Alors que se profile le premier tour de play-off contre Grenoble au Grand Marais ce samedi, Steeve Guersent, headcoach des Spartiates, s’est livré pour nous sur cette saison de retour en première division.
Alors que vous étiez promu vous terminez deuxième de la Conférence Nord, c’était un objectif envisagé ou une bonne surprise ?
Clairement, quand on a débuté la saison, l’objectif principal était de se maintenir
C’est plutôt une bonne surprise. L’objectif premier de cette saison, en tant que promu, c’était de se maintenir puisqu‘on avait connaissance du fait que le groupe Nord était assez relevé avec plusieurs équipes qui côtoient l’élite depuis un petit bout de temps et qui, tous les ans, jouent les play-offs, voire le titre de champion. Et puis, parmi les deux promus, on savait qu’il y avait les Corsaires, qu’on avait battu l’année précédente en D2 à domicile pour la demi-finale du championnat mais on avait aussi perdu chez eux avant cela donc on savait que c’était aussi une équipe qui pourrait être une concurrente. Clairement, quand on a débuté la saison, l’objectif principal était de se maintenir et puis, malgré un mauvais départ parce que sur les trois premiers matchs on en perd deux et on fait un match nul, ensuite on a enchaîné quatre victoires d’affilé et à partir de là on s’est dit qu’on était lancé et que le maintien était déjà assuré. Avec la qualité du groupe, il ne fallait pas se mentir et revoir un peu à la hausse les objectifs. C’est à partir de ce moment là qu’on s’est dit, à la mi-saison, que l’objectif serait d’aller chercher les play-offs, chose qu’on a faite avec la manière puisqu’on se qualifie en étant 2ème et en recevant pour ce premier tour de play-off. C’est très bénéfique sur l’image, pour la communication et sur le plan sportif de jouer à domicile plutôt que dans le sud de la France.
Vous évoquez le début de saison poussif, avec notamment aucun point marqué en 3 matchs. Quel a été le ressort pour ensuite réaliser la bonne saison qui a suivi ?
Le ressort a été simple. La personne qui était à la tête du groupe, le headcoach – on avait fait appel à un coach américain – n’a malheureusement pas fait la maille, ça ne s’est pas très bien passé sur plein d’aspects : aspects techniques, tactiques, sur la gestion du groupe, sur l’alchimie qui aurait pu se créer mais qui ne s’est pas faite avec les gars, et puis un manque d’efficacité offensive. L’an dernier, on marquait pas mal de points, et là sur les trois premiers matchs, on était la seule équipe à ne pas avoir marqué de points. C’était assez inquiétant et, au vu de l’ensemble, on a décidé de remercier cet entraîneur et comme j’étais dans le staff, mais uniquement en tant qu’assistant, le club a fait appel à moi pour reprendre l’équipe. Et puis, on a remis en responsabilité des coachs qui étaient là l’an dernier comme Jean-Baptiste Gassies, le headcoach de l’an passé qui a repris un peu plus de responsabilités sur la défense. Un nouveau coach est arrivé, Quentin Danes, qui s’occupe de la ligne offensive, qui faisait déjà parti du staff en début de saison mais qui n’avait pas le même rôle et qui n’était pas utilisé de la même façon par le headcoach américain.
Donc on a un peu remodelé le staff, remobilisé les joueurs en leur disant qu’effectivement il y avait du boulot à faire offensivement parce qu’il fallait qu’on marque des points pour gagner des matchs, mais que, malgré tout, les deux défaites qu’on avait eu étaient des courtes défaites. 10-0 contre les Cougars de Saint-Ouen-l’Aumône, qui est une équipe qui depuis plusieurs années participe aux play-offs tous les ans. Et 7-0 à domicile contre les Flashs de la Courneuve qui étaient champions en titre. Donc finalement, oui des défaites mais pas si inquiétantes parce que sur quelques faits de match, cela aurait pu basculer en notre faveur. Et puis, pour ce qui est du match nul, on a été tenir tête aux Molosses d’Asnières qui sont actuellement toujours invaincus et premiers du groupe Nord. On a été les seuls à leur tenir tête et à faire match nul alors que toutes les autres équipes ont perdu. Donc finalement, c’était une bonne performance. Donc, il y avait aussi un aspect psychologique : dire aux gars qu’il y avait du boulot mais qu’on en était pas loin et qu’il fallait reprendre confiance et ne pas se mettre non plus plus bas que terre. C’est ce qui a été fait et avec l’alchimie, l’investissement des gars, le boulot des coachs, on a vite enchaîné cinq victoires de suite avant de reperdre contre les Molosses puis de regagner les autres matchs après ça.
Maintenant que les play-offs sont atteints, quels sont les objectifs de cette fin de saison ?
