Flora Bove a fait son petit bout de chemin en tant que coach sportive (Coach Flow) sur Amiens et ses alentours, mais à côté, elle n’en demeure pas moins une addict au sport qui avale les kilomètres par simple amour et passion pour le sport.
Quand on connaît Flora Bove, on le sait, le sport est avant tout une histoire de famille. Fille des fondateurs du club de Canoë Kayak de Loeuilly, et soeur du directeur actuel de la base nautique, Flora a très vite baigné dans le domaine. Ancienne athlète de haut niveau en kayak, la Samarienne de 33 ans avait finalement fait le choix de poser la pagaie pour se laisser aller à d’autres disciplines, et en parallèle, devenir coach sportive. Aujourd’hui, l’on pourrait dire qu’elle est passée du nautique au terrestre, puisque son dada c’est désormais la course à pied, et plus globalement les sports d’endurance d’extérieur du « type triathlon, trail. Plus ça va dans le temps, plus j’aime quand c’est long. Parce que plus c’est long, plus c’est bon » (rires).
Ce qui a attiré Flora vers ces disciplines, « c’est la communauté qu’on va rencontrer au fur et à mesure ». Un lien social qui se crée, qu’elle a connu dès sa plus tendre enfance en étant « baignée là-dedans », et qui l’a amenée à avoir une âme de simplicité : « Avec les pratiquants, on parle de tout, il n’y a pas de classe sociale. On est dehors, on vit avec les éléments et en fait, j’ai toujours aimé ça ». La Samarienne ne cache pas non plus que l’état d’esprit est souvent « moins dans la performance » au regard de la diversité des profils des pratiquants, ce qui permet de « se lier d’amitié avec des personnes qui sont davantage dans le même état d’esprit que toi ». D’ailleurs, Flora est avant tout en quête de défi que de performance, même si « c’est une cerise sur le gâteau si tu fais un truc de ouf. » D’ailleurs, les chronos mentionnés ci-dessous résultent de nos recherches et non de ses dires.

Un IronMan dans la besace…
Licenciée à l’ESC Triathlon, situé à Camon, Flora a pris goût à cette discipline, avec au début l’envie première « d’affronter les éléments ». Un sport qui demande de l’endurance, et de maîtriser la natation, le cyclisme et la course à pied. Un cocktail explosif, qui amène, quand on se fixe des objectifs tels qu’un IronMan, à s’entraîner pendant des heures. C’était d’ailleurs le cas pour l’Amiénoise, lors de sa préparation pour l’IronMan de Francfort qu’elle a réalisé en 2024 : « Je faisais 15 heures d’entraînement. À côté, la vie perso, c’est compliqué. Ce que je faisais, c’est que j’essayais de condenser. Je souffrais un peu de la fatigue, je mangeais énormément et je dormais beaucoup ». Mais la maxime qui dit qu’on n’a qu’une seule vie a résonné à l’oreille de Flora qui est allée au bout de cette aventure le 18 août 2024, terminant ses 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied en 11h53. Malgré la fatigue à l’arrivée et l’envie de ne pas recommencer, elle en garde aujourd’hui un bon souvenir, partagé avec deux amis, d’autant que la compétition se tenait dans le même temps que les championnats d’Europe, ce qui lui a permis de profiter du spectacle.
… en plus du marathon des sables
Mais si l’on demande à Flora quel est son plus beau souvenir de course, c’est sans commune mesure le Marathon des Sables (HDMS) qui se tient en Jordanie, et auquel elle a participé en 2023. Une organisation en plein désert de Wadi Rum, sur quatre jours (dont 3 de course), où elle a parcouru 120 km, ce qui reste à l’heure actuelle sa « plus grande course de trail ». « Je voulais le faire avec une amie au Sahara et il n’y avait plus de place. Elle m’a tellement vanté les mérites de cette course que je l’ai faite toute seule. Au final, tu n’es jamais tout seul, nous avoue-t-elle. « C’était vraiment incroyable, c’est le plus beau truc de ma vie, je pleurais de joie en courant tellement c’était beau. La communauté entre les coureurs, c’était parfait. Franchement, c’est le meilleur truc que j’ai vécu. » Une organisation qui coûte cher, mais qui vaut le coup d’être vécue, encore plus quand on court par passion, et pour la beauté du sport, comme Flora le fait : « Tu ne dors pas bien, tu ne manges pas bien, mais tu cours ! T’es là parce que tu kiffes la course à pied et le fait d’être dans un lieu qu’on ne connaît pas, d’être un peu lâchée en plein milieu du désert, il faut jouer le jeu, couper le téléphone, ça nous crée des liens plus forts… En quatre jours dans le désert, on a l’impression qu’on est des meilleurs potes. C’était fort ! »

