Depuis plusieurs semaines, l’ancien boxeur poids lourd d’Abbeville Johann Duhaupas va de média en média afin d’expliquer l’escroquerie dont il a été victime au cours de sa fin de carrière professionnelle. Période au cours de laquelle il a livré des combats parfois conclus au tout dernier moment contre des adversaires de haut niveau tels que le champion olympique Tony Yoka. Nous connaissons bien ce garçon qui ne sait pas dire non.
Lorsque son manager, ou du moins son pseudo-manager, lui proposait un combat, il lui parlait bien sûr de son adversaire, mais le problème de la bourse n’était que rarement évoqué. Il y avait une sorte de complicité entre le boxeur et celui qui s’occupait de ses affaires et que Duhaupas considérait à l’époque comme son ami. Hélas, Johann Duhaupas a terminé sa carrière et, avec du recul, il s’est aperçu que son homme d’affaires l’avait oublié et que, surtout, il ne lui avait pas versé la bourse de ses deux derniers combats. Ce genre d’histoire, hélas, est souvent arrivé en sport et pas seulement en boxe. Regardez ces footballeurs qui ont été trompés par des « amis » malhonnêtes.
Le footballeur Bruno Bellone en est l’illustration même. Pour revenir à la boxe et à Duhaupas, il serait bon que la Fédération française de boxe défende mieux ses boxeurs. Revenons en arrière à une époque où la boxe se portait bien en France. Il y avait en France d’excellents boxeurs et des managers, disons, honnêtes et compétents. Nous pensons notamment à Jean Bretonnel qui a eu sous sa coupe les plus grands boxeurs de leur époque et nous pensons notamment à Jean Claude Bouttier. Certes, M. Jean, qui a débuté sa carrière d’organisateur de boxe au Cirque d’Amiens dans les années précédant la guerre, ne travaillait pas pour rien. Il connaissait bien la boxe et il défendait ses boxeurs en étant d’abord dans leur coin quand ils combbattaient, et ensuite en faisant en sorte qu’ils aient une belle bourse. Montant du cachet que le boxeur connaissait avant même de monter sur le ring.
Bien sûr, M. Jean prenait les traditionnels 30/100 et c’était la règle de l’époque. Tout était réglé à l’avance, quel que soit le résultat. Nous parlons évidemment des boxeurs français, car nul ne l’ignore, aux États-Unis, c’était un autre monde. Dans ses derniers combats,Johann Duhaupas est monté lui sur le ring en ignorant le montant de sa bourse. On lui proposait Yoka au pied levé et il ne pouvait refuser, sauf qu’il ne savait pour combien. Nous sommes évidemment malheureux pour Johann Duhaupas, un garçon aujourd’hui meurtri et qui ne méritait pas de terminer comme cela, surement devant les tribunaux. Courage Johann, et nous savons que tu n’en manques pas.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr