Le gala de boxe à la salle des Quatre Chênes à Amiens a été marqué par la victoire d’Adiba Adli, déclarée gagnante par disqualification dans des circonstances aussi rares que frustrantes.
La réunion organisée samedi dans la salle des sports des Quatre Chênes à Amiens a été une réussite à la fois sur le plan sportif mais aussi sur le plan de l’organisation. Jérôme Fouache ne peut que se féliciter d’avoir permis à Hassan Hamzile et Mohamed Drici de venir combattre pour le titre de champion de France. Le combat que nous relaterons par ailleurs a été mené durant les dix reprises sur un rythme élevé avec deux hommes qui, sur le plan physique, avaient fort bien préparé leur affrontement et du reste avant la décision des arbitres qui ne faisait aucun doute avec la victoire d’Amzile (les trois juges ont donné 99-91 soit neuf reprises pour le vainqueur), le public a ovationné les deux pugilistes
Au cours de cette soirée, figuraient trois combats féminins et nous nous étions intéressés au cas d’Adiba Adli qui était opposée à la Dijonnaise Imane Bannani. Jamais dans notre carrière, nous n’avions assisté à un tel évènement au cours d’une soirée pugilistique. En effet, alors que la troisième reprise allait démarrer, nous avons vu la présidente de la Ligue des Hauts-de-France, Madame Mairesse, intervenir et appeler l’arbitre. Elle lui signalait alors que la Dijonnaise portait des gants qui n’étaient pas ceux fournis par l’organisateur mais les siens propres. Ce qui est interdit par les règlements de la FF Boxe. On imagine la stupeur dans la salle et d’un côté, Imane Bannani qui ne peut retenir ses larmes et Adiba Adli qui se voit déclarer victorieuse alors qu’elle n’était pas vraiment supérieure à sa rivale. Mais le règlement est le règlement et Adiba a remporté par disqualification une victoire qui a évidemment provoqué un sentiment de frustration.
À sa descente du ring, Adiba qui est une fille remarquable, s’est confiée : « Franchement, je ne m’étais pas aperçue que ma rivale avait des gants non conformes et j’étais prête à aller jusqu’au bout. J’ai certes gagné mais je suis frustrée. Ce soir, c’était mon quatrième combat et ma quatrième victoire. » Et de nous rappeler les circonstances qui ont fait que plus jeune, elle a pratiqué ce sport. Quand j’étais petite, mon père m’emmenait aux réunions car il était boxeur et aujourd’hui il est arbitre. J’ai pratiqué un moment et ensuite arrêté pour m’occuper de mes trois enfants. J’ai aussi joué au football au club du CSA Montières.«
En effet et c’est un cas exceptionnel, Adiba est aujourd’hui maman de trois enfants âgés de 7, 3 et 2 ans qui, samedi étaient restés à la maison. Les aléas de la vie ont fait qu’elle s’est séparée et que c’est à cause de cette situation familiale qu’elle a décidé de revenir dans une salle de boxe où elle s’entraine chaque jour, sauf le vendredi. « Pour le moment, je cherche un emploi mais j’attends surtout que ma petite aille à l’école en septembre prochain. La boxe me permet en tout cas de prendre confiance en moi, surtout après tout ce que j’ai vécu, et elle m’a donné un rythme de vie que je n’avais pas en tant que jeune maman, seule au foyer. Et depuis que j’ai repris la boxe, j’ai une vie bien cadrée. »

Outre Adiba Idli, deux autres Amiénoises étaient au programme. Shirin Zahlag s’est imposée face à la Nordiste Lea Degeorgue, tandis que Kenzy El Manouzi s’est inclinée aux points devant la Nancéenne Kapural Benyettou.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazettesports.fr

