Les compétitions d’athlétisme étaient de retour à Amiens ce week-end, notamment pour les pensionnaires de l’AUC Athlétisme dont Fatoumata Balley, avec un meeting des Trois Sauts qui faisait office de préparation avant les Championnats de France indoor dans trois semaines. Retour sur un événement marquant, qui a permis de jauger différents athlètes internationaux à la Halle Marie Colonvillé.
« Fatou, elle a une force mentale énorme […] elle a une grosse détermination, elle n’est pas là pour rien, elle sait ce qu’elle veut. » : voici les mots de Cédric L’Heureux, le récent coach de la championne amiénoise du saut en hauteur. Une motivation, une envie qu’elle va chercher au fond d’elle-même, notamment lorsque la pression est sur ses épaules : c’est la force de Fatoumata Balley. Un dernier passage réussi à 1m84 au meeting des Trois Sauts, le même mètre 84 qui lui avait permis de décrocher la médaille de bronze aux Championnats d’Afrique 2024 à Douala (Cameroun). « Personnellement, je suis quelqu’un qui ne se concentre que sur moi dans les concours. »
Mais la vie d’athlète de haut niveau c’est aussi de l’instabilité. Des déplacements dans toute l’Europe, voire dans le monde pour certains comme l’illustre l’exemple du Mexicain Roberto Vilches, en saut en hauteur : « J’ai eu une compétition le 30 (Janvier) en Pologne, […] c’est la première fois que je fais ça, un jour à voyager et concourir à nouveau. » Des meetings toujours très prisés par tous les athlètes du monde entier, comme l’explique également Alain Doré, le coach amiénois spécialiste du triple saut : « Ce qu’il faut savoir c’est que les meetings en France sont très courus, notamment par les étrangers. Là, sur huit filles vous aviez cinq étrangères dans l’épreuve. » Des opportunités pour les athlètes français de se tester face aux meilleurs de la planète, mais qui leur font aussi perdre des places dans ces événements. Ces concurrents étrangers s’organisent donc pour pouvoir participer à ces compétitions : « On est venu en groupe de plusieurs sauteurs, on est arrivé le 15, 16 janvier et on est là pour 35 jours jusqu’au 21 février. C’est la durée de l’indoor en Europe » précise Roberto Vilches.

Une gestion particulière pour chacun des athlètes comme la vainqueure de l’épreuve du triple saut féminin, la Belge Ilona Masson : « C’est ma manageuse, qui essaye de me faire rentrer dans les meetings classés, et ensuite, je gagne des points dans les différentes compétitions. Je suis en forme, donc j’ai envie de profiter de ma forme, mais honnêtement il n’y a vraiment pas beaucoup de compétitions de triple (saut). »
De son côté, Vanessa Lokuli s’est elle bien mise en confiance à domicile, en battant son record personnel. La jeune pensionnaire de l’AUC en est consciente, deux gros week-ends vont se suivre pour elle, à la fin du mois. « J’attaque les Championnats de France Juniors dans deux semaines et le championnat élite la semaine d’après ou je vais doubler les épreuves de 60m Sprint et de saut en longueur » observe l’athlète de 18 ans. Deux compétitions, avec des objectifs bien précis pour elle : « C’est évidemment de conserver mon titre de championne de France Juniors en longueur et, aux Championnats de France Elite, aller chercher un podium dans la même épreuve pourquoi pas » Du côté des hommes, l’amiénois Thomas Gogois participait le lendemain au meeting de Val-De-Reuil, également en saut en longueur, avec un résultat à 16m69 et une médaille d’argent à la clé.

Une journée d’athlétisme en terre amiénoise qui permettait d’opérer les dernières réglages avant les Championnats de France en salle, les 22 et 23 février à Miramas.
Victor Simonet et Léandre Leber
Crédits photos : Théo Bégler et Léandre Leber – GazetteSports.fr