Défaits sur un petit score par les Boxers de Bordeaux (1-2), les Gothiques d’Amiens jugeaient satisfaisante leur prestation d’ensemble, soulignant le manque de réalisme récurrent comme point de bascule de la rencontre.
Il y a des soirs où une défaite passe mieux que les autres. Alors que celle concédée à Gap, dimanche, avait de quoi rester en travers de la gorge, celle de ce mardi soir face aux Boxers de Bordeaux était accueillie avec davantage de modération. Pour cause, l’adversaire était de taille et le fait d’avoir fait trembler jusqu’au bout des Girondins presque invincibles (huit succès sur leurs neuf derniers matchs) avait de quoi satisfaire Kevin Bergin, entraîneur des Gothiques : « On a fait une bonne performance, un effort constant durant 60 minutes. Je pense qu’on méritait au moins un point. » Selon lui, la différence au classement ne s’est pas tellement faite ressentir et cette prestation augure de bonnes choses pour la suite : « Si on joue comme on a joué ce soir (mardi), d’ici la fin de l’année, on va être dans une meilleure position au classement qu’actuellement. »
Une défense rassurante… au contraire de l’attaque
Du positif, il y en a dans ce court revers avec notamment un secteur défensif remobilisé après la déconvenue du troisième tiers contre les Rapaces. Seulement deux buts encaissés, un seul en cinq contre cinq : « De l’autre côté, c’est une équipe qui a beaucoup de talent offensif. On les a neutralisés tout le match. On n’a pas donné grand-chose, on n’a pas commis d’erreur en zone défensive, on n’a pas donné de surnombre. On a joué un très bon match défensif », confirme le coach québécois. Le score très peu élevé trouve d’ailleurs son explication par un match serré dans lequel Amiens mais aussi Bordeaux ont d’abord cherché à bien défendre avant de partir à l’abordage : « Des deux côtés, tout le monde était discipliné dans le système. Je crois que c’est ce qui résume le match. Pour le peu de chances qu’il y a eu, les gardiens ont fait les gros arrêts, et c’est ce qui donne ce résultat-là », analyse Zachary Lavigne, qui faisait son grand retour sur la glace du Coliseum.
Cependant, force est de constater que l’animation offensive picarde peine à trouver de la régularité dans ses performances. Sur ses dix derniers matchs, la formation samarienne n’a pas réussi à marquer plus de deux fois à cinq reprises, soit un match sur deux. Cet unique but marqué face aux Boxers est même sa pire performance en attaque sur cet échantillon de rencontres. Le numéro 61 de l’équipe préfère retenir le faible écart au score : « On a eu nos chances, ils ont eu leurs chances et il ne manquait pas grand-chose pour qu’on marque ce but égalisateur. » Pour son entraîneur, la différence s’est faite sur les powerplays. Si le dernier en faveur de Bordeaux était anecdotique, le premier leur avait permis d’ouvrir le score. A l’inverse, Lavigne et les siens n’ont pas su profiter de leur unique avantage numérique. Plus généralement, ils ont manqué, comment souvent, d’efficacité : « On n’a pas été décisifs devant la cage. Je ne sais pas comment expliquer ça. On s’est créé les chances mais on ne l’a pas mis au fond du filet. Ce n’était pas l’effort qui manquait », soulignait Kevin Bergin.
Lavigne, un retour prometteur
Plutôt en vue pour son retour à la compétition devant son public, Zachary Lavigne confiait le plaisir que de retrouver la capitale samarienne : « Je suis venu ici pour retrouver mes potes, gagner des matchs de hockey et retrouver la foule d’Amiens. » Un enthousiasme que son coach a perçu sur la glace même si son absence de rencontres à haute intensité lors des derniers mois s’est un peu faite ressentir : « Il était peut-être un pas en arrière de ce qu’il était habitué à faire » avouait t-il avant de justifier cette performance et de faire preuve d’optimisme pour la suite : « Depuis son opération, il jouait au hockey, mais il ne pratiquait pas tous les jours. Ça peut juste aller en s’améliorant pour Zach’. Il y a eu certaines occasions où il aurait voulu faire un peu plus vite, mais la rapidité d’exécution n’est pas au niveau de ce qu’il aimerait présentement, ça va revenir très rapidement.« Le joueur le concède lui-même, il lui faudra quelques rencontres pour « retrouver l’alchimie » avec ses partenaires de ligne. Patience et sérieux à l’entraînement lui permettront rapidement de refaire des différences : « Je ne me mets pas de pression, je garde mes habitudes pour travailler à fond et aller chercher ces victoires-là. » Un renfort qui a vocation à devenir plus fort pour aider son équipe à passer un cap, une bonne fois pour toute.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr