ROLLER-HOCKEY – Coupe de France : Un derby pas aussi équilibré que prévu

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À l’issue de ce 16e de finale de Coupe de France, Renaud Crignier et Antoine Demaret, respectivement entraîneur des Écureuils et des Green Falcons, sont revenus sur la rencontre avec la même analyse : celle d’un match qui a défini les limites amiénoises et les progrès messipontins.

Dans un derby entre Écureuils et Green Falcons, on pouvait s’attendre à deux choses. D’abord, une rencontre sous tension, et ça a été le cas sur le terrain avec deux exclusions définitives, une de part et d’autre, dans les vestiaires à la fin de la rencontre et même parfois dans les tribunes. Ensuite, une opposition équilibrée et, pour le coup, ça n’a pas vraiment été le cas. « Il n’y a pas grand-chose à retenir, à part les 10-15 premières minutes », résume ironiquement Renaud Crignier, entraîneur-joueur amiénois. Car après 19 minutes à l’issue desquelles le score était de 1-1, les Messipontins ont inscrit quatre buts en trois minutes pour rentrer au vestiaire avec une large avance : « Je m’attendais à ce que ce soit un peu plus accroché, avoue Antoine Demaret, l’entraîneur. Une fois les 15 minutes passées, on a senti vraiment qu’on prenait le dessus. L’enchaînement des buts en fin de première mi-temps nous a fait du bien. »

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Renaud Crignier, entraîneur-joueur des Ecureuils d’Amiens.

La deuxième période n’a pas permis aux Écureuils de se refaire, loin de là. Les Greens ont accentué leur domination pour un large succès 10-2 : « Je m’attendais à un match compliqué. Ils sont meilleurs que l’année dernière, ils sont plus homogènes. Mais je pensais qu’on aurait posé une meilleure résistance quand même, regrette Renaud Crignier, qui pointe un aspect de jeu en particulier qui n’a pas du tout fonctionné de leur côté, au contraire de leurs adversaires : À l’inverse de notre championnat, où on est très efficace en powerplay, et bien là on prend 6 sur 6 en infériorité et on fait 0 sur 3 en powerplay. À partir de ce moment-là, sur des matchs de cette importance, ça fait mal. »

Candellier, l’homme providentiel et objet des crispations

Aussi, les lancers lointains ont été une arme pour les Messipontins qui déjouaient ainsi la défense reculée des pensionnaires de la Veillère (voir les images de la rencontre). Deux hommes ont, presque à eux seuls, fait couler le collectif amiénois : Valentin Demaret et Mathéo Candellier. Sur les dix buts, le premier a été impliqué à sept reprises avec trois buts et quatre assistances, le second à six reprises avec deux buts et quatre assistances. Pour le numéro 12 des Écureuils, c’est surtout le deuxième cité qui a eu le plus d’impact dans le jeu : « On perd contre Mathéo Candellier. Il a été omniprésent, il est tout le temps sur le terrain, il fait tout le jeu, il a sauvé des situations défensives. Il fait un très gros match, il leur fait du bien. »

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Mathéo Candellier célèbre à sa manière son but.

Le joueur de l’équipe de France a autant fait le show pour son public que nourri les crispations adverses lorsqu’il levait son maillot pour montrer son t-shirt sur lequel était inscrit « Ici c’est PDM » (Pont-de-Metz), en prenant le soin, il faut le préciser, de le montrer à ses supporters venus en nombre et non à ceux des Écureuils. Un chambrage qu’Antoine Demaret estime de bonne guerre : « Ça se voit dans le football. Il n’y a rien de méchant, il n’y a pas d’insulte. Il le fait sur son but à lui, sur la victoire, parce que c’est le huitième but. Mathéo, c’est un gamin du club, il a commencé chez nous tout petit, il revient cette année, il rejouait le derby depuis cinq ans. Il a voulu marquer le coup. » Du côté amiénois, on considère ce geste comme une provocation inutile : « C’est un peu dommage qu’il monte son maillot comme ça alors que la rencontre se passe bien. Il doit être plus intelligent et rester humble« , lance son entraîneur-joueur.

Un avant et après montée en Élite des Greens

Pour les Écureuils, cette rencontre est, mise à part pour le premier quart d’heure, globalement à oublier : « On est passé un peu à côté de cette occasion de tirer profit de ce match-là. Je suis un peu déçu de ne pas avoir profité d’une rencontre pour aller nous pousser un peu dans nos retranchements et se donner un peu plus », regrette Renaud Crignier, qui pourra cependant utiliser cette lourde défaite comme source de motivation pour progresser davantage, son équipe étant presque trop forte et trop dans le confort en Nationale 1. Pour le coach messipontin, ce succès est révélateur d’une hiérarchie désormais établie : « Des fois, on a un peu de doute en Élite face à certaines équipes. Mais là, on se dit qu’on est à notre place. Sur le terrain, ça s’est vu à certains moments qu’on était bien au-dessus. On ne marque pas les plus beaux buts mais on a la maîtrise du palet. On a une réelle maîtrise contre le leader de la N1. Sur un match comme ça, on voit que par rapport à l’année dernière, on a franchi un palier. » À sa manière, ce derby servira aux deux équipes de la métropole qui poursuivront leur quête respective, l’une le maintien, l’autre la montée pour, peut-être, retrouver leur meilleur ennemi la saison prochaine.

Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr