FOOTBALL : Les Portugais d’Amiens ont fait leur trou
C’était dimanche après-midi, la grande foule autour du terrain Michelet où la formation des Portugais d’Amiens (Promotion Interdistricts) recevait pour le compte du 5e tour de la coupe de France la formation de Roye-Noyon qui évolue trois divisions au-dessus.
La Coupe reste la Coupe et longtemps, le Petit Poucet portugais a bien cru que l’exploit allait être réalisé.
Mais sur la fin, Roye a asséné deux coups de poignards, si bien qu’en dépit de tous ses efforts, l’AS Porto n’a pu obtenir son billet pour le prochain tour.
A la mi-temps, alors que son équipe menait 1-0 et qu’il envisageait de jouer le match suivant au stade Moulonguet, le président Abilio a brièvement présenté son club dont il est devenu le grand patron, voici maintenant huit ans.
Il faut se rappeler que quelques clubs se sont créés dans les années 70 et qu’outre Amiens, existe toujours un club des Portugais de Saint Ouen.
En dépit des exploits de son gardien Deforceville qui a longtemps retardé l’échéance, l’AS Porto Amiens qui, a hélas perdu son défenseur Teixeira Leite, blessé à la face et transporté à l’hôpital, l’AS Porto a livré un match digne d’éloges. Et surtout d’une grande correction face à un adversaire qui a dû batailler jusqu’au bout.
Le président Abilio n’avait rien à reprocher à ses joueurs tout en nous rappelant quelle était la philosophie et la mentalité de son club.
« Notre club a été créé en 1975 par des anciens dont faisaient partie mes parents. C’était l’époque où, dans notre région, la communauté portugaise venait s’implanter. C’est alors qu’ils ont décidé de créer un club dont j’ai repris la présidence depuis maintenant huit ans. Aujourd’hui, notre club qui joue en championnat de Picardie, compte près de 320 licenciés avec 21 équipes. Tout le monde joue ici sur ce terrain Michelet et nous sommes désormais un peu à l’étroit. Il n’y a que la formation des vétérans qui joue à Poulainville. Toutes les catégories de jeunes sont concernées et nous avons aussi trois équipes féminines. »
Au sein de ce club à nul autre pareil, règne une ambiance exceptionnelle. « Dès qu’il fait bon, indique Abilio, nous faisons un barbecue. Histoire d’entretenir une bonne ambiance. Cela nous permet de passer de bons moments. Je fais n’importe quoi pour que cela se passe bien et que nous vivions bien ensemble. Mais je lance un appel à la municipalité : nous n’avons pas de parking quand il y a du monde et nous sommes, je le répète, à l’étroit. On m’a promis des Algeco. J’espère ne pas trop attendre.
« J’adore le foot et évidemment mon club mais aussi l’Amiens SC dont je suis un partenaire. Ce sont les deux clubs chers à mon cœur. Je ne vis que pour le foot. »
Pour le foot mais aussi son métier qui est de vendre des voitures. Il possède en effet deux garages et rien ne dit que prochainement, il n’en possèdera pas un troisième.
Abilio est un homme généreux, toujours souriant mais malheur à celui qui trahit sa confiance. L’homme a le sang chaud. Normal. Il est Portugais et fier de l’être surtout depuis l’Euro qui a vu la victoire des équipiers de Ronaldo.
« Il y a des retombées et nous venons de créer une équipe de -15 ans. »
Avec ce président, la devise pourrait être la suivante : « Avec Abilio, rien n’est impossible ».
Lionel Herbet