La 17e édition du Meeting des Hortillons a tenu toutes ses promesses ce week-end, mêlant un plateau de nageurs élites impressionnant et de belles performances des locaux.
La 17e édition du Meeting des Hortillons s’est tenue ce week-end, du vendredi 19 au dimanche 21 décembre, et a une nouvelle fois attiré la foule dans les gradins du Coliseum. Cette période propice à l’accueil du public reste l’une des clés du succès de la compétition. « La fréquentation est toujours aussi bonne. Je pense que le week-end est bien choisi : l’effervescence du marché de Noël attire beaucoup de monde et rend l’événement attractif, a déclaré le président de l’AMN, Romuald Allais, à l’issue du dernier jour de compétition. Il y a un beau plateau avec l’INSEP, ce qui permet d’attirer des délégations étrangères (Norvège, Irlande) ainsi que des clubs français de qualité, comme ceux de Nice ou Marseille. Cela garantit un très beau plateau et attire automatiquement le public. » Alexandre Legrand, l’entraîneur du groupe Excellence, confirme que « c’était une belle fête pour le club, avec une belle densité, surtout chez les hommes. »

Effectivement, le plateau élite ne se dément pas, tant ses têtes d’affiche sont connues du grand public. Le double champion du monde sur 100 m papillon, Maxime Grousset, attire les regards et suscite l’admiration, certains profitant même de l’occasion pour prendre une photo ou faire signer un autographe. Mais il n’est pas le seul à faire sa rentrée en grand bassin ce week-end avant les fêtes. Le double médaillé de bronze aux Mondiaux de Singapour cet été, Yohann Ndoye-Brouard, régale lui aussi le public de sa présence. « C’est la dernière compétition de l’année avant les vacances, donc on réduit forcément la charge. Quand on réduit la charge, on nage plus vite. C’est une occasion de nager vite, en grand bassin en plus, confie le dossiste de l’INSEP. Même si certaines années, le niveau sur le dos n’est pas au rendez-vous, il a eu la chance qu’il y ait de la densité cette année grâce aux déplacements de Marseille et de Nice. D’habitude, il n’y a que Mewen (Tomac, son comparse de l’INSEP, ndlr). Là, il y a d’autres nageurs qui poussent. » Il espérait faire un peu mieux sur le 50 m dos en termes de chrono, mais il garde le sourire. « Sur 50 m, il ne faut louper aucun détail. Il faut vraiment être parfait dans l’exécution. Il y a peut-être eu deux ou trois choses qui m’ont manqué », poursuit-il à la fin de la deuxième journée, avant de prendre le temps de se faire photographier avec un groupe de jeunes nageurs. On est plutôt accessibles pour les nageurs qui n’ont pas l’habitude de nous voir, parce que forcément, on ne fait que des meetings internationaux. Là, il y a les clubs de la région qui viennent. Et puis pour les parents qui les accompagnent, ils aiment bien être là aussi », sourit-il. Jeanne Lechevalier, la jeune prodige de l’AMN, n’est plus impressionnée de faire partie de ceux qu’on arrête pour demander un autographe. « Comme ça fait longtemps que je fais des compétitions avec eux, je pense que je m’habitue au fur et à mesure, lance-t-elle, repartant médaillée de chaque course effectuée. C’est cool de se dire qu’on est dans une même compétition qu’avec un champion du monde ou des personnes qui ont fait les Jeux olympiques. »

Pour d’autres nageurs de l’INSEP, c’est l’occasion de retrouver leur club, ou leur ancien club, et une ambiance qu’ils connaissent bien. Le quatrième des Jeux de Paris sur 200 m dos, Mewen Tomac, désormais à l’EN Caen, apprécie ce retour sur ses terres : « Je le fais tous les ans depuis dix ans. Ça me permet aussi de revoir mes amis et toutes les personnes qui m’ont soutenu à Amiens. » Pour Corentin Pouillart, toujours licencié à l’AMN, le plaisir est également partagé : « Je retrouve du monde, dans le public comme parmi les anciens profs ou camarades de classe qui viennent nous encourager. » Tous deux se disent satisfaits de leurs performances ce week-end. « Je suis content, je ne pars pas très vite, mais je reviens bien. L’organisation sur le retour était correcte. » Même constat pour Tomac, engagé sur le 200 m nage libre : « Ce n’est pas ma spécialité, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas réalisé un 200 crawl comme ça. »
Le but de ce meeting n’est pas la performance absolue, mais plutôt de se familiariser avec le grand bassin avant la véritable reprise après les fêtes. « C’est une compétition de travail, souligne Corentin Pouillart. « On se sert de ce meeting pour commencer le grand bain, terminer le premier cycle du petit bain et voir où nous en sommes, pour poser les bases », complète Mewen Tomac. Alexandre Legrand, entraîneur du Pôle Excellence de l’AMN, maintient : « Pour nous, l’intérêt principal était de les (les nageurs du club) analyser entre les France Juniors en bassin de 25 mètres et ici. » Il se dit satisfait des résultats, malgré l’état de fatigue de ses nageurs après les Championnats de France Juniors. « Dimanche, c’était dur de les garder dans le vif du sujet, car ils se projettent déjà tous sur les vacances et ils avaient envie de partir. Mais le niveau de performance était très intéressant. » La seule petite frustration vient du dimanche, où il espérait un peu mieux, notamment sur le 100 m nage libre pour Jeanne Lechevalier, Clélia Gaudet et Prune Amir-Tahmasseb-Berthet. Concernant Jeanne, « ce qui compte, c’est le chrono et l’organisation qu’elle met dans sa course. Elle aurait fait 8e avec un chrono encore meilleur, peut-être que j’aurais été plus satisfait. Il y a des choses à revoir, qui ne sont pas à la hauteur du 50 et du 100 m dos qu’elle a mis en place. Maintenant, il n’y a rien de négatif, c’est vraiment que du positif. » Pour Clélia et Prune, c’est leur meilleur chrono de la saison, toutes deux en dessous de la minute, une première pour certaines. « La journée de vendredi a été un ton au-dessus de ce que je pensais. Ils ont bien récupéré après les quatre premiers jours à la maison », conclut l’entraîneur.
Sabine Loeb
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

