Plus de 3000 visiteurs ont pris l’air à l’aérodrome d’Amiens-Glisy ce week-end, à l’occasion de l’événement « 20 000 lieues dans les airs« , organisé pour la première fois conjointement par l’Aéroclub de Picardie et Air Flash. De nombreuses nouveautés ont su séduire le public.
L’événement « 20 000 lieues dans les airs », en clin d’œil à l’écrivain amiénois Jules Verne, représentait l’occasion rêvée de s’envoler pour la première fois. Entre les baptêmes de l’air proposés durant les deux jours de manifestation, l’ambiance conviviale du concert du samedi soir et un site propice à de nombreuses découvertes exclusives (tour de contrôle, des avions, hélicoptères, autogires exposés…), le Groupement des utilisateurs et des sympathisants de l’aérodrome d’Amiens-Glisy (GUSAAG) s’est mobilisé pour le plus grand plaisir du public. Conquises par cette nouvelle collaboration entre l’Aéroclub de Picardie et Air Flash, 230 personnes ont pu profiter du ciel amiénois : « Ce qui est plutôt pas mal, puisque l’année dernière, on avait à peine atteint les 200« , souligne Marc-Antoine Lefebvre, le gérant de la société de formation et de maintenance ULM Air Flash. Les visiteurs se sont montrés enthousiastes face à cette nouvelle formule, notamment grâce à l’accès rapproché à la piste d’atterrissage et de décollage, qui « donne un peu l’impression d’avoir le privilège d’être aux premières loges« , raconte ce dernier.

Malgré une chaleur qui a pu en décourager plus d’un le samedi après-midi, l’événement a accueilli beaucoup de monde le dimanche, grâce à une température plus clémente qui a incité les Amiénois à se déplacer, notamment en famille. Marc-Antoine Lefebvre l’explique : « Aller sur un aérodrome en plein soleil, à 33 degrés, n’a pas attiré autant de monde que nous l’espérions le samedi. En revanche, le dimanche, l’activité a été intense, au point que nous avons dû prolonger les vols en soirée. On devait arrêter à 17h, et finalement, on a volé jusqu’à presque 20h. » Un afflux tardif qui n’a pas permis d’atteindre les objectifs de fréquentation espérés, mais qui n’entame pas l’enthousiasme du responsable d’AirFlash : « Il faut continuer à faire grandir l’événement, à l’améliorer et à faire preuve de créativité dans ce que l’on proposera les prochaines années. » Rassuré, il se réjouit tout de même d’ « avoir vu le sourire sur les visages des gens« .
Une formule inédite qui séduit
Depuis une vingtaine d’années, l’Aéroclub de Picardie organisait seul l’événement « 20 000 lieues dans les airs ». De son côté, la société Air Flash proposait, depuis deux ans, la Fête de l’aviation, davantage orientée vers les riverains. Afin de se renouveler et d’attirer un public plus large, les deux structures ont décidé de fédérer cette plateforme qu’elles partagent avec différents utilisateurs (notamment des propriétaires privés), dont certains exposaient leurs machines. Une quarantaine étaient présentées. « On a vraiment fusionné les deux systèmes pour voir ce qui fonctionnait de part et d’autre« , explique le représentant d’Air Flash. « C’est un pari« , ajoute le président de l’Aéroclub amiénois, Emmanuel Foulon, qui insiste : « C’est un plaisir de travailler avec le GUSAAG, vraiment, car il y règne une bonne ambiance, et pour notre plateforme, c’est très important. » Les ULM (hélicoptères, autogires) relèvent d’Air Flash, tandis que les avions et planeurs sont gérés par l’aéroclub. Mais ensemble, ils se sont alliés pour la bonne cause.

L’association Handivol, au cœur du projet
Leur objectif est avant tout caritatif, puisqu’une partie des sommes déboursées par le public pour les baptêmes aériens a été reversée à l’association Handivol, afin de permettre à des personnes en situation de handicap de vivre une expérience aérienne inédite. Quelques chanceux pourront ainsi s’envoler gratuitement en septembre grâce aux fonds récoltés. « Dix euros par vol sont reversés à l’association« , précise Marc-Antoine Lefebvre. Emmanuel Foulon se montre enthousiaste face à cette initiative : « Montrer à la ville d’Amiens qu’on est capables d’emmener de 100 à 300 personnes en situation de handicap gratuitement en vol, c’est un super challenge. » Pour la vice-présidente de l’Aéroclub, Marie Benchaiba, « c’est un engagement fort en faveur du handicap. Même si cela a toujours été le cas, cela ne leur donnait pas pour autant un accès gratuit aux vols.«
Une véritable fête dans l’aérodrome
Dans le cadre de la Fête de la musique, ce sont plus de cinquante choristes qui sont montés sur scène pour assurer le spectacle pendant plus de deux heures. L’objectif, comme le confie le patron de l’entreprise familiale, « c’est aussi de montrer que l’aérodrome est un lieu de vie, un lieu populaire« . Quelques salariés étaient présents pour l’occasion, mais la plupart des pilotes sont des bénévoles, passionnés par l’aviation. Dans les divers hangars ouverts au public, les visiteurs pouvaient découvrir l’association des radioamateurs, des démonstrations d’aéromodélisme, ainsi que des stands de jouets aéronautiques pour les enfants… Cette fête a donc su combler aussi bien les simples curieux que les passionnés de la discipline. Pari réussi, puisque pour Marie Benchaiba, « présenter la richesse de l’écosystème de l’aérodrome et de toutes ses activités » était l’objectif.
Sabine Loeb
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

