HOCKEY SUR GLACE (Ligue Magnus) – Kevin Bergin : « On a l’impression de tout essayer mais il n’y a rien qui rentre »

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Dans un match qu’ils ont su prendre par le bon bout dans l’engagement, les Gothiques d’Amiens ont cependant trop manqué d’efficacité, et ce, dans les deux zones, au contraire de leurs adversaires, les Boxers de Bordeaux.

Les matchs se suivent et se ressemblent pour les Gothiques. De l’envie, certes, mais trop de buts concédés et une efficacité offensive inexistante qui ont accouché, huit fois sur les neuf dernières sorties, d’une défaite. « C’est sûr que si tu prends cinq buts par match et que tu n’en mets qu’un ou deux, tu ne peux pas aller chercher les trois points. Ça nous fait chier parce qu’on a l’impression de mieux jouer« , résume de façon pragmatique Antonin Plagnat, joueur de l’équipe et MVP amiénois sur cette rencontre perdue face à Bordeaux. Et pour le coup, Kevin Bergin ne peut rien reprocher à ses protégés dans l’engagement, estimant même qu’ils ont pris le dessus sur les Boxers : « Les gars se sont battus pendant 60 minutes. Je pense qu’on a largement dominé le match. » Si les statistiques ne vont pas dans ce sens, elles tendent cependant à prouver une opposition beaucoup plus équilibrée que le score final (2-5) ne peut le faire penser (24 tirs de part et d’autre, 37 engagements gagnés par Amiens contre 34 pour Bordeaux).

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La spirale négative continue pour les Gothiques d’Amiens.

Un attaque en berne, une défense peu hermétique

La différence, l’efficacité. Avec autant de tentatives, les Picards ont inscrit 2,5 fois moins de buts. « On est allé au filet, on a eu tellement de chances de marquer, on a l’impression de tout essayer mais il n’y a rien qui rentre, rien qui passe. À un moment donné, il y a des gars qui sont payés pour marquer des buts, il va falloir qu’ils commencent à le faire« , s’agace l’entraîneur québécois qui avoue ne pas comprendre pourquoi cette difficulté en attaque persiste depuis près de dix matchs maintenant : « Si j’avais une baguette magique, je pourrais vous répondre. On a des gars dans cette équipe-là qui ont marqué des buts dans le passé. Que ce soit la confiance, que ce soit n’importe quoi, il faut trouver une façon de la mettre dedans. C’est aussi simple que ça. » Un exemple flagrant de cette incapacité à faire trembler les filets : les powerplays. Alors que les locaux n’ont pas inscrit le moindre but sur leurs trois avantages numériques, les visiteurs, eux, ont scoré sur leur seule situation du genre, après huit secondes seulement.

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Pageau était à la conclusion d’une contre attaque bordelaise rondement menée. Taran Kozun était impuissant.

Et si tromper le gardien est difficile, protéger le sien des assauts adverses le semble tout autant. Cinq buts encaissés ou plus, c’est le tarif pour Kozun ou Fouquerel sur sept des neuf derniers matchs. Amiens est la deuxième pire défense de Ligue Magnus, à deux unités de la plus grande « passoire », Nice et ses 67 buts concédés. Certains, comme le premier face aux Girondins, auraient pu être évités si les pensionnaires du Coliseum n’avaient pas besoin de s’y mettre à cinq pour espérer marquer : « Quand tu te crées des chances, tu crées des chances pour l’autre. C’est ça qui est arrivé sur le premier but. On était un petit peu trop agressifs et on s’est fait prendre sur un contre », analyse Kevin Bergin. Antonin Plagnat regrettait aussi la façon dont ils ont procédé alors que le score était encore de 0-0 : « On veut peut-être trop bien faire, trop aller vers l’avant, faire tout trop vite. Des erreurs contre des équipes comme ça, on les paye cash. Le premier but fait toujours mal. »

Espoirs permis à Grenoble ?

Les Gothiques n’auront que très peu de temps pour ressasser cette défaite ou même travailler ce qui n’a pas été contre Bordeaux. Car c’est désormais Grenoble qui se profile, dès dimanche, à 18h15. Et si le statut des Brûleurs de Loup, cinquièmes avec des matchs en moins, peut faire peur, encore plus au vu de la situation actuelle dans la capitale samarienne, le numéro 11 picard voit en cet affrontement une occasion parfaite pour se relancer et sortir la tête de l’eau : « On va récupérer, faire des soins, prendre le bus et partir chercher les trois points à Grenoble. On sait que c’est très dur, qu’ils sont très forts, surtout chez eux. C’est un très gros challenge, mais un très beau challenge que d’essayer de revenir lundi à la maison avec la victoire. » Pour ce faire, la solution est toute trouvée pour Kevin Bergin : « Il faut copier-coller notre effort, notre intensité, et se créer autant de chances de marquer, mais les mettre dedans. » L’utilisation de l’expression « corriger le tir » n’aura jamais été aussi pertinente.

Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr