Les circonstances de la défaite face à Chamonix laissent un goût très amer dans la bouche des Gothiques. D’abord parce qu’ils ont longtemps mené au score et maîtrisé la partie, ensuite parce qu’ils n’ont pas su contenir leur frustration engendrée par certaines décisions arbitrales.
L’heure n’était pas aux réjouissances après la rencontre perdue face aux Pionniers de Chamonix. Pourtant, tout avait bien débuté pour les hommes de Kevin Bergin qui menaient 1-0 à l’issue d’un premier acte plutôt calme puis 4-2 après une deuxième période haletante. Mais dans le troisième tiers, les Gothiques ont perdu le fil et se sont fait rejoindre au score sur deux infériorités numériques, ce que regrette l’entraîneur amiénois : « Je pense qu’on était en plein contrôle de ce match à cinq contre cinq, mais on a manqué de discipline. Il faut trouver une façon de rester en dehors du banc des pénalités. Ils (les joueurs de Chamonix) ont marqué sur l’avantage numérique mais à part ça, ils n’ont pas de temps forts. » Derrière, en prolongation, les locaux se sont offert plus de chances de marquer que leur adversaire, ils ont même joué presque deux minutes à quatre contre trois sans trouver la faille, avant de se faire punir aux tirs aux buts : « C’est un peu l’histoire de notre saison actuellement », résume ironiquement le coach québécois.
Un arbitrage qui a frustré les Amiénois
« Il y a eu des choses qui se sont passées pendant le match. Je pense que tout le monde les a vues, donc je n’ai pas besoin de commenter ça. » Ces premiers mots de Mathieu Mony illustrent l’extrême agacement du clan des Gothiques concernant certaines décisions arbitrales qui ont, plus ou moins directement, influencé le scénario du match. Fautes sifflées pour une équipe, oubliées pour l’autre, à chacun son interprétation des choix qui ont été faits mais celle des joueurs et d’un public du Coliseum exaspérés ont eu la même impression : celle que Chamonix a bénéficié des faveurs des hommes rayés sur cette rencontre. De son côté, Kevin Bergin a préféré calmer le jeu : « Il faut apprendre à mieux gérer ces décisions-là. C’est extrêmement frustrant des fois, mais il faut faire avec. »
« Il faut améliorer notre contrôle des émotions. Moi, le premier. Si je perds de l’énergie à parler avec les arbitres, je ne donne pas l’exemple. Je vais donner un meilleur exemple aux joueurs. C’est une erreur que j’ai commise que je ne commettrai plus. » Par ces mots, le technicien canadien sous-entend que les faits de jeu défavorables n’expliquent pas à eux seuls le retour au score des Hauts-Savoyards. En faire abstraction et se concentrer sur leur hockey auraient pu permettre aux Gothiques de s’en sortir malgré tout : « Il a raison », répond le numéro 43 amiénois à propos de l’analyse de son coach. « On est tous des humains donc on ne peut pas tout contrôler.«
Un vestiaire uni qui refuse le doute
Quoiqu’il arrive, le match est terminé et il faut passer à autre chose et se projeter sur la suite : « Il faut aller chercher des points contre des équipes comme Angers, Grenoble ou Rouen. C’est le moment où tout le monde doit élever son niveau de jeu d’un cran, lance le tacticien de la formation samarienne. Et pour cela, pas de secret, il faut se retrousser les manches, on va tous mettre les bouchées doubles. Selon lui, bien qu’ils restent sur cinq défaites lors des six dernières sorties, ses joueurs gardent une motivation intacte : Tous les gars dans ce vestiaire-là sont passionnés. Ce groupe veut travailler, veut s’en sortir. Personne ne va baisser les bras. » Des propos confirmés par l’un des intéressés, en l’occurrence Mathieu Mony : « On va continuer à travailler comme on a fait cette semaine. On ne va pas lâcher, on n’a pas le choix. »
Le sentiment d’urgence grandit cependant quelque peu. Car si la mi-saison n’est pas encore tout à fait atteinte, ce nouveau revers empêche les Gothiques d’avancer. Ils sont actuellement neuvièmes, virtuellement non qualifiés en play-offs. Ils n’ont certes que quatre points de retard sur Nice (qui a un match en plus), trois sur Chamonix et sont même à égalité avec Anglet, qui ont tous deux un match en moins, mais les trois prochaines échéances n’appellent pas forcément à l’optimisme : un déplacement à Angers, l’actuel leader, la réception de Bordeaux, qui reste sur cinq succès consécutifs, et un déplacement à Grenoble, quatrième. Mais Kevin Bergin prévient : « Tout le monde doit se regarder dans le miroir, tout le monde doit en donner un peu plus. Il n’y a plus de temps à perdre. » Mais des points à gagner.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr