BOXE : Coggi à Amiens : le fils après le père
C’est une histoire tout à fait extraordinaire. Elle concerne la famille Coggi qui réside en Argentine.
Le père a été champion du monde de boxe et un quart de siècle plus tard, le fils l’a imité. Mais où l’histoire devient savoureuse, c’est que le père et le fils n’auront boxé qu’une seule fois en France, à un quart de siècle de distance, dans la même ville : Amiens. Et dans le même site : le cirque municipal Jules Verne. Le cadre véritable de la boxe, n’en déplaise à certains.
Retour en arrière.
Le samedi 30 décembre 1989, les frères Acaries qui travaillent avec Canal-Plus animé par le journaliste Charles Bietry, ont décidé qu’Amiens mais aussi la Somme, pouvaient devenir un vrai fief de la boxe.
En outre, à cette époque, le président du club de boxe d’Amiens est Jean-Claude Duflos, ami intime de Charles Bietry qui fut un grand défenseur de la boxe et qui nous racontait souvent être venu couvrir à Amiens les combats de Jean-Claude Lafarge dans les années 70 et ce, pour l’Agence France Presse.
Toujours est-il que ce samedi 30 décembre 1989, Amiens était vraiment la capitale européenne de la boxe avec, au programme, le championnat d’Europe des welters entre Antoine Fernandez contre Nino La Rocca. Mais au programme, nous avions également la présence du poids lourd-léger Anaclet Wamba qui deviendra plus tard, champion du monde. Egalement l’Argentin Juan Martin « Latigo » Coggi, authentique champion du monde WBA des super légers.
Coggi était arrivé une semaine auparavant à Amiens et il avait débarqué avec toute sa famille, ses deux enfants, son épouse sans oublier son frère qui lui servait de sparring partner et son manager Zacharia.
Nous l’avions vu à l’entrainement et il nous avait produit une impression considérable. Dans la salle de la Veillère, il enchainait ses coups au sac à une vitesse vertigineuse en délivrant à chaque fois un cri de bucheron. Mais là où il nous avait vraiment surpris, c’est lorsqu’il travaillait sa mâchoire afin de la rendre plus dure au contact. Il avait une grande souplesse au niveau de ses articulations et sa colonne vertébrale.
Quand il se produit à Amiens, Coggi est champion du monde depuis le 4 juillet 1987. Il avait en effet dans un premier temps, remporté le titre WBC en battant l’Italien Oliva par ko au 3e round. Le jour du combat, il massacrait l’Américain Jesse Williams par ko à la 4e reprise. Notre confrère de l’époque au Courrier Picard Didier Bourloton avait écrit « Coggi noueux comme un cep, poilu comme un singe, jambes de serin, regard d’aigle ».
Une vraie terreur sur un ring et il le prouvait puisqu’à Amiens, son palmarès était le suivant : 42 combats pros et une seule défaite.
Le samedi 22 octobre, le cirque d’Amiens va donc, près de trente ans plus tard, un boxeur argentin du nom de Coggi.
C’est le fils du célèbre champion et qui se heurtera à l’Amiénois Christopher Sebire pour le titre mondial. Et nous y reviendrons évidemment.
Lionel Herbet