A 41 ans, Romuald Lemaire employé au CHU Phillipe Pinel est revenu pour Gazettesports sur son parcours, sa saison avec Longueau mais aussi le futur.
Quel est ton parcours footballistique ?
J’ai commencé à jouer à l’AFC au nord d’Amiens, ensuite j’ai rejoint les l’ASPTT puis en U17 nationaux j’ai rejoint l’ASC où je suis resté trois ans. Je n’ai pas été conservé et j’ai alors arrêté le foot avant de connaître les hospitaliers qui m’ont ouvert les portes du travail et du foot entreprise. J’y ai joué pendant 19 ans au bout desquelles je devais arrêter avant de recevoir un coup de téléphone du coach Léraillé. Je suis maintenant à Longueau depuis deux saisons.
Il y avait au départ quelques sceptiques sur mon niveau après vingt ans en foot entreprise et ayant 40 ans
Pourquoi avoir choisi de rejoindre Longueau ?
J’avais envie de continuer à jouer au foot et je ne voulais pas spécialement évoluer en vétéran car je voulais évoluer à un bon niveau. Je n’avais pas forcément de contact, je ne savais alors pas vraiment ce que j’allais faire. Soit aller dans une équipe vétéran mais avec un bon niveau, trouver un club en régionale, ou arrêter, car c’est beaucoup de sacrifices, et en jouant le week-end je peux rarement voir jouer mes enfants jouer par exemple. Finalement le projet m’a intéressé, il y avait au départ quelques sceptiques sur mon niveau après vingt ans en foot entreprise et ayant 40 ans. C’était donc pour moi un vrai défi et quelque chose de vraiment nouveau après avoir connu le même club pendant 19 ans. J’ai aussi signé par rapport à la confiance que le coach et le président m’ont apporté, c’était un pari car physiquement je n’étais pas forcément au top sur les dernières saisons, en plus le niveau foot entreprise était moins bon. Revenir sur trois entraînements par semaine n’a pas été simple au début mais j’ai réussi à m’adapter et mon corps m’a dit oui.
Malgré une différence d’âge tu as semblé t’intégrer parfaitement dans l’effectif ?
Oui, après je suis arrivé en toute humilité, j’ai appris à connaître les gens et à me fondre dans le groupe. Après c’est vrai que je suis quelqu’un de vestiaires qui aime bien échanger, boire un coup entre potes et rigoler, cela m’a permis d’être dans la continuité des anciens et dans l’esprit du club. Je suis très attaché à l’esprit de groupe et c’est un vrai plus pour nous.
Quel bilan fais-tu de la saison ?
Je pense que c’est un bilan exceptionnel. Ce que l’on a fait en coupe de France c’était vraiment magique et en championnat on a fait un super parcours aussi. C’est une saison magnifique, exceptionnelle, fantastique, enfin il n’y a pas de mots pour la décrire. On a fait vivre des émotions à tout un club, à nos dirigeants, supporters, aux jeunes et on a donné une superbe image du club. C’est vraiment une aventure magnifique.
Personnellement es-tu satisfait de ta saison ?
Globalement, oui je suis satisfait. Je donne tout, je ne triche pas, je vais aux entraînements et à partir de ce moment-là, tu es récompensé. J’ai eu du temps de jeu malgré de très belles recrues, donc je suis content.
Après la coupe de France tu as eu un moment sans jouer, comment l’as tu vécu ?
Je me suis accroché, c’est vrai qu’à mon âge quand tu joues moins et que tu perds le rythme il est difficile de revenir mais je n’ai rien lâché. J’étais toujours motivé et je ne pouvais pas baisser les bras.
Tu reviens en pleine forme dans cette fin de saison, comment fais-tu pour être toujours aussi performant à 41 ans ?
J’ai envie de jouer tout simplement et de montrer l’exemple
C’est l’envie de toujours vouloir tout donné quand tu es sur le terrain. Après il y a des moments où tu es moins bien physiquement donc le coach te sort ou tu demandes à sortir car il faut savoir se gérer aussi. Mais je me dis que c’est peut-être les derniers matchs alors j’essaye de prendre du plaisir et j’ai envie de jouer tout simplement et de montrer l’exemple.
