Opposé à Berneuil-Compiègne, nouveau venu dans la division, l’ASTT a tenu son rang en l’emportant sans jamais vraiment avoir été inquiété (3-0) et enregistre un deuxième succès en l’espace d’une semaine.
Après son succès au bout du suspense face au Havre en début de semaine, l’ASTT se déplaçait pour la première fois de la saison mais non loin de leurs bases puisqu’ils se rendaient à Compiègne, tout juste promu en Pro B. Défait pour son retour à ce niveau lors de la première journée à Chartres, les locaux avaient à cœur de rectifier le tir devant leur public. La première rencontre de la soirée opposait Robert Gardos (46 ans, n°23 FFTT), vainqueur du match décisif lors de la dernière journée, à Abdel Kader Salifou (35 ans, n°83 FFTT), qui s’était lui incliné en trois petits sets. Avantage sur le papier et dans la tête à l’Amiénois, mais c’est pourtant le Béninois, ancien membre de l’équipe de France, qui démarrait le mieux la partie (4-1). Mais à l’expérience, le Poulpe refaisait son retard à l’entame du money-time, bien aidé à trois reprises par l’arête (7-7). L’Autrichien se procurait ensuite une première balle de set qu’il convertissait aussitôt (9-11).
Dans la deuxième manche, les deux pongistes se rendent d’abord coup pour coup (4-4). À 6-4 en faveur du Samarien, Salifou posait le premier temps mort de la partie. Mais celui-ci ne perturba pas pour un sou Gardos, qui prenait ensuite même le large pour s’offrir cinq balles de set (5-10) après plusieurs rallyes remportés. La première était bien sauvée par le Compiégnois, pas la deuxième, ce qui permettait à l’ancien 18e mondial de faire le break dans ce match (6-11). La troisième manche débutait de la même façon que la première, le protégé d’Arnaud Sellier commettant des fautes et laissant son adversaire s’envoler (8-1). Si les arêtes avaient été avec lui dans la première manche, la bande du filet se voulait, elle, capricieuse pour l’Amiénois qui ne trouva jamais son rythme malgré un léger sursaut d’orgueil en fin de set (11-6). L’entame du quatrième acte était davantage accrochée (2-2) et le jusque-là impassible Gardos commençait à s’encourager lorsqu’il commençait à prendre les devants en alignant cinq points consécutifs (2-7). À la fois offensif et précis, Gardos ne laissait aucune chance de remontée et offrait le premier point aux siens (4-11).
Un set serré, trois manches expéditives pour Cifuentes
La deuxième rencontre de la soirée était normalement la plus déséquilibrée. Horacio Cifuentes (27 ans, 34e FFTT), doublement vainqueur face au Havre, défiait Anders Eriksson (23 ans, 153e FFTT), aligné pour la première fois de la saison, pour tenter de faire le break. Ultra agressif et dominateur dans l’échange, l’Argentin déroulait avec une facilité déconcertante dans la première manche et l’emportait 11-3. Le Suédois rentrait dans son match et prenait un net avantage au début du deuxième set (7-2). Mais profitant de trois erreurs consécutives de son adversaire, le Poulpe revenait à deux points et incitait l’Isarien à poser un temps mort (7-5). C’était le moment choisi pour les deux kops d’encourager de vive voix leur joueur respectif. Mais comme son coéquipier lors du premier acte de son match, Cifuentes recollait peu avant l’approche des 11 points (8-8). Les deux premières balles de set samariennes étaient sauvées par Eriksson, lequel concluait sur sa première opportunité (13-11).
À l’entame du troisième set, le joueur de l’ASTT remettait l’église au milieu du village et faisait parler sa supériorité technique en défendant de fort belle manière et en profitant des erreurs de son opposant, sûrement en surrégime lors des minutes précédentes. Il réalisait une incroyable série de dix points consécutifs et reprenait les devants avec autorité (1-11). La quatrième manche démarrait également bien pour le joueur d’Arnaud Sellier, qui prenait trois longueurs d’avance (4-1). L’ancien 89e mondial conservait deux à trois points d’avance en sa faveur pendant une bonne partie du set pour finalement se procurer quatre balles de match. Un matelas suffisant et même inutile puisqu’il concluait de suite (6-11) pour permettre aux siens de mener 2-0 dans cette rencontre.
Fruchart face au mur Abusev
Le troisième match pouvait déjà être décisif pour les Amiénois mais, pour la première fois de la soirée, c’est peut-être le numéro un Compiégnois et et le seul de son équipe à avoir remporté son match lors de la rencontre d’ouverture, Arthur Abusev (26 ans, 53e FFTT), qui partait gagnant face à Benjamin Fruchart (22 ans, 80 FFTT) qui n’avait pas joué contre Le Havre. Le public assistait pour la première fois de la rencontre à une vraie opposition de style, le Russe étant un défenseur, le Français un attaquant. Le duel était équilibré et les points aussi longs que spectaculaires s’enchaînaient (3-3 puis 7-7). Le visiteur avait une première opportunité de conclure la première manche, ce qu’il faisait sur un coup boisé de son adversaire (9-11).
Mais loin de se laisser décourager, Abusev prenait l’avantage dès l’entame de deuxième set pour mener 6-2 grâce à une défense de fer. Fruchart ne paniquait pas et continuait de construire ses échanges pour faire craquer son adversaire (6-6). Mais à l’usure, le défenseur reprenait légèrement le pas sur l’attaquant (7-9). Finalement, comme lors de la première manche, les deux joueurs se retrouvaient à 9-9. Et comme dans la première manche, c’est l’Amiénois qui avait le dernier mot (9-11). Le troisième acte ne déterminait pas de suite de dynamique, les deux joueurs étant proches au moment du premier temps-mort du match (3-4). A l’approche du money-time, les deux pongistes n’arrivaient toujours pas à se détacher l’un de l’autre (8-8). Et pour la troisième fois, le Samarien se procurait les deux premières opportunités de conclure la rencontre mais celles-ci furent bien sauvées Abusev (10-10). Plein de sang-froid, le Russe inscrivait deux nouveaux points pour prolonger le plaisir du public compiégnois venu en nombre (12-10).
Il fallait, pour le pensionnaire de l’ASTT, évacuer la frustration des deux balles de match manquées dès le début de la quatrième manche. Fort dans la tête, il rééquilibrait aussitôt les débats (3-3). Mais le Russe continuait de renvoyer inlassablement les offensives amiénoises et prenait légèrement le dessus ensuite (5-3 puis 7-5). Celui-ci se décidait même à attaquer, ce qui surprenait à deux reprises le Poulpe, lequel trouvait pourtant les ressources pour recoller une troisième fois au score à 8-8. Pour la troisième fois dans ce match, les deux hommes se retrouvaient à 9-9 et le Samarien s’offrait une troisième balle de rencontre, laquelle fut victorieuse sur un dernier smash gagnant (11-9). L’ASTT repartait de l’Oise avec le plus beau des résultats, un succès 3-0.
Pro B, journée 2 :
Berneuil-Compiègne – Amiens STT : 0-3
Abdel Kader Salifou – Robert Gardos : 1-3 (9-11)(6-11)(11-6)(4-11)
Anders Eriksson – Horacio Cifuentes : 1-3 (3-11)(13-11)(1-11)(6-11)
Artur Abusev – Benjamin Fruchart : 1-3 (9-11)(9-11)(12-10)(9-11)
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr (archives)