Arrivé en septembre 2022 au comité départemental sport adapté de la Somme, Clément Marrel, conseiller technique fédéral, revient sur le développement de la pratique dans le département.
Clément Marrel avait pris la relève de Cynthia Bois-Brioux en 2022. Aujourd’hui, le Samarien a désormais pris ses marques. Si, sur les premières années, le poste était mutualisé avec la Ligue des Hauts-de-France, depuis octobre 2024, le comité sport adapté de la Somme finance désormais son poste à 100 %, ce qui permet au technicien de mener davantage d’actions sur le département, avec davantage de disponibilités pour un nombre de licenciés croissant.
Comment se porte le comité en nombre de licenciés ?
Aujourd’hui, on a 480 licenciés, ce qui n’est pas énorme pour un département, ça correspond à un gros club amiénois. Par rapport aux autres départements, on a l’Oise qui compte 1000-1200 licenciés. Ils sont bien plus développés que nous parce qu’ils ont deux salariés sur le comité et que ça fait beaucoup plus longtemps qu’ils existent. Mais nous, on a fait plus de 200 licenciés en 3 ans, c’est déjà bien !
Cette hausse, ça implique un changement dans vos missions ?
Quand je suis arrivé, c’était la sortie du covid et il y a eu une grande pause. On devait redynamiser un petit peu tout ça en faisant des journées loisir, pour voir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Et là, c’est vraiment sur l’année 2024 que ça a vraiment bien pris, et surtout, on a eu beaucoup de demandes des sportifs. On a déjà nos calendriers qui sont mis sur toute l’année et on essaie de répondre le plus possible aux sollicitations et demandes, mais on ne peut pas donner quelque chose à manger à tout le monde. Notre public est hyper différent et avec des caractéristiques aussi différentes. On a un jeune de 12 ans, certes, mais on peut avoir un jeune de 12 ans qui a les capacités d’un enfant de 3 ans et d’autres qui ont les capacités d’un enfant de 12 ans, de 6 ans, de 7 ans. Donc ils ne peuvent pas pratiquer la même chose. C’est ça qui est un petit peu compliqué.
Lors de la cérémonie de valorisation des sportifs, on a pu voir des jeunes qui ont participé à plusieurs championnats de France. Est-ce une spécificité du sport adapté de pratiquer en multisport ?
Alors ça, c’est surtout chez les jeunes. Parce que les jeunes sont issus d’un institut médico-éducatif et, comme son nom l’indique, il y a le mot « éducatif », qui se rapporte à l’école. Quand on était à l’école, on ne choisissait pas les sports. C’est un peu la même chose pour eux. Ils se servent de la pratique sportive comme prétexte pour développer des valeurs éducatives auprès des jeunes et pour répondre le plus possible aux standards de notre société. C’est pour ça qu’il y en a qui sont multisport. Après, il les emmène sur des compétitions. Si ça fonctionne ou pas, eux, ils s’en moquent des résultats qu’ils font. L’objectif est vraiment éducatif pour eux. Par contre, chez les adultes, ça change parce qu’on est davantage sur le milieu de vie, le choix de vie de la personne et le maintien des capacités, voire l’amélioration, si c’est possible.
Est-ce que la difficulté justement pour les associations du mouvement, c’est que ces jeunes-là arrivent à rester dans la pratique plus tard ?
L’objectif pour ces jeunes-là (en IME, ndlr), en tout cas ceux qui étaient présents aujourd’hui, c’est d’intégrer le « milieu dit traditionnel » même si je n’aime pas ce mot. À terme, l’objectif, c’est qu’ils aillent travailler dans un « milieu ordinaire », qu’ils suivent un « parcours de vie ordinaire ». