À l’occasion du premier rendez-vous des Samedis Sport Santé, Guillaume Duflot, vice-président d’Amiens Métropole, nous a accordé un entretien pour évoquer la Maison Sport Santé et les diverses actions qu’elle peut mener.
Lancée en septembre 2022, la Maison Sport Santé occupe une place qui prend de plus en plus d’importance au sein de la politique sportive amiénoise. En effet, le passage à 2025 était l’occasion pour la Maison Sport Santé de lancer les Samedis Sport Santé, qui ont pour principe de faire découvrir différentes activités sportives à des personnes qui souhaiteraient se remettre au sport. Pour Guillaume Duflot, le vice-président d’Amiens Métropole en charge des Sports, cette action en dit long sur le rôle de celle-ci : « C’est un élément essentiel. Cependant, il faut bien expliquer la notion de sport santé. Ce n’est pas vraiment du sport, on est plus sur la reprise d’une activité physique pour des gens qui n’ont pas fait de sport depuis longtemps, ou pour les jeunes qui ne font pas de sport en dehors de l’école. Et cette partie, elle est essentielle au quotidien. » Une campagne qui va donc vers tous les publics : « On s’adresse aux gens qui veulent bouger, peu importe l’activité sportive. On ne se lance pas un défi de faire un marathon ou les 5 km de la Jules Verne. On s’adapte aussi en fonction du public qui se présentent. En fonction de leurs capacités physiques et de leurs envies. Aujourd’hui, on a une vingtaine de clubs partenaires qui l’accueillent. Pendant un an, les personnes sont suivies par la Maison Sport Santé, puis après, l’objectif, c’est qu’elle continue dans ce même club. »

Guillaume Duflot justifie ensuite le choix du samedi : « En fait, c’est un peu une porte d’entrée. Cela permet de proposer une séance de sport pour faire découvrir un sport, et l’idée c’est que, derrière, on les emmène vers la Maison Sport Santé. » Il y a aussi une envie de la Métropole de vouloir convaincre les gens de se mettre (ou remettre) à une activité physique, en coupant certaines mauvaises habitudes : « Un jeune en surpoids, naturellement, il ne va pas venir faire du sport. Il va rester devant son écran. Ça permet aussi de lutter contre cette addiction. On veut couper la sédentarisation et donner envie aux gens de se remettre en forme ou de reprendre une activité. Infantiliser les gens en leur disant « on t’interdit tes écrans » ça ne sert à rien. C’est pourquoi on veut leur dire : « On va peut-être te trouver une activité sportive que tu vas apprécier« . En plus de pratiquer une activité sportive, cela permet aux personnes inscrites de pouvoir tisser du lien social et pourquoi pas, se faire des (nouveaux) amis : « Les gens franchissent le pas et se rendent aux activités proposées, et hop, on se rend compte qu’on a des intérêts communs. Pour les seniors, notamment, cela permet de rompre la solitude. »

Ce programme, porté par la Maison Sport Santé, a la chance d’être soutenu par le domaine médical : « On est reconnu par l’ARS (Agence Régionale de Santé). Il y a des partenariats qui existent entre la Maison Sport Santé et le Pôle Clinique au Sud d’Amiens, avec le CHU ou encore avec des médecins. Cela montre aussi qu’il existe un lien très fort entre les acteurs, que ce soit au sein de la collectivité, de la santé, des acteurs publics ou encore l’État, reconnaît Guillaume Duflot avant de poursuivre : « C’est vraiment une politique de santé puisque l’objectif est de remettre à une pratique physique toutes les personnes qui se seraient sédentarisées, ou les malades en phase de rémission.« Forcément, chaque cas est particulier et doit être traité différemment : « Bien évidemment, si on a quelqu’un qui veut juste faire une activité physique et qui est en pleine forme, mais qui souhaite rompre sa sédentarité, on va y arriver. Alors qu’une personne malade ou victime d’une maladie chronique, des fois, rien que de sortir de chez eux, c’est parfois quelque chose de difficile. Et c’est justement important dans l’accompagnement et dans le processus de guérison que ces personnes reprennent une activité physique. » Rompre l’isolement est l’une des qualités de ce dispositif, cela aidant à se resociabiliser suite à des choix ou des faits de vies.
En donnant une place de choix à la Maison Sport Santé, Amiens Métropole mise donc sur une approche inclusive de l’activité physique. Plus qu’un simple encouragement à faire du sport, il s’agit d’une véritable démarche de santé publique, visant à lutter contre la sédentarité et à accompagner chacun selon ses capacités et ses besoins. Avec l’aide de ses partenariats avec le monde médical et les clubs adhérents, ce programme permet une pratique durable, adaptée et bénéfique pour tous. Il est toujours bon de rappeler qu’une partie de la licence est financée (50€) par Amiens Métropole, afin que le côté financier ne soit pas un frein à la pratique.
Maxence Rico et Léandre Leber
Crédit photo : Théo Bégler, Léandre Leber – Gazettesports.fr (archive)