Jeudi 6 février se tenait la première conférence de l’Histoire du Sport dans la Somme, à la Maison des Sports. Pour inaugurer ce nouveau cycle, Lionel Herbet était le premier à passer au tableau. Il décidait de s’intéresser à deux domaines dont il parle peu : le catch et la boxe.
Trop peu de monde ont répondu à l’appel de la conférence. Si l’on pouvait retrouver Hélène Lelièvre, Hubert Dessaint ou encore Sylvie et Gérald Malpart, on ne pouvait compter que sur plus d’une vingtaine de personnes, la plupart étant des personnes voulant se remémorer cette période. Pourtant, entretenir l’histoire en la racontant et en la partageant est quelque chose de très important. Surtout quand cela est fait par un passionné comme Lionel Herbet. Dans la petite salle de réunion de la Maison des Sports, le journaliste avait ressorti ses photos d’archives, datant de son passage au Courrier Picard.

Avant de se lancer sur l’histoire de Jacques Bataille, des acteurs de la boxe, des managers emblématiques ou encore de l’importance du catch au sein d’Amiens, il tenait à dire un mot au sujet du Cirque Jules Verne, souvent lieu des réunions pugilistiques ou catchesques, mais aussi des chanteurs. À ce sujet, le présentateur ne pouvait s’empêcher de glisser une petite anecdote : « On racontait que si un chanteur ou une chanteuse remplissait le Cirque d’Amiens, alors il ou elle pouvait voyager ! ». Jacques Bataille a une importance particulière pour Lionel Herbet. S’il ne l’a pas connu en tant que boxeur, il l’a côtoyé en tant qu’entraîneur. Il était surtout le sujet du premier reportage du journaliste, alors qu’il écrivait pour deux hebdomadaires aux idéologies contraires. Il se souvenait, le sourire aux lèvres, que le grand boxeur l’avait accueilli chez lui pour un échange de deux heures. La jeune plume ne s’attendait pas à cet accueil, lui qui était allé au culot. Et pourtant, durant tout le temps où il mentionnait cet emblème de la boxe amiénoise, une phrase revenait : « Il était très gentil. » Durant une trentaine de minutes, il retraçait cette carrière, les quelques 140 combats en amateur, le titre européen ou encore le couronnement aux Golden Gloves, à Chicago en 1950.

Après une session de questions sur ce grand homme de la boxe samarienne, Lionel Herbet s’attaquait au second sujet : le catch. À l’époque, le cirque était souvent rempli pour ces réunions hebdomadaires de lutte professionnelle et les résultats pouvaient se lire sur les pages sports du Courrier Picard. Le journaliste se souvenait avec plaisir de sa première réunion, alors qu’il avait 16 ans et qu’il venait de se faire renvoyer de l’internat. En 1960, presque 300 lutteurs étaient professionnels, et la plupart venaient de la lutte classique, avant de se tourner vers le cinéma. La légende raconte que Lino Ventura était venu au Cirque d’Amiens en tant que catcheur, avant de se tourner vers le grand écran. Bien évidemment, il parlait de l’Ange Blanc, de la foule qui s’agenouillait à sa venue donnant l’impression qu’il venait punir son opposant, de l’Homme masqué et ses 110 kg ou encore du Géant Ferré, 2m14 pour 162 kg, qui sera plus tard connu sous le nom de André The Giant. Avant de partir faire le tour du monde, le bûcheron des Ardennes faisait partie des chouchous du public amiénois et enchaînait ses venues. Bien évidemment, d’autres lutteurs sont passés au Cirque, mais cette première expérience était positive pour le pilier du journalisme sportif amiénois : « Je veux surtout partager avec les plus jeunes que moi. Montrer qu’il ne faut pas oublier les champions de notre époque. Ils méritent qu’on ne les oublie pas. Cela s’est très bien passé et je serai mieux armé pour les prochaines fois. »
La prochaine conférence dans le cadre de l’Histoire du Sport dans la Somme à la Maison des Sports est prévue le jeudi 6 mars de 18h30 à 19h30, cette fois-ci portant sur le tour du monde en ULM et animé par Hervé Ribet.
Cyprien Baude
Crédit photo : Cyprien Baude – Gazettesports.fr