Pour la seconde année consécutive, l’Amiens Sport Tennis de Table en partenariat avec les agences France Travail d’Amiens, la Fédération française de tennis de table, la ligue Hauts-de-France et le comité départemental de la Somme, organisait une étape « Du Stade vers l’Emploi » dans le fief « Labaume », où les rencontres entre recruteurs et demandeurs d’emplois ont été couronnées de succès.
Lors de cette journée, 76 demandeurs d’emploi faisaient jeu égal avec 25 employeurs et 14 entreprises. « Le but est de recruter autrement et se faire rencontrer des personnes qui sur un simple CV ne se seraient jamais rencontrées. Le matin c’est de l’anonymat et personne ne sait qui est qui », nous explique Edwige Damiens, responsable d’équipe au sein de l’agence Amiens Sud de France Travail.
« Pour ma part, je suis timide, nous dit Julia (en recherche active), mais là, je dépasse le CV et je peux me montrer telle que je suis. Je suis plus détendue et ça aide à mieux montrer qui nous sommes. C’est plus simple pour moi !«
« Les activités sont réalisées pour mettre en avant des qualités professionnelles, ce qui est extrêmement difficile à détecter sur un CV ou une lettre de motivation, et un entretien classique. Le travail en équipe, la capacité d’encourager ou de se surpasser, de réussir à travailler en équipe », nous précise Guillaume Pellardi, conseiller France Travail d’Amiens Sud. Dans cette méthode de recrutement, le CV est secondaire. Après les activités du matin, vient un déjeuner commun et en début d’après-midi, chacun se dévoile et permet lors d’un job dating d’avoir une approche simplifiée du fait des activités faites conjointement. Et les employeurs sont unanimes pour recommencer ce type de rencontre.

Il n’y a pas à dire, se rencontrer tisse des liens naturels et permet des échanges tant autour du tennis de table que verbalement. Il n’en fallait pas moins pour que les recruteurs repèrent des profils pertinents pour leurs diverses structures, et que les demandeurs d’emploi puissent se montrer autrement qu’avec un CV à peine consulté. Là, ce que les uns et les autres mettent en avant, ce sont les savoir-être. Une matière pas assez « enseignée » mais qui est primordiale et même essentielle pour certains recruteurs. « Le savoir-être est présent ou non, alors que le métier, nous pouvons l’apprendre », témoigne la RH de De Colnet. Rien de tel que les ateliers du matin pour que les uns et les autres, de façon anonyme, puissent montrer des capacités comme la combativité, l’engagement, le leadership, sans savoir avec ou contre qui on évolue.
Lorie, en recherche d’un CDI : « Ça aide à être moins stressé pour rencontrer un employeur. Il y a une belle cohésion le matin. L’employeur voit comment on agit le matin. »
« Très bonne organisation, et c’est très intéressant de mélanger recruteurs et candidats, ça enlève la barrière qu’il peut y avoir ! Un bon accueil et un coach qui a su mettre à l’aise tout le monde. Découvrir autrement le candidat, mieux que lors d’un entretien, et quand on le reçoit on le connait mieux en ayant vu des aspects du candidat comme la cohésion d’équipe, son comportement… Clairement je n’aurais pas reçu certains candidats sur simple CV, là cela nous permet de rencontrer plus justement les candidats. J’ai déjà retenu des CV ! » nous témoigne Ophélie Dubuisson de Logigaz basé à Amiens.
Il s’est dit dans les couloirs que plusieurs contrats seraient signés et que certains recruteurs sont allés directement vers des demandeurs pour les solliciter ! Et quand nous interrogeons France Travail, la réponse est toujours la même : « C’est très bien organisé, nous avons été très bien reçus et tout le monde y trouve son compte ! Il faut diversifier les actions vers l’emploi afin de favoriser le recrutement au-delà du CV. Clairement, certains CV, je ne les aurais pas retenus, mais par le comportement positif, j’ai reçu la personne et nous aurons peut-être un avenir commun. »
Un avis appuyé par Fanny Szewczuk, responsable RH chez De Colnet : « C’est une journée très pertinente pour repérer les éléments moteurs, leur dynamisme. J’ai repéré un jeune ce matin lors des activités. Son CV ne serait pas passé alors que là je suis en réflexion plus plus plus pour ce candidat ! Si je suis venue ici, c’est que nous avons exploré toutes les phases de processus de recrutement et que nous pensons qu’ici est un plus pour le côté humain et le savoir-être. Le métier, on peut l’apprendre, mais pas le savoir-être. Et j’ai trouvé comme ça ma « perle » ce matin. S’il y a une nouvelle édition, je reviendrai avec encore plus de postes à pourvoir ! »
Alors si le sport, d’une façon ou d’une autre, mène à l’emploi, il ne faut pas hésiter à poursuivre ce type d’action et reprendre une activité physique !
Léandre Leber
Photos : Léandre Leber – Gazettesports

