Il faudra s’y faire à l’avenir. Lorsqu’il participera aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et qui marqueront normalement la fin d’une belle et grandiose carrière, on ne pourra plus dire: Jérémy Stravius l’Amiénois. Non, on dira le Niçois.
Mais comment a-t-on pu en arriver à cette aberration? Comment et pourquoi Jérémy Stravius, qui a commencé à nager à Escarbotin avant de s’épanouir à Amiens, a-t-il pu faire pour traverser toute la France et se retrouver à Nice? N’en faisons pas une question d’argent. Ce serait une mauvaise direction.
Non, penchons plutôt vers un manque de reconnaissance de la part des dirigeants du club Amiens-Métropole mais aussi de la municipalité et enfin des élus du Département.
Cela faisait des mois que les relations entre Jérémy Stavius et les élus, quels qu’ils soient, sportifs ou politiques, s’étaient dégradés. Il aurait fallu alors se réunir, se mettre autour d’une table et discuter. Ce qui n’a jamais été fait car on pensait généralement que Jérémy Stravius finirait bien par rester à Amiens, ne voulant pas quitter sa chère région à laquelle il devait tant.
On ne concevait pas le nageur champion du monde et champion olympique quitter Amiens, la Picardie et partir ailleurs. Eh bien Jérémy Stravius est quand même parti.
Le champion mais aussi l’homme ont du caractère et surtout une fierté.
Jérémy Stravius part donc la tête haute et ce ne sont pas les cris d’orfraie de certains qui nous feront changer d’avis.
Jérémy Stravius subit le même sort qu’un certain … Daniel Senet, médaillé d’argent aux Jeux de Montréal en 1976, champion du monde à l’arraché (haltérophilie) en 1981 et qui n’a pas eu, lui aussi, la reconnaissance qu’il méritait amplement.
La conclusion que nous tirerons une fois de plus: c’est que le champion quand il est sommet de sa carrière, draine derrière lui un nombre incalculable de (faux) amis mais dès qu’il est sur la pente descendante, on l’oublie très vite.
À noter que Mélanie Hénique l’ancienne sportive du club d’Amiens métropole, a remporté la médaille d’or sur le 50 m papillon ce mardi aux Jeux militaires de Wuhan (Chine).
Lionel Herbet.
Crédit photo : Léandre Leber