Et, désormais, aux oubliettes les aprioris, car si l’on pensait le désert monotone, que nenni : « À la base, ça n’a jamais été un truc qui m’attirait. Je pensais que c’était pareil partout. Je ne sais pas pour les autres déserts, mais celui-là c’était une pépite. C’était comme si tu avais des roches qui sortaient de la terre avec des reliefs très différents. En plus, on commençait à courir de nuit, donc les lumières étaient très différentes. Il a fait très chaud, très beau. Le soleil donnait une belle lumière et ce n’était jamais la même chose. On courait sur du sable. Il y avait des parties qui étaient plutôt roulantes parce que c’était comme un chemin de terre, mais avec du sable, et des fois, on se tapait des dunes, des énormes dunes mais quand tu arrivais en haut, tu te disais « waouh ». Franchement, c’était incroyable ». L’Amiénoise ne s’est donc pas ennuyé tout au long du parcours, et avoue avoir même eu envie que « ça dure plus longtemps » à l’issue de la dernière étape de 25 km, où il y a ce fameux « shot d’adrénaline parce que tu sais que c’est la fin, en plus de la beauté du paysage. Tu as envie d’en prendre encore, mais le corps, il fallait qu’il s’arrête quand même. On est bien contents d’être arrivés. »
Après 17h20 de course, et une 27ème place (oui, oui…), place au repos et à l’intime envie, ou presque, de changer sa manière de vivre, tellement l’expérience fut bouleversante mais en adéquation complète avec sa philosophie sportive qui reste de « lâcher un peu la montre, de faire plus union avec la nature ».
Plaisir et partage comme essence dans le moteur
On le comprend vite, Flora court pour elle, par passion. Le partage ou les rencontres restent un élément moteur de cet amour du sport, comme lorsqu’en octobre dernier, accompagnée de ses deux frères Romain et Quentin, elle a participé à l‘Ultra-Trail des montagnes du Jura. Une course en relais de 173 km et 7300 m D+, qui aura vu la fratrie faire 188 km, après s’être perdue sur le parcours. Cela n’en reste pas moins un beau moment en famille pour la Samarienne qui s’apprête, à la fin avril 2026, à participer au trail de Madère, après avoir été « entraînée » par Simon Kerberac, un ami un peu « foufou qui réalise actuellement un tour du monde à vélo, et qui s’est inscrit au trail ». Au programme, 110 km avec une traversée de l’île en compagnie d’amis. Nul doute que là encore, elle prendra un maximum de plaisir, avant, en juin prochain, de prendre le départ d’un half Ironman en Champagne-Ardenne.

« Fais de ta vie un rêve et d’un rêve une réalité »
Si le sport est une passion indéniable pour la Samarienne, très vite elle a fait le choix d’en faire son métier. Petite, elle se voyait bien devenir « professeur d’EPS ou chanteuse » (rires), mais au fil des années, et au travers des différentes activités sportives, elle a découvert le métier de coach. Un travail plein de « belles valeurs », selon elle, où elle s’attèle chaque jour, ou presque, « à transmettre les belles ondes du sport ». Pour parvenir à atteindre ses objectifs, Flora a passé un BPJEPS musculation, force et métiers de la forme, en plus du BPJEPS activités pour tous qu’elle avait déjà en poche. Des diplômes, qui l’amènent aujourd’hui à proposer des cours de fitness, yoga ou pilates, qu’elle complète par le Ying yoga, yoga ashtanga et vinyasa. Un « à côté », qui tranche avec l’image d’hyperactive que l’on peut avoir d’elle : « Je voulais vraiment développer le côté yoga, parce que j’aimais bien le côté énergie, relaxation, méditation, et toujours cette conscience, mais avec un peu plus de liberté que sur le pilates, qui est très cadré, très codifié. Avec le yoga, on peut être un peu plus dans la créativité. Ça me faisait pas mal de liens avec des cours de fitness que je faisais, tout en restant dans la conscience ».

Un métier passion, prenant, encore plus quand on est à son compte, comme c’est le cas pour Flora depuis quelques mois : « Je me suis dit, tente, sinon tu vas vivre avec des regrets ! Même si ça a été plein de stress, et encore maintenant. Quand tu es malade, tu n’es pas payé, quand tu es blessé non plus… Il y a plein de désavantages mais par contre, c’est moi mon patron. Si ça ne marche pas, je ne peux m’en prendre qu’à moi. C’est vraiment bien pour ça, car il n’y a pas d’autre facteur qui va faire que ça ne marche pas. » Coach Flow exerce aujourd’hui un peu en ville et dans les villages, un lieu où elle trouve un esprit convivial et chaleureux, où les participants viennent pour elle et ses cours. La pluralité d’activités proposées, lui permet également de préserver sa santé, en ne proposant pas uniquement des activités « intenses », mais aussi de toucher un autre public.
L’été venu, Flora renoue un peu avec le nautique en proposant des cours de Yoga Paddle à la base nautique de Loeuilly. Une pratique inédite, sur l’eau, qui « apaise, dans un cadre naturel qui est apprécié » et qui rencontre surtout un franc-succès.

L’addiction au sport, une vraie question pour Flora Bove
Avec un quotidien rythmé par les cours en plus de sa pratique personnelle, quand on questionne Flora sur son rapport au sport, pour elle c’est une évidence, elle y est accro : « Biensûr ! Là, je ne peux pas courir, c’est une galère, je ne suis pas très agréable. (rires) Ça joue sur le moral parce que c’est comme une drogue. Forcément, quand tu pars sur du long, tu as une charge d’entraînement qui est énorme, donc tu t’habitues à ça, à ce rythme-là, à cette dose d’endorphine et en ce moment-là, je ne l’ai pas trop. Mais tant que je suis bien au printemps, ça me va moi ! » (rires). Et même si force est de constater qu’elle n’est pas la seule dans ce cas, notamment dans la course à pied, le Cross Fit ou encore l’Hyrox, la Samarienne garde la tête sur les épaules et ses objectifs personnels en ligne de mire, loin du « m’as-tu vu » qui émerge. Pour elle, le sport doit rester « un loisir. Tu t’éclates, à part quand tu es champion olympique, quand tu es athlète de haut niveau, c’est vraiment différent. »
En tout cas, Flora Bove fait aujourd’hui partie de ceux qui ont la lucidité de faire « avant tout du sport pour soi ». Un adage qui a fait son bout de chemin dans la tête de l’amoureuse de la longue distance, qui peut-être d’ici quelques années réalisera son rêve de courir de nouvelles courses mythiques, comme l’UTMB ou encore la Diagonale des Fous qui se doivent d’être préservées pour les vrais amoureux de la course à pied.
Dorine Cocagne
Crédit photo : DR – Flora Bove