L’objectif maintenant va être de se concentrer sur ce week-end et essayer de passer ce premier tour pour avoir une belle soirée au Grand Marais et une belle fête après ce match si on se qualifie. Et puis après, la demi-finale, on ne s’y voyait pas, donc ce n’est que du plus. Gagner ou perdre, je ne vais pas mentir, je ne vais pas dire qu’on s’en fiche parce qu’on est des compétiteurs et que quand on va jouer un match on veut le gagner mais on n’aura plus de pression. L’objectif, c’est vraiment d’aller en demi-finale, c’est de gagner samedi, aller en demi-finale et après on verra bien ce que se passe et ce sera vraiment que du plus, aucune pression et on verra bien où ça nous emmène. Mais clairement, toute l’équipe, tous les membres du staff, on est vraiment persuadé qu’on a de quoi faire. Et pourquoi pas chercher un titre. Ce sera difficile après parce qu’on va rencontrer les gros morceaux mais c’est pas impossible, on verra bien ce que ça donne. Mais on va déjà penser aux Centaures de Grenoble pour les battre à domicile.
La demi-finale, on ne s’y voyait pas, donc ce n’est que du plus
Puisque vous insistiez sur l’importance pour vous d’accueillir ce match : vous sentez un engouement particulier autour de cette saison ?
Oui, quand même. Enfin, on a toujours eu un bon engouement, notamment sur les années de D2 puisqu’on était plutôt sur des dynamiques positives, on avait souvent plus de victoires que de défaites et on allait souvent sur les tours de play-off. Tout ça s’est conclu l’an dernier par un titre avec une très belle présence des supporters, des partenaires, tout au long de la saison mais particulièrement sur les matchs de play-offs avec, je me rappelle, les demi-finales et finale à domicile où on a eu je crois 1500-1600 personnes au Grand Marais. Donc c’est pour nous aussi le moyen samedi, alors qu’on sait que ce sera quoi qu’il arrive le dernier match de la saison à domicile, d’avoir une belle fête et de récompenser tous les gens qui ont été autour, avec nous, qui nous ont soutenu tout au long de l’année : les partenaires comme les supporters. On a vraiment à cœur d’aller chercher la victoire et de finir sur une belle note.
A titre personnel, vous qui êtes également au Pôle France, comment gérez-vous de front les Spartiates et le Pôle France ?
On essaye déjà de bien dissocier les deux parce qu’il y a eu pas mal d’amalgames. Maintenant c’est réglé puisque le Pôle France est une équipe à part entière. Avant, beaucoup de clubs disaient que les Spartiates se servaient des joueurs du Pôle puisqu’avant le Pôle était seulement une structure d’entraînement et le week-end les joueurs allaient dans leur club ou jouaient pour le club local parce que c’était un peu la facilité. Quand on vient de Toulouse, de Bretagne ou d’un peu partout en France, qu’on habite à 600-800km de chez soi, plutôt que de faire des allers-retours tous les week-ends, la simplicité est de jouer avec le club local, ce qui était le cas. On avait donc beaucoup de membres du Pôle qui jouaient avec les Spartiates et à cette époque là, beaucoup de clubs râlaient en disant que les Spartiates étaient aidés par le Pôle, que ce n’était pas normal. Là, la simplicité, c’est que le Pôle s’est agrandi, que l’on a 45 joueurs mais de catégorie U19 qui jouent pour l’équipe du Pôle et qui ne jouent pas en championnat. Donc ces joueurs ne sont pas dans d’autres clubs, ne sont donc pas aux Spartiates donc de ce point de vue, il n’y a plus d’amalgames.
Moi, au niveau de mon organisation, ça me demande du boulot en plus. La journée, je travaille pour le Pôle puisque je suis payé pour ça et pendant mes temps libres, je travaille pour le club. Donc j’essaye de m’organiser, ça prend du temps, bien évidemment. Le soir, plutôt que d’aller au cinéma, d’aller boire des verres, souvent je travaille pour le club. On a la chance depuis plusieurs années avec les Spartiates, comme j’y étais déjà il y a quelques temps, de jouer avec les systèmes de jeu de l’Équipe de France dans un but très simple : dès qu’on avait des joueurs juniors ou seniors en Équipe de France, ils s’étaient familiarisés avec ce système de jeu et étaient, pendant les regroupements en Équipe de France, beaucoup plus performants. Et comme l’objectif du Pôle est d’alimenter l’Équipe de France U19, c’est la même chose, on joue avec le même système de jeu. Donc pour moi, ce ne sont pas deux systèmes de jeu différents, la préparation se ressemble, même si elle est quelque part différente puisque l’on est d’un côté avec des U19 et de l’autre avec des joueurs adultes qui sont plus expérimentés. Donc il y a des petites touches à ajuster d’un côté ou de l’autre mais c’est vrai que ça me facilite le boulot. Et c’est pareil pour Jean-Baptiste Gassies et Quentin Danes qui eux aussi interviennent sur le Pôle France. Donc on est plutôt bien organisé et on s’arrange pour ne pas déborder d’un côté ou de l’autre. Et puis on s’en sort, et on s’en sort plutôt bien puisque la saison du Pôle a été aussi très bonne.
Samedi 1er juin 19h
Stade du Grand Marais : Spartiates d’Amiens – Centaures de Grenoble
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kévin Devigne – GazetteSports
À lire aussi >>