Julien Nadaux veut repousser ses limites
Mais que ne ferait-il pas pour l’association « Des étoiles pour Anaïs » ?
Régulièrement, Julien Nadaux coureur cycliste complètement différent de ses collègues, ne court pas contre les autres, ses adversaires mais contre… lui-même. Quand il s’est mis dans la tête de réaliser tel ou tel projet, plus personne ne l’arrête. Julien va au bout de son idée et il tente de repousser ses propres limites.
On l’a vu un jour à l’Hippodrome d’Amiens courir contre un … cheval mais Julien adore plutôt les courses d’endurance. Par exemple, il aime rouler durant 24 heures sans interruption et ce, par n’importe quel temps. Nous l’avons vu une nuit d’hiver, à Dreuil-lès-Amiens, grelotter mais sans être vaincu par le froid, le gel et le brouillard.
D’aucuns diront que Julien Nadaux est un peu fou, que ça ne tourne pas bien rond dans sa tête pour qu’il n’hésite pas à aligner les kilomètres sur un parcours souvent monotone et qu’il va répéter de nombreuses fois. Mais ces personnes ne peuvent imaginer toute la préparation physique mais aussi mentale que Julien s’est soumis auparavant.
Sur le plan de la préparation mentale, il a déniché le « top » avec Denis Troch, ancien entraineur de football à l’ASC et qui s’est reconverti dans ce domaine bien particulier puisqu’il s’occupe également de l’équipe professionnelle cycliste de la FdJ.
Julien Nadaux a donné rendez-vous à ses fans le prochain week-end du côté de Pont-de-Metz. Il a décidé de courir 24 heures sans arrêt et pour se préparer, il a effectué un test de neuf heures la semaine dernière à Dreuil. Il a réussi 303,54km soit mieux que son objectif initial qui était de 290. De quoi donner de la confiance à Julien qui nous a expliqué comment il allait gérer cet immense défi.
« C’est vrai que ce projet est un peu fou à la base mais j’ai une grosse motivation pour Anaïs qui est une enfant de 16 ans qui a un gros handicap, une maladie cérébrale infantile. Ses membres inférieurs ne fonctionnent pas. Elle habite près de Dieppe. Elle a fait plusieurs thérapies aux Etats Unis et en Espagne afin de l’aider à guérir. Ce qui est positif, c’est que cela fonctionne mais malheureusement, cela coûte très cher et sa famille manque de moyens pour y aller plus souvent et guérir. Quand elle était jeune, je m’étais occupé d’elle sur une journée complète sur des activités sportives et sa maman a ensuite cherché à me contacter.
Je donne donc rendez-vous ce samedi 30 juillet à 10 heures à Pont-de-Metz. Le circuit fera environ 900 mètres. Bien sûr que je m’attends à recevoir des critiques, des gens qui me disent pourquoi je m’acharne ainsi ? Mais lorsque j’avais atteint les 730 km à la Hotoie en 2012, le record du monde n’avait pu être validé, faute d’un huissier dont la présence était indispensable. Cette fois, je ne serais pas en défaut puisque c’est Joël Prissaint qui sera à mes côtés et qui va contrôler à la fois le vélo, le compteur et la distance parcourue.
Je vais utiliser un vélo traditionnel de triathlète afin d’avoir une position plus aérodynamique. Mon objectif est de dépasser les 700km. »
Evidemment, Julien s’attend à souffrir et à traverser des moments très difficiles surtout la nuit.
« Au début, il y aura la motivation, l’euphorie qui font que vous êtes plus dynamique et les jambes tourneront bien. Mais je sais aussi qu’à un moment donné, je vais régresser et piocher. Je m‘aperçois que la nuit, c’est vraiment pénible. C’est là que le mental sera très important. »
Denis Troch ne sera pas présent physiquement mais il a accepté de donner certains conseils à Julien. « Il m’a beaucoup appris et le fait d’avoir son soutien fait évidemment plaisir. Il a été à mes côtés à deux reprises sur 24 Heures et notamment au Mans et à la Hotoie voici deux ans. C’est pourquoi, je m’acharne vraiment à recommencer. »
Sur un plan alimentaire, Julien Nadaux va beaucoup boire. « Il faut s’hydrater régulièrement. C’est surtout l’eau qui est consommée en abondance, conclut Julien. Ainsi sur les 12 heures de Dreuil, j’ai bu 12 bouteilles d’un litre et demi sans compter les boissons énergétiques mais il arrive un moment où l’estomac sature et je vomis au point d’être malade. Je mange régulièrement et surtout il ne faut pas avoir la fringale. Le corps c’est comme un moteur, il faut l’entretenir. Soit deux petits pains sucrés pour un salé.
Enfin, dernière précision : aux côtés de Julien Nadaux, c’est un ami, un collègue de travail qui sera à ses côtés. Pascal Fontaine est moniteur dans la Police Nationale et il a « le même fonctionnement que Denis Troch » ».
Pour Julien Nadaux, « c’est un apport supplémentaire ». Rendez-vous samedi 30 juillet à 9h30 à Saveuse pour le départ fictif et 10 heures à Pont de Metz pour le départ réel.
Lionel HERBET