Au delà du sportif tu as un rôle dans le vestiaire ?
Oui, après il y a plusieurs cadres et tout le monde à un rôle à jouer. On a un vestiaire très ouvert où tout le monde peut s’exprimer. Après c’est vrai que, de par mon expérience, j’ai un rôle à jouer dans le vestiaire.
Quelle est pour toi la différence majeure entre le foot-corpo et le niveau régional que tu connais actuellement avec Longueau ?
C’est une bonne question. Sur la fin, avec les Hospitaliers, il y avait moins de présence aux entraînements, moins de matchs, c’était plus cool et il y avait clairement moins d’intensité. Ces deux saisons à Longueau me rappelle mes premières années avec les Hospitaliers où on avait une très grosse équipe avec qui on a fait 3 finales de championnat de France malheureusement toutes perdues. La plus grosse différence c’est l’intensité et les trois entraînements par semaine qui sont obligatoires si tu veux être performant à un certain niveau.
Que vas-tu faire l’année prochaine ?
Je vais continuer, essayer de grappiller du temps de jeu. Après la R1, avec les équipes du Nord, ça va être un cran au-dessus et il faudra surtout être prêt physiquement. Être épargné par les blessures, après une saison c’est long, il y aura le championnat, la coupe, des possibles blessures même si je ne l’espère pas, il y aura donc la place pour obtenir du temps de jeu.
Quand tu portes le maillot de l’équipe de France frappé du coq et que tu entends la Marseillaise c’est magique
Tu as vécu pas mal de bonnes choses dans le foot, quel est ton plus beau souvenir ?
Sans aucun doute l’équipe de France entreprise car quand tu portes le maillot de l’équipe de France frappé du coq et que tu entends la Marseillaise c’est magique. Même si tu es amateur, je pense qu’il n’y a pas mieux en tant que sportif. Quand tu vas à Clairefontaine que toutes tes affaires sont prêtes, tu te dis je peux mourir sur le terrain.
Penses-tu qu’avec un peu plus de sérieux tu aurais pu jouer à un plus haut niveau ?
Oui, peut-être après le parcours que j’ai eu est comme il est. Je n’ai aucun regret car après ne pas avoir été conservé à Amiens, le fait d’avoir arrêté m’a permis de trouver du travail et de vivre de superbes moments. Après avec plus de confiance et de sérieux j’aurais pu surement jouer plus haut mais cela m’a permis de découvrir l’équipe de France et de voyager, ce que je n’aurais peut-être pas connu en jouant un peu plus haut.
Quel est ton regard sur le niveau actuel du foot picard ?
Je n’ai pas un grand recul car j’évolue que depuis deux saisons en régionale mais c’est vrai que c’est inquiétant le niveau aujourd’hui. Quand tu vois l’ensemble des équipes de R1 descendre. Je pense que l’on souffre de la comparaison avec les équipes du Nord qui sont mieux armées financièrement mais aussi au niveau des structures. Cela confirme un peu plus que l’année prochaine ce sera un vrai défi.
Pense tu que Longueau peux jouer les premiers rôles l’année prochaine ?
Je pense que l’on peut jouer le haut de tableau
Je suis prudent donc j’ai envie de dire qu’il vaut mieux y aller étape par étape, surtout vu la conjoncture actuelle avec les clubs du Nord. On sait que ça va être difficile de rivaliser, après je pense que l’on peut jouer le haut de tableau. Dire que l’on va jouer la montée serait prétentieux mais il faut prendre match après-match et voir ce que cela donne. Les matchs amicaux permettront déjà de voir ce qu’il nous manque et ce que l’on doit travailler.
Le fait que le coach prolonge l’aventure est pour toi une bonne nouvelle ?
Oui, effectivement c’est dans la continuité. Il a fait un travail exceptionnel, tout parle pour lui en plus il fait aussi un gros travail auprès des jeunes et essaye de restructurer le club. Après la saison que l’on vient de faire je pense que c’est important de rester dans la continuité.
Propos Recueillis par Aurélien Finet
Crédits photos Coralies Sombret / Reynald Valleron GazetteSports
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