Quand Philippe Mercher parle des arbitres dans le cyclisme
Philippe Mercher fait partie de l’univers du cyclisme régional et même national.
Passionné de ce sport, il le sert en officiant en tant qu’arbitre fédéral (depuis 1999). Il a été membre de club comme à Samara qui a cessé cette saison son activité. Il a donc rejoint le club neutre picard.
A la veille du Grand Prix de la Somme, nous avons évoqué le rôle de l’arbitre dans le cyclisme.
Philippe Mercher par ailleurs supporter de l’Amiens SC, ne s’est pas défilé.
« D’abord, pourquoi on dit arbitre? Je pense qu’il y a eu un souhait du Ministère des Sports pour unifier la réglementation en vigueur. Le terme commissaire qui s’appliquait à nous auparavant concerne plutot aujourd’hui les compétitions automobiles.
« Je suis arbitre fédéral ce qui me permet d’officier dans toutes les épreuves sur le territoire français et ce, à tous les niveaux.
« L’arbitre se trouve soit à moto soit dans une voiture.
« Ensuite, il y a des rôles différents: juge à l’arrivée, le chronométreur etc. Personnellement, je fais tout sauf chronométreur.
« Le rôle de l’arbitre finalement est qu’il n’ait pas à intervenir. La course idéale c’est quand les arbitres n’ont pas à intervenir. C’est un peu comme au football. Un arbitre est bon si on ne le remarque pas. C’est pareil en cyclisme. Si on ne voit pas l’arbitre en course, c’est qu’il a été bon.
« C’est vrai que nous intervenons quand il y a des crevaisons, des chutes etc. Il y a un réglement et il suffit de le faire appliquer et ce, en toute intelligence. Il faut savoir apprécier rapidement la situation du moment et on ne réagit pas de la même façon si, par exemple, nous sommes au début de l’épreuve ou à la fin et que la victoire se joue.
« Je me souviens de la première étape du Tour de la Manche dont j’étais le Directeur du Jury. Une grosse chute s’est produite et la moitié du peloton s’est retrouvée au sol. Il nous a fallu prendre une décision rapide, soit neutraliser la course.
« Tout le monde n’était pas d’accord mais le lendemain, les directeurs sportifs ont reconnu que nous avions eu raison.
« C’est pourquoi jamais la machine ne remplacera l’homme dans notre sport. Il faut une appréciation de la course. Quand on est arbitre, on ne connait pas le coureur. On ne voit que le dossard sauf quand c’est le leader.
« Pour être arbitre, il faut être passionné. Le jour où la passion n’est plus là, il faut arrêter. »
Dans la vie, Philippe est employé à Albert pour une filiale d’Airbus. Il est pris 50 jours par an et ne sacrifie pas trop sa vie de famille. Cette année, il ne fera pas le Tour de France, la plus grande épreuve au monde mais qui « bouffe » littéralement une vie de famille durant un mois.
Philippe Mercher a fait son choix.
Lionel HERBET