Samuel Prévot analyse le rôle du foncier
Qui dit ballon au poing, pense automatiquement au mot foncier. Le foncier a toujours représenté une place de choix dans les équipes et ce, depuis un siècle. Mais il a évolué au fil du temps.
Alors qu’il fut considéré à une époque comme le vrai leader de son équipe, aujourd’hui, le foncier est un peu rentré dans le rang. On ne peut plus dire : le foncier et les autres mais le foncier parmi les autres.
Nous avons demandé au Président de la Fédération Française Samuel Prévot, comment il analysait le rôle du foncier dans le ballon au poing moderne.
« Le mot vedette ne s’attribue plus au foncier. Mais c’est l’homme fort de l’équipe. C’est le plus puissant, le plus régulier, le plus long dans ses échanges.
Si on l’appelle foncier, c’est que sur le terrain, il occupe la place du fond. C’est lui qui doit renvoyer la balle le plus loin possible pour permettre à ses équipiers d’avancer et de gagner du terrain.
Pour être un bon foncier, il faut des qualités athlétiques. Il n’est pas nécessaire d’être très grand et très musclé.
Il faut surtout que le foncier ait ce qu’on appelle le décrochage, c’est à dire l’alliance entre le geste, la souplesse et le moment précis où il va frapper la balle, c’est à dire lorsque le ballon se trouve à hauteur de l’épaule. Il faut avoir le coup d’œil. Il faut aussi qu’il possède le déplacement latéral, une tactique très répandue dans le ballon au poing. Contrairement par exemple au football où le joueur se déplace de l’avant ou vers l’arrière. C’est la synchronisation entre le geste, le moment de la frappe et la prise d’élan.
Le foncier, c’est l’avant centre dans une équipe de football. Souvent les idoles des jeunes, ce sont les fonciers.
Aujourd’hui, il existe de bons fonciers qu’on retrouve dans les catégories les plus élevées, Excellence et Première A. Chez les jeunes, il est possible de déceler de bons fonciers en herbe.
Un foncier ne peut gagner seul car le ballon au poing reste un sport collectif. Chaque joueur a sa place et il ne faut pas oublier le basse volée, le milieu de corde et le cordier. Tout le monde est utile. C’est vrai que cela nous change complètement du ballon au poing voici 50 ans. C’était un sport différent. On jouait pour soi, pour la galerie.
Aujourd’hui, la stratégie et la tactique ont pris le pas ou du moins une part importante dans la victoire. Parfois, il arrive qu’une équipe veuille gagner un point ou une chasse, le foncier doit alors laisser la place à un partenaire bien placé. »
Quel est le meilleur foncier de tous les temps avons nous demandé au Président. Samuel Prévot est honnête. Il n’a pas connu les Cinet, Falize, Godbert, Fatien, Debart etc… « Pour moi, le meilleur foncier joue actuellement. C’est Jean-Baptiste Pécoul. »
Lionel Herbet