Les dramatiques conséquences du dopage
Remarquable film mardi soir sur la chaine ARTE et consacré au dopage. Surtout avec les conséquences le plus souvent dramatiques.
Tous les sports de haut niveau ont été passés au crible. Le cyclisme évidemment avec cette revue des coureurs hollandais morts dans leur lit ou d’autres décédés après avoir continué à se droguer alors qu’ils avaient arrêté leur carrière.
Le cas le plus typique est celui de Franck Vandenbroucke, ce champion belge qui selon son épouse, avait continué à se doper… Un sujet a été consacré à l’équipe Festina au sein de laquelle s’était généralisé un dopage collectif dirigé par un …médecin.
Comment vouliez-vous alors que les coureurs n’aient pas confiance ? C’est ce qu’a bien expliqué l’ancien champion du monde Laurent Brochard dont il faut louer, pour la circonstance, l’honnêteté ce que n’ont jamais fait certains champions de cette période et qui sont aujourd’hui, devenus des consultants sur des chaines télévisées…
Evidemment, le dopage institué voici une quarantaine d’années dans l’ancienne RDA ne pouvait pas ne pas être évoqué. C’était à cette époque un dopage d’Etat, un peu comme celui qui a été révélé ces derniers temps en Russie. Les athlètes n’étaient pas consultés. Cours et tais-toi. On leur donnait des pilules à ingurgiter avant une compétition. A l’arrivée, des médailles glanées lors des grandes compétitions mondiales notamment les Jeux Olympiques.
Une quinzaine d’années après que le mur de Berlin soit tombé, les langues se sont déliées. Et le spectacle est pitoyable avec des championnes de natation ou d’athlétisme ayant vu leur corps se transformer ; des femmes changeant de sexe et d’autres qui donnaient naissance à des enfants mal formés ou infirmes. Mais là ne s’arrête pas la liste des dégâts. Le football est aussi concerné et voir certaines idoles italiennes des années 70 se retrouver dans un fauteuil roulant ou complètement réduits en légumes fait mal.
sons de l’autre côté de l’Atlantique en allant aux Etats-Unis ou au Canada. Le football américain qui est très violent est le sport dont la moyenne de vie pour un athlète est de 55-60 ans. Là aussi, le dopage est impitoyable et des sportifs qui se sont régulièrement dopés éprouvent les pires difficultés à vivre comme le commun des mortels. On assiste à un nombre incroyable de suicides et certains ont fait don de leur cerveau pour que soit effectué des études. On a vu dans ce film un cerveau découpé en tranches comme s’il s’agissait d’un simple pâté. Certaines zones de ce cerveau permettent de prouver que le sportif a été l’objet durant sa brève carrière, de contacts d’une violence inouïe au niveau de la tête.
Le hockey-sur-glace n’est pas épargné et les joueurs qui sont chargés de « faire la bagarre » sur la glace, sont évidemment les premiers touchés.
Alors, la question qui se pose est la suivante : le dopage s’arrêtera-t-il un jour ? « Non, répond un spécialiste « car le public attend toujours plus des champions mais étant donné que les limites humaines ont quasiment été repoussées au maximum, le dopage sera donc de plus en plus sophistiqué avec comme toujours des médecins en première ligne. »
« Alors, poursuit ce spécialiste, ne parlons plus de valeurs du sport qui est devenu aujourd’hui, un véritable spectacle. « Mais, précise l’ancienne athlète Christine Arron, par rapport aux gens du spectacle qui peuvent exercer leur métier très longtemps, les athlètes ont quant à eux, une durée sportive beaucoup plus courte. Et le jour où çà s’arrête, c’est comme si « c’était une petite mort » ajoute un grand champion français de gymnastique.
Dans quelques jours, Rio va commencer. Nous n’allons pas regarder ces Jeux avec un regard de passionné mais avec cette interrogation : «Est-ce que ce vainqueur est propre ? ». Si tel est le cas, il faudra malheureusement attendre des années pour en avoir la confirmation.
Lionel Herbet