Les Gothiques d’Amiens ont montré de meilleurs choses dans les intentions et en termes de discipline face aux Boxers de Bordeaux. Mais ils ont payé leur cruel manque d’efficacité, notamment en powerplay, et concèdent une nouvelle défaite (2-5).
Il commençait à y avoir urgence pour les Gothiques d’Amiens. Après une sixième défaite sur les sept derniers matchs, la dernière en date ce mercredi, contre les Ducs d’Angers, Kevin Bergin, dont le discours avait été jusque-là positif, avait cette fois fustigé ses joueurs en affirmant que ces revers successifs n’était « pas une question de système, mais de volonté, de rage, de vaincre et de fierté. » A l’occasion de la réception des Boxers de Bordeaux, ce vendredi, les Amiénois avaient une opportunité de répondre à leur entraîneur sur la glace. Mais la tâche s’annonçait difficile face à un adversaire qui marchait sur l’eau avec six succès d’affilée. Pourtant, ce sont bien ceux dont la dynamique était la moins bonne qui démarraient le mieux en remportant les face-offs et en s’essayant à plusieurs reprises, notamment Richards qui tentait de contourner Antoine Gilbert, le gardien bordelais, sans succès. Bagarreurs dans le bon sens du terme, les Picards n’hésitaient pas à se projeter vers l’avant et à lancer dans le slot, dans l’espoir que le palet trouve preneur.

Mais ils s’exposaient à des contres et les Girondins prouvaient qu’ils n’étaient pas quatrièmes de la ligue pour rien. Incisifs sur ce qui était presque leur première occasion, ils ouvraient le score sur un un contre deux bien négocié (0-1, 9’59). S’ils tentaient brièvement de réagir dans la foulée, les Samariens semblaient avoir pris un petit coup sur la tête et laissaient les Boxers prendre petit à petit le contrôle du jeu. Et sur un palet lancé de loin, les Bordelais pensaient marquer mais, après visionnage de la vidéo, une obstruction sur Kozun était sifflée à l’encontre de l’un d’eux, annulant ainsi le but et octroyant un avantage numérique aux Gothiques. Magovac, Lemay ou encore Richards trouvaient un angle de tir, mais pas le chemin des filets. Juste avant la pause, le gardien des locaux réalisait deux arrêts importants permettant aux siens de rester au contact après 20 minutes.
Un deuxième tiers spectaculaire
Stupeur à l’entame du deuxième tiers. Il était annoncé au micro l’accord du but initialement refusé. Bordeaux menait finalement 2-0. Mais pas de quoi démoraliser les Gothiques qui repartaient au combat. Et ces efforts étaient enfin récompensés, Lemay trouvant Richards à proximité de la cage pour conclure en one-timer (1-2, 21’17). Dès lors, le rythme de la rencontre augmentait, les deux équipes voulant faire le jeu. On allait d’une cage à l’autre et ce sont les visiteurs qui tiraient profit de cette situation (1-3, 25’36). Toujours dans le coup, les Amiénois n’abdiquaient pas et il fallait un grand Gilbert pour détourner un shot précis de Svanenbergs à mi-distance. Et sur un palet mal dégagé par un Boxer derrière ses cages, Matima s’en saisissait et servait dans un fauteuil Djemel qui ne se faisait pas prier pour réduire la marque (2-3, 28’45).

Les Girondins reprenaient la possession de la rondelle et se montraient insistants devant les cages de Kozun, lequel restait sérieux pour empêcher l’aggravation de la marque. Les pensionnaires du Coliseum laissaient passer l’orage et se procuraient à leur tour un petit temps fort, stoppé net par un soin apporté à Gilbert, souffrant de l’une des mains. Le momentum était encore amiénois après cet événement et les tentatives aux cages, ainsi que les cafouillages dans le slot bordelais, se multipliaient sans que cela n’aboutisse à une égalisation. Lemay, Izacky ou encore Gibert butaient sur un Gilbert visiblement rétabli tandis que Kozun était impérial sur les transitions rapides girondines. Méritants, les hommes de Kevin Bergin étaient néanmoins toujours derrières lors du deuxième retour au vestiaire.
Un retard impossible à combler
Les 20 dernières minutes démarraient comme les 20 précédentes, par de la projection et des shots, captés de part et d’autre de la patinoire. Mais très vite, les Bordelais mettaient en place leur tempo, lequel permettait, avec pourtant un amas de joueurs devant les cages, à Tommy Giroux de trouver astucieusement le chemin des filets pour refaire le break (2-4, 43’16). Peu après, les Gothiques obtenaient un deuxième powerplay qui était, comme souvent cette saison, non converti en but. Ils continuaient de pousser, Lemay étant à la conclusion d’une belle contre-attaque qui s’achevait finalement dans la mitaine de Gilbert. Ensuite, Svanenbergs se montrait imprécis alors qu’il avait été trouvé seul à quatre mètres des cages environ, légèrement excentré à droite des buts. La tension grimpait, aussi bien sur la glace, en témoigne les quelques coups distribués, que sur les bancs où joueurs et staffs des deux équipes s’échangeaient quelques mots à ne pas répéter.

Ceci étant dit, les Samariens bénéficiaient d’une troisième supériorité numérique. Mais incapables de franchir la muraille bordelaise, ils devaient encore patienter pour espérer mettre le feu dans cette fin de rencontre. Le feu, il était surtout dans les gants des joueurs qui hachaient le jeu par leurs querelles incessantes. A cinq minutes de la fin, dans la confusion suite au déplacement de la cage, Amiens croyait scorer mais le but était finalement refusé après arbitrage vidéo. Les Girondins en profitaient pour reprendre le momentum et obtenir un premier cinq contre quatre. Et à l’inverse des locaux, il ne fallait que huit secondes aux visiteurs pour utiliser à bon escient de cet avantage grâce à Tommy Giroux, leur top scorer (2-5, 56’55). Le coup de grâce pour les joueurs picards et leurs supporters, silence de cathédrale s’installant dans le Coliseum pour les trois dernières minutes. Les Gothiques tombaient une nouvelle fois.
Ligue Magnus, 18e journée :
Amiens – Bordeaux : 2-5 (0-2)(2-1)(0-2)
Buts pour Amiens : Sean Richards (1-2, 21’17) assist de William Lemay, Ilies Djemel (2-3, 28’45) assist de Rudy Matima
Buts pour Bordeaux : Nicholas Pageau (0-1, 9’59) assist de Julien Guillaume & William Pelletier, Kevin Dusseau (0-2, 17’20), Mathieu Pompei (1-3, 25’36) assist de Craig Puffer & William Pelletier, Tommy Giroux (2-4, 43’16), Tommy Giroux (2-5, 56’55) assist de Maxim Lamarche & Pierre-Olivier Morin
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

