FOOTBALL – François Beauvisage, le relais indispensable entre les supporters et la direction de l’Amiens SC 

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Cela fait maintenant plus d’une année que François Beauvisage, longtemps responsable d’un club de supporters de l’Amiens SC, a changé de casquette. Aujourd’hui, il est toujours un fervent supporter de son club préféré, mais il ne vient plus au stade de la Licorne avec banderoles ou l’envie de crier ses encouragements aux Amiénois. À l’inverse, il ne siffle pas l’adversaire et plus particulièrement le gardien qui est souvent la cible principale.

L’histoire de François Beauvisage est toute simple. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, il n’a jamais frappé dans un ballon, mais le hasard ne fait jamais les choses à moitié. Ses parents résidaient à quelques encablures du stade Moulonguet. Un jour, le jeune Beauvisage a mis les pieds dans ce stade mythique et immédiatement, il a été conquis par le foot en lui-même, mais aussi l’ambiance qui régnait alors dans les travées de ce bon vieux stade Moulonguet. Alors, il a intégré un club de supporters et il est rapidement est devenu le « patron » en créant son propre groupe. L’homme respecté, commerçant dans la vie, a un jour rencontré Christophe Duprez, lui aussi commerçant sur la place d’Amiens et président-délégué du club. Et tout est allé dès lors très vite. C’était l’autre soir lors de la réception du club de supporters de l’AS Couthon que nous avons bavardé avec cet homme parfois critiqué, mais à qui, on ne peut vraiment pas reprocher son amour pour l’ASC.  

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« Je suis un pur Amiénois et depuis mon plus jeune âge je suis supporter du club. C’est vrai que je n’ai jamais joué au foot, mais je suis très tôt venu au stade. Je me souviens vaguement de la première fois. C’était un match de division 3. J’étais arrivé au début de la deuxième mi-temps et l’ASC avait nettement gagné. J’avais entendu du bruit et je m’étais alors dirigé vers le stade. Mes parents venaient tout juste d’emménager près du stade. Mon passage au rang de supporter s’est fait naturellement. J’avais des copains du lycée et ils allaient en tribune. On s’est mis alors à chanter une fois et ensuite, je chantais à chaque fois. À Moulonguet, c’était une ambiance particulière et je vais vous dire, j’aurais aimé qu’on y reste. Ce stade, nous l’avons revu avec notamment un match contre Orléans quand il y eut des problèmes avec une tribune de la Licorne. Mais ce n’était plus pareil et je suis resté avec mes souvenirs. Ensuite, je n’ai pas intégré un club de supporters en particulier. Je les ai créés, tandis que je voyais d’autres se constituer, comme le Foyer Couthon qui est vraiment atypique. Je connais Dany Foré depuis vingt ans. »

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« Lors de la saison 23-24, j’ai croisé Christophe Duprez dans les rues d’Amiens. Il est restaurateur et j’ai été patron de bar. Ce jour-là, il m’a dit d’aller le voir au restaurant. Je pensais que nous allions parler de choses comme les suites de la COVID, nos emplois, mais au contraire, il m’a demandé d’intégrer tout simplement le club. Je n’ai pas donné une réponse ferme et définitive tout de suite. C’est que si j’acceptais, je passais du côté de la direction et je ne voulais pas que mes amis viennent me voir et me disent que je les avais trahis. Je suis supporter actif depuis 1992 et en travaillant pour la direction du club, j’allais entrer en conflit avec les supporters. J’ai alors rencontré toutes les générations de supporters. Je leur ai demandé leur avis et tous m’ont répondu de foncer. Ils me disaient qu’il n’y avait pas meilleure personne que moi pour faire ce travail. Aujourd’hui, j’assure le relationnel entre les supporters amiénois et la direction. Je le fais aussi entre les supporters extérieurs et la Sécurité. Je travaille en pleine collaboration avec la Police, les services de la Préfecture. Je dois savoir combien de supporters adverses viennent le jour du match à Amiens, s’ils passent par la ville et s’il existe un conflit entre les supporters des deux clubs. Mon objectif est simple : qu’un match soit une vraie fête du football. Cette saison, tout s’est bien passé, même s’il est arrivé que certains aient montré leur mécontentement au début. » 

Une saison s’achève, alors quel sera l’avenir de François Beauvisage ? « À 90%, je vais repartir et je pourrais continuer mon activité professionnelle dans le même temps. »

Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.