Il fait du stop pour aller sur les terrains de ballon au poing
Dans un peu plus de deux mois, la saison en plein air de ballon au poing va commencer. Autour des terrains, nous allons retrouver un public non seulement de connaisseurs mais aussi de vrais amoureux de ce sport dont on ne répètera jamais assez qu’il fait partie de notre patrimoine.
Nous pensions avoir tout vu mais non, lors de l’assemblée générale de la Fédération française qui s’est déroulée à la Maison des Sports à Amiens, nous avons fait la connaissance d’un personnage haut en couleurs et qui nous a donné une belle leçon de courage.
En effet, cet amoureux du ballon au poing en général, est malheureusement handicapé. Jean Bernard Mézières a été touché par la polio dès sa naissance et avec l’âge, il ne peut plus marcher et doit se déplacer avec l’aide d’un appareil mobile.
Jean-Bernard Mézières es né à Thieulloy l’Abbaye et durant plus de trois décennies, il a travaillé chez Matifat rue de Rouen à Amiens. Il est grand père et lors de la réunion de la Maison des Sports, son fils était venu le rechercher afin de le raccompagner à Saisseval.
Il nous a raconté son histoire qui n’est pas ordinaire. Car à sa naissance il a été victime de la polio.
« Quand j’étais jeune, il y avait une équipe de ballon au poing à Thieulloy l’Abbaye. J’aimais ce sport et chaque 15 août, je venais à la Hotoie en compagnie de mon oncle. Cela m’a plu. Ne pouvant jouer, je suis devenu arbitre car je pouvais encore me déplacer sans trop de difficultés. Ensuite, j’étais chargé de mettre les chasses. »
Depuis quelques années en raison de sa maladie, il ne peut plus arbitrer mais la passion est restée la même.
Chaque dimanche, il va assister à des concours. Il n’a pas de voiture. Alors, il a choisi de faire du stop. Il quitte donc son domicile actuel de Saisseval pour satisfaire sa passion.
Et ça marche. Jamais, il ne revient chez lui sans avoir été sur un terrain.
Il répète, inlassablement que le ballon au poing, « c’est sa passion, son dada et le 15 aout, son bijou. »
Il est intarissable quand on lui demande qui sont les meilleurs joueurs qu’il a vus. Les Falize, Debart, Carment, Facon etc. reviennent. A 63 ans, il n’a donc pas fini d’arpenter les terrains de ballon au poing.
Lionel Herbet