FOOTBALL : L’Olympique Amiénois, un centenaire qui se porte bien

Olympique amiénois polet
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L’Olympique Amiénois, un centenaire qui se porte bien

Voici  quelques jours, nous avons consacré un article sur le Sport Nautique d’Amiens qui est, à l’heure actuelle, le plus ancien club sportif d’Amiens avec une existence de 150 ans. Aujourd’hui, nous allons évoquer l’histoire de l’Olympique Amiénois qui a dépassé le siècle d’existence.

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C’est toujours un évènement considérable pour un club qui fête son centenaire. Ce sont beaucoup de joueurs mais aussi des dirigeants qui, au fil des années,  ont œuvré bénévolement pour que leur club fonctionne. Ce sont aussi deux conflits mondiaux qui ont émaillé l’histoire d’un club qui reste encore aujourd’hui comme un des plus anciens de Picardie et même du Nord de la France.

Dans le cas de l’Olympique Amiénois dont les dirigeants actuels ont tenu à rendre un hommage mérité à leurs prédécesseurs, il faut souligner qu’il a toujours été implanté dans ce quartier de Chateaudun et qu’au départ, soit juste avant la première guerre mondiale, le football ne fut pas la première discipline pratiquée par les adhérents.

L’Olympique Amiénois est en quelque sorte l’enfant de l’US Amiénoise qui était implantée dans le quartier Chateaudun. Mais en réalité, cinq ans auparavant, en 1908, des fervents du sport cycliste avaient créé l’AS de la Bijouterie.

Dans cette période qui précède la première guerre mondiale, chaque quartier d’Amiens avait son équipe de football. Ou du moins son club omnisports comme le sera l’O.A. Tous vivaient dans l’ombre du grand Amiens Athlétic Club,  du Stade Amiénois mais aussi d’autres  plus modestes tels le RC Amiénois, le CA Saint Pierre et toute une cohorte de clubs corporatifs.Les habitants d’Amiens ne se passionnent guère alors pour le football.

Toutefois, en 1913, peu avant la déclaration du premier conflit mondial, ils  commencent à s’intéresser à ce sport «vivant et attrayant». Amiens est envahi le 31 août 1914 mais fort heureusement repris à l’ennemi le 11 septembre. Les dégâts sont néanmoins importants.

Durant ces quatre années, l’Olympique Amiénois qui vient de voir le jour avec le Gallia Club,  aura une activité pour le moins réduite en raison du départ au front des joueurs seniors.Pourtant, la Grande Guerre n’empêche pas complètement la pratique du football. Des rencontres se déroulent contre des formations régimentaires. Le football constitue un excellent dérivatif en cette période sombre. L’espace d’un match, l’habitant oublie les rigueurs quotidiennes de la guerre.

En mars 1918, les troupes allemandes contraignent une partie de la population amiénoise à quitter leur ville.  A la fin de l’été 1918, Amiens est en partie détruite.

Il faudra donc attendre 1921 pour que le sport et le football retrouvent droit de cité à Amiens. L’Olympique Amiénois fait partie de ces clubs qui, en sommeil durant la guerre, vont repartir de l‘avant.
En 1921, on note qu’Amiens compte la bagatelle de 50 équipes seniors. Un chiffre record et qu’on ne retrouvera plus jusqu’en 1940. Le football est durant cette période de l’entre deux guerres, le seul sport qui connait une telle ascension.

Mais paradoxalement en 1921, l’Olympique Amiénois décide de «suspendre» deux équipes de football afin de se consacrer pleinement au cyclisme. Pourquoi une telle décision alors que dans le même temps, le football connait une période faste ? Simplement parce que les dirigeants de l’O.A. n’ont pas voulu imiter leurs collègues des autres clubs de la ville qui dépensent de plus en plus d’argent pour l’utilisation de terrains, l’achat de matériel et frais de déplacements.

On note que déjà l’argent a une influence sur la pratique du football. Mais après quelques années de répit, le football va reprendre sa vraie place à l’Olympique Amiénois. L’arrivée à la présidence de Georges CUISSET, un dirigeant touche à tout en ce sens qu’il fut à la fois actif dans le football, la gymnastique, la lutte, l’haltérophilie sans mésestimer le cyclisme, n’est pas étrangère à ce tournant.

A l’O.A on constate que le football est un vrai fait social et un phénomène de société. Mais tous ces clubs de quartier dont fait partie l’O.A. ont pris l’habitude de recruter des joueurs issus du quartier même.  Georges CUISSET a laissé des traces puisqu’un gymnase situé à deux pas du stade de la Licorne et du Zénith porte son nom. Durant sa carrière, il a contribué au passage de  la Ligue du Nord à celle de Picardie, au début des années 60. Il fut le «bras droit» d’Henri LECLERCQ, le Pape du football départemental. L’Olympique Amiénois n’a que rarement évolué au plus haut niveau, ayant plutôt une vocation départementale. Club de quartier, évoluant dans le stade Delaporte sur la route du Campus, l’Olympique Amiénois a surtout formé des jeunes. C’est en 1942 que l’O.A a commencé à évoluer au stade Robert Delaporte.  Au décès de son mari, Madame DELAPORTE décidait de léguer le stade à la municipalité d’Amiens. Ainsi, le stade devenait municipal un peu comme celui de Moulonguet.

L’Olympique Amiénois a toujours eu une bonne notoriété dans la ville. C’est la raison pour laquelle d’importants personnages de la Ville sont devenus soit des sponsors ou des membres bienfaiteurs. Juste après la guerre, de personnes illustres d’Amiens ont accepté d’aider le club, tels MM. MAEGHT, important joailler de la ville, MATIFAS, DELAPORTE, PERNAUT, GLAUDEL etc…

Pour revenir à Georges CUISSET, son parcours a beaucoup coïncidé avec celui effectué au sein du District de la Somme de football. Celui-ci fut créé en 1924 et s’appelait alors District de Picardie même si en allant loin dans nos archives, on trouve trace dès 1910 d’un comité de Picardie.Le premier président du District de Picardie fut Henri MARLE qui laissa rapidement le poste à Henri LECLERCQ.

En 1942, en pleine guerre, Henri LECLERCQ décide de créer des sous-districts. Il voulait que chaque président de sous-district puisse aller rendre visite aux clubs dont il avait la responsabilité, à vélo.

L’Olympique Amiénois a été rattaché au sous-district Amiénois dont les présidents furent Emile PIERRE, André POUILLY, Jean-Louis LESAGE et aujourd’hui Philippe FOURE. Plus tard, le sous-district Amiénois s’est scindé en deux groupes, l’O. Amiénois étant rattaché au Sud avec comme membre Jacques POLET. Ce dernier préside donc depuis quelques années aux destinées de ce club qui disposera prochainement de nouvelles installations.

Lionel HERBET

Publié par Leandre Leber

Fondateur du média, journaliste curieux tant en photo qu'en rédaction. Les mots et les rencontres ont du sens.