Disparu en 2005 lors de la fusion avec l’ASC, l’US Boves reprend vie aujourd’hui grâce à la volonté de plusieurs anciens du club. Danyl Leprêtre, président du « nouveau » club, et grand artisan de cette « renaissance », nous présente ce beau projet.
Bonjour, pour commencer, pouvez-vous nous parler de l’histoire du club ?
Le club a été fondé en 1934, par l’ancien maire de Boves, qui été à l’origine le président et mon grand père était à l’époque le secrétaire. Au décès de mon grand père, c’est mon père, Gérard Leprêtre, qui a repris la présidence en 1994. Et le club a fermé en 2005, lors de la fusion avec l’Amiens SC, fusion qui au début s’est bien passée, mais qui s’est révélée compliquée par la suite. L’ASC a donc repris son entité et le club de Boves a complètement disparu.
Et aujourd’hui c’est donc la volonté d’anciens joueurs du club qui redonne vie à l’US Boves ?
C’est ça, on est plusieurs anciens de l’US Boves à vouloir recréer le club. Ça faisait des années que l’on en parlait entre nous, et là on est arrivé à un age où on se dit que l’on peut assumer pleinement toutes les fonctions.
Lorsque le club a fusionné nous étions en dernière année de cadet, on avait 17 ans, donc on ne pouvait pas se permettre de tenter quelque chose… Aujourd’hui, arrivé à 31 ans, on peut se le permettre. C’est beaucoup plus simple dans notre vie de tous les jours de prendre du temps pour s’occuper d’un club de basket.
Vous pouvez donc compter sur un réel apport des anciens joueurs ?
Oui, il y en a qui font partie du bureau, il y en a qui vont encadrer des équipes, il y a aussi des anciens joueurs qui viennent rejouer. Par exemple, sur l’équipe senior, on a des joueurs qui jouent à l’heure actuelle en pré-nationale, qui reviennent jouer au plus bas niveau département, en D2, afin d’aider à remonter le club. Il y a aussi des anciens encadrant de Boves qui commencent à se manifester en se disant « on ne peut pas ne rien faire pour le club ».
Il faudrait trouver un mécène qui arrive et qui nous fasse un énorme chèque (rires)
De quoi auriez-vous encore besoin aujourd’hui ?
Il faudrait trouver un mécène qui arrive et qui nous fasse un énorme chèque (rires). Non aujourd’hui le plus gros soucis ce sont les moyens financiers car la première année on a 0 subvention. La métropole ne donne rien lors lors de la première année d’existence d’un club, la mairie de Boves non plus car tout le côté sportif est géré par la métropole. Donc la première année c’est 0, on a fait des recherches pour trouver des partenaires financiers afin de couvrir les frais « de base » : racheter des ballons, des jeux de maillots, pouvoir couvrir les frais d’arbitrage, d’engagement. Il n’y a plus rien au club, tout était parti lors de la fusion avec l’ASC… Mais il y a déjà une chose essentielle : le statut est créé et déposé en préfecture.
Et concernant le gymnase (ndlr : Gymnase Gervais Leprêtre), vous allez pouvoir l’utiliser ?
C’est également Amiens Metropole qui gère, mais le gymnase de la salle de Boves est exclusivement basket. Il n’y a que le tracé de basket, il y a le floorball qui l’utilise un peu mais juste un créneau loisir. Donc normalement on devrait récupérer assez pleinement l’utilisation, en tout cas on l’espère !
Il y a d’ailleurs une histoire forte avec ce gymnase…
Oui, il porte le nom de mon grand père qui a été maire de Boves durant 17 ans. La construction a été faite par les joueurs du club. Au départ c’était un hangar avec un wagon SNCF qui servait de vestiaire, et ce sont les joueurs qui ont pris du temps l’été pour monter les parpaings, les vestiaires ont été fait par les joueurs du club, les peintures et les gradins également… Pour l’anecdote j’ai des photos de moi en poussin, où l’on voit des personnes du club passer avec des planches de bois sur l’épaule pour construire les gradins qui sont encore à l’heure actuelle existants. C’est vraiment un club familial.
