Gilles Caron, historien et chroniqueur du ballon au poing, a rendu au nom de la Fédération française de ballon au poing un vibrant hommage à Rémi Cauet, figure de cette discipline picarde, lors de ses obsèques.
« Avec la disparition à l’âge de 92 ans de ce champion exceptionnel et serviteur dévoué de notre sport picard, c’est la fin d’une époque particulièrement riche et glorieuse, aussi bien dans son village d’Hérissart qu’ailleurs, où depuis longtemps sa réputation n’était plus à faire. Rémi avait débuté le ballon au poing à l’âge de 10 ans à Hérissart, au temps de l’ancienne place, en bordure de la mare, comme on entre en religion, avec une foi qui jamais ne lui avait fait défaut. Et pour compléter la comparaison, il avait, tout au long de sa vie, pratiqué cette discipline tel un véritable sacerdoce. Très tôt, il s’était révélé un formidable joueur, un compétiteur acharné, confronté à des aînés qui ne lui faisaient pas nécessairement de cadeaux, mais qu’il a pris comme modèles, d’abord pour les égaler et puis tout naturellement, les dominer par la suite. »
Rémi Cauet et le ballon au poing, c’est un livre complet à écrire !
Il possédait un sens tactique du jeu comme pas un, doté d’un geste d’une pureté remarquable et capable de peloter inlassablement, alternant rachas au bond extrêmement précis et volées exceptionnelles ; il ne mettait pratiquement jamais un ballon dehors ! Si les tilleuls bordant nos places avaient pu parler, ils auraient murmuré qu’avec ou sans le vent, les balles frappées par Rémi n’effleuraient jamais leurs feuilles ! Et pour cause, ces balles ne sortaient jamais du terrain ! Sur la terre battue, le schiste ou le bitume, Rémi, en sportif accompli, faisait preuve d’une extraordinaire énergie qu’il savait parfaitement communiquer à ses équipiers, afin de les encourager et de mener l’équipe vers la victoire.
On se souvient des innombrables concours qu’il a remportés, avec à la fois le calme qui le caractérisait et la volonté de gagner qui l’animait, sans oublier la grande classe qui caractérisait son style de jeu. On citera bien évidemment les trois drapeaux gagnés au poste de foncier d’Excellence et les centaines d’autres, sur les multiples terrains de la région. Impossible d’évoquer la remarquable longévité de sa carrière en quelques mots, et il faut ajouter qu’à l’issue de sa période de joueur qui a duré plus de quatre décennies, il a consacré 31 ans à l’arbitrage, partout, par tous les temps. Arbitrer, en extérieur ou en salle, lui a permis de ne jamais rompre le contact avec le ballon au poing, et ce sont tous les ballonnistes qui ont profité de sa disponibilité, ils lui en sont particulièrement reconnaissants !

Il allait être prochainement décoré de la médaille d’or Jeunesse, Sports et Engagement associatif
Dernièrement, les responsables des Médaillés Jeunesse et Sports de la Somme, sachant que Rémi allait se voir décerner la médaille d’or, nous avaient demandé de préparer un petit mot à son intention et avec les siens. Nous attendions avec impatience de recevoir l’arrêté ministériel afin d’organiser une cérémonie dans la salle des fêtes d’Hérissart, à quelques pas du terrain qui l’avait vu accomplir tant et tant d’exploits. Le destin en a malheureusement décidé autrement, mais nous savons combien cette reconnaissance était méritée. Elle venait récompenser un engagement sans faille au service du ballon au poing, un engagement très ancien, très profondément enraciné en lui. Une vie tournée vers ce sport picard, « Ech’ ju ed’ballon », son sport auquel il a tant donné et qui, en retour, lui a apporté de grandes satisfactions.
Immense joueur parmi les plus glorieux, le nom de Rémi Cauet, ses exploits, sa carrière resteront pour toujours gravés dans les mémoires des ballonnistes et des passionnés de ce sport picard auquel il a consacré sans relâche une grande partie de son existence. Et l’une de ses plus grandes fiertés était d’avoir transmis sa passion à son fils Jean-Luc et à Maxime, l’un de ses petits-enfants. La flamme n’est pas près de s’éteindre. Au firmament des étoiles du ballon au poing, à côté de celles des joueurs de légende partis avant lui, la sienne brille déjà d’un éclat tout particulier. D’Amiens La Hotoie à Albert, d’Hérissart à Franvillers, de Beauquesne à Buire sur l’Ancre, le nom de Rémi Cauet n’est pas près de s’effacer des mémoires ! En présence d’une assistance considérable, les obsèques de Rémi Cauet se sont déroulées le mercredi 23 avril, en l’église d’Hérissart.
La rédaction, via Gilles Caron
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