers Techniques Régionaux). Lundi soir, sur France 3, à l’occasion du 80e anniversaire de l’Appel du Général de Gaulle, une soirée a été consacrée à celui qui a incarné la France. Dans ces différents reportages, on a constaté que le sport n’était pas oublié et qu’il passait même avant la culture, aux yeux du Général.
Qu’on se souvienne: en 1960, le Tour de France s’arrête à Colombey les Deux Eglises pour saluer le Général; en 1966 c’est la réception à l’Elysée des plus grands champions tels Jacques Anquetil et Michel Jazy qui sont décorés de la Légion d’honneur. De Gaulle n’avait pas du tout apprécié le fait que la France soit aussi faible aux Jeux Olympiques de Rome en 1960. Le sport a alors fait partie de ses principaux objectifs avec la création des Régions, la nomination des cadres techniques etc. Des cadres techniques qui sont le plus souvent en Picardie d’anciens champions tels Rolf Maïer en haltérophilie; Michel Bourgoin en judo etc.
Le comité régional olympique et sportif, souvent discret et à l’écart
On commence alors à parler du sport picard, de l’identité picarde mais, au début des années 80, un organisme reste figé. Il s’agit du Comité Régional Olympique et Sportif. Mais oui. Cet organisme qui est chargé d’insuffler un certain dynamisme et d’entraîner derrière lui le monde du sport, reste d’une grande discrétion et même à l’écart. Pour preuve et cela parait énorme, ce compte rendu d’une réunion qui s’est déroulée le 30 juin 1982 à Amiens dans les locaux de la Direction Régionale du Temps Libre et de la jeunesse et des sports. A cette réunion, sur sept personnes, nous avons trois présidents de Ligue: Henri Wachter (natation), Gilbert Boudringhin (athlétisme) et Jack Sannier( handball) et quatre CTR Jean Vincent (athlétisme), Georges Petit (handball), Yannick Gricourt (haltérophilie) et Claude Fauquet (natation).
Cette réunion se déroule selon deux axes : réflexion sur le statut et les moyens de fonctionnement de la commission et des propositions concrètes à partir du document des CTR. A cette réunion, on déplore l’absence du président du CROS ce qui amène la réflexion suivante de M. Boudringhin « A l’heure actuelle, le problème de l’élite régionale ne suscite pas un enthousiasme débordant au sein du CROS« . M. Sannier en remet une louche: « promouvoir le haut niveau est un des moyens de promouvoir le sport« . Il est clairement demandé au CROS de se positionner. Les cadres techniques sont même inquiets car ils remarquent une fuite de notre élite régionale. Nos meilleurs athlètes sont sensibles aux propositions venues de l’extérieur et on les comprend d’autant plus facilement qu’en Picardie, il n’y a aucune structure pour les retenir. Le chantier est donc énorme. Nous sommes au début des années 80. Quinze ans plus tard, la Picardie sera au firmament aux Jeux d’Atlanta au point que le président du CIO l’Espagnol M. Samaranch dira: « la Picardie est la première région sportive au monde« .
Lionel Herbet
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