Quels sont les échéances à venir pour vous ?
Et bien là nous allons rencontrer prochainement Guillaume Duflos. Ensuite il y aura la réunion d’information début juin où nous allons convier tous les anciens et toutes les personnes susceptibles d’être intéressées par le projet. L’occasion d’échanger avec eux et de leur expliquer les ambitions et les objectifs du club.
Comment imaginez-vous le club ?
La réelle volonté du club c’est de recréer une école de basket, de pouvoir restructurer le club par la base
Alors en terme d’équipe, le club se veut masculin et féminin, donc pour la saison à venir nous voudrions inscrire une équipe senior féminine et une masculine.
Et ensuite la réelle volonté du club c’est de recréer une école de basket, de pouvoir restructurer le club par la base. Il fut un temps où nous étions plus de 150 licenciés dans le club. Aujourd’hui Boves s’est agrandit, les villages alentours aussi, donc on pense vraiment refaire une vraie école de basket, avec des jeunes qui pourront ensuite évoluer avec le club. Mais aujourd’hui difficile de se projeter et de dire combien d’équipes nous allons inscrire la saison prochaine.
Vous vous fixez des objectifs ?
L’objectif en senior c’est de pouvoir monter très rapidement. Comme je l’ai dit il y a des joueurs de pré-nat, d’autres qui ont joué en N3 la majeur partie de leur carrière, qui reviennent jouer chez nous. Donc on veut monter tout de suite l’équipe en région. En jeune on veut recréer l’école de basket et au fur et à mesure remonter dans toutes les catégories en masculin et en féminin. Essayer également d’inscrire au plus vite une équipe dans chaque championnat départemental.
Vous parlez d’école de basket, comment s’y prendre pour faire venir des jeunes joueurs ?
Nous avons la chance à Boves d’avoir une école primaire, donc on va communiquer avec l’école et avec la mairie de Boves, pour diffuser l’information. Il y a aussi le bouche à oreille qui fonctionne pas mal. On la chance d’avoir une bonne réputation, réputation qui demeure de « l’ancien US Boves », et des personnes qui s’investissent qui ont également une bonne réputation, donc ça aide beaucoup.
La concurrence des autres clubs, ne vous fait pas peur ?
La seule concurrence sur notre secteur géographique qu’il peut y avoir c’est Longueau, à 5 kilomètres de chez nous, sauf que l’on ne va pas proposer la même chose. Longueau se veut un club élite avec toutes les équipes de jeunes en région, avec une équipe masculine en N2, qui redescend en N3. Alors que nous, nous allons restructurer par la base et on verra au fil du temps. Il y a assez de personnes pour que tout le monde puisse s’entendre correctement et bien travailler.
Vous avez l’image d’un « club familiale », avec une bonne réputation, ça doit aider pour faire revivre le club ?
On veut recréer ce côté convivial que l’on avait avant
Ça a été toujours été ainsi. Du temps de l’ancien US Boves, on a toujours eu cette réputation du club familial, du club populaire où tout le monde se sentait bien, tout le monde passait d’agréables moments et on a gardé cette image depuis toujours. Aujourd’hui c’est ça que l’on veut véhiculer. Actuellement on est dans un monde qui est très « consommateur », et nous on veut retrouver de vraies valeurs, avec les jeunes, en les faisant s’impliquer, et que eux à leur tour plus tard s’investissent sur des équipes du club. On veut recréer ce côté convivial que l’on avait avant, et je suis persuadé que c’est avec les jeunes du club que l’on pourra réussir à faire quelque chose.
Aujourd’hui c’est une fierté pour vous de voir ce club renaître ?
C’est sur, et beaucoup de personnes m’ont dit que ça n’aurait pu être qu’un Leprêtre qui pouvait relancer le club !
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos DR