Denis Reymann et Brindusa Varareanu, en plein échange franco-roumain, étaient présents à la journée « Tous Cap » pour animer une activité de para-judo. Ils sont revenus sur les origines de leur lien, jusqu’au projet actuel autour de la mobilité européenne dans le sport et le handicap, qui les a réunis cette semaine.
En 2013, l’échange franco-roumain a vu le jour grâce à Mocapi, une association d’échanges visant à développer les relations internationales culturelles, scolaires et sportives, en lien avec la Roumanie et la Moldavie, ainsi que grâce au club de judo Shinzo Ran, situé à Suceava, en Roumanie. Le président René Faure, également à la tête d’Amiens Judo Santé Solidarité (AJSS), et son équipe ont accueilli Brindusa Varareanu ainsi que quelques-uns de ses élèves judokas pour une première compétition à Abbeville. Entre 2017 et 2018, plusieurs entraîneurs se sont rendus à Suceava avec des judokas en situation de handicap pour y pratiquer le judo. En avril dernier, 4 ou 5 jeunes judokas roumains sont venus en France pour participer à la compétition d’Abbeville.
Les échanges ont continué au fil des années, malgré une interruption due à la crise du Covid, avant de reprendre de plus belle. Cette année, le Conseil départemental de la Somme a sollicité l’AJSS pour initier un projet autour de la mobilité européenne dans le sport, axé sur le handicap. Début mai, c’est la délégation amiénoise qui s’est déplacée en Roumanie. Elle était composée du président, du vice-président, de la coach principale du club, Florence Obel, de l’actuel entraîneur Théo Berton, ainsi que d’un représentant de la Ligue de Sport Adapté. « Nous avons été accueillis à bras ouverts« , raconte Denis Reymann, vice-président et trésorier du club de judo amiénois. « Nous avons visité plusieurs clubs, dont le dojo principal, et nos coachs ont échangé avec leurs homologues roumains. » Au cours de leur séjour, les représentants français ont rencontré la municipalité de Suceava ainsi que les élus du judet (département) éponyme. Lors de ces échanges, Brindusa Varareanu, l’entraîneure du club roumain, a découvert qu’elle pourrait bénéficier de subventions pour ses projets : « C’était une grande question pour moi. C’est une bonne chose, car maintenant, ils me connaissent et savent ce que je souhaite mettre en place. Je n’avais encore jamais sollicité d’appui politique pour développer mes projets.«
Cette semaine, pendant cinq jours, c’est la délégation roumaine du club de judo de Shinzo Ran qui s’est rendue à Amiens. Elle était composée de l’entraîneuse Brindusa Varareanu, accompagnée de deux coachs, dont Cristian Ionasciuc, d’une trésorière, d’une psychologue et d’une assistante sociale. L’objectif de cet échange : « Discuter de notre manière d’aborder le handicap dans les clubs, et de la façon d’intégrer le sport dans des établissements comme les IME. » Le budget conséquent alloué par le Conseil départemental vise à « étudier la mobilité dans le sport adapté ou handisport, tant dans les structures roumaines que dans les clubs de judo. » Le projet n’est pas encore totalement achevé : il s’agit désormais de faire un bilan et, surtout, de tirer des enseignements concrets de ces échanges. À l’avenir, une initiative Erasmus est envisagée, permettant à de jeunes judokas de voyager entre la France et la Roumanie pour s’immerger dans un autre contexte sportif et culturel.
Sabine Loeb
Crédit photo : Théo Bégler – Gazette Sports

