Rencontrée lors de la conférence « L’entrepreneur est-il le judoka du business ? », organisée par le Crédit Agricole Brie Picardie et France Judo le lundi 25 mai, Madeleine Malonga s’est confiée sur son rapport à la pression, sa vision des valeurs du judo et son futur dans l’entreprenariat.
À la question « Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être là ce soir ? », Madeleine Malonga n’a pas hésité une seconde dans sa réponse : « C’est super important car on a tous eu des paroles, des discours qui nous ont tous marqué, et moi la première. Aujourd’hui, mon rôle, c’est de partager mon expérience, si ça peut toucher juste une personne et lui donner ce petit déclic pour aller plus loin dans son rêve, dans son objectif, c’est juste parfait. »
Durant le court entretien qu’elle a accordé à la rédaction, avant d’être sollicitée toute la soirée par le public, la judokate de renom a insisté sur les valeurs communes à l’entrepreneur et au sportif de haut-niveau : « Le respect, le courage, car en tant qu’entrepreneur, avoir le courage de se lancer, de se mettre à nu, de se remettre en question, de se foirer, je pense que le courage, c’est l’une des valeurs les plus importantes avec la connaissance de soi. » Cette dernière, elle l’évoquait déjà lors de la table-ronde où elle conseillait vivement de savoir identifier ses propres valeurs. « La clé, c’est d’avoir une certaine connaissance de soi, parce que je pense que quand on connaît ses valeurs profondes, on a le courage d’être soi-même et d’aller encore plus loin. […] C’est un peu notre blason, ou notre drapeau pour la vie qui nous mène à chaque fois, dans nos choix de partenaires, par exemple« , a expliqué l’actuelle détentrice de deux médailles d’or aux Jeux olympiques.

Et à ce sujet, Madeleine n’a pas dit son dernier mot. Elle compte bien ajouter de nouvelles médailles à son palmarès, notamment en préparant la prochaine échéance dans trois ans, les Jeux olympiques de Los Angeles. En parallèle, elle continue d’avancer sur son projet professionnel dont elle a dit quelques mots à notre micro : « J’aime beaucoup le coaching personnel, le développement personnel et la préparation mentale. Actuellement, je fais un Master en coaching pour les leaders, managers, et coaching d’équipe, j’ai été aussi formée en executive coaching, ainsi qu’à la santé mentale. Ce sont vraiment des domaines qui me touchent, je sais que plus tard, j’aimerais soit monter un business là-dedans, ou être entraîneur (accompagner à la performance) et joindre les deux. J’ai encore du temps pour murir le projet, car c’est pour après 2028. »
Dans tous les cas, pour aller au bout de ce double projet, à la fois sportif et professionnel, la native de Soisy-sous-Montmorency, passée par le pôle espoir d’Amiens, devra faire preuve de motivation, et surtout de rigueur, deux leitmotiv dans sa vie. « On va pas se mentir, parfois, il y a des jours plus durs que d’autres, où la motivation est plus dur à trouver. Il y a la motivation, c’est sûr, mais c’est souvent la rigueur qui prend le pas sur la motivation dans les jours plus difficiles« , a-t-elle concédé. De plus, la combattante, engagée dans la catégorie moins de 78 kg, aura la chance d’être entourée par sa famille, son pilier, tout au long de cette aventure qui perdure, et de la nouvelle déjà en marche. Se baser sur des personnes de confiance lui a permis de « relativiser sur l’enjeu des Jeux, et de supporter cette course olympique de 2024« .
Pour 2028, l’apaisement de Madeleine, sa conscience d’elle-même, et de ce qu’elle représente pour le judo français, seront des atouts pour aller au sommet. Nous lui souhaitons de « finir première« , comme elle le faisait si bien petite « en faisant tomber et gagner » sur les tatamis de Chambly.
Sabine Loeb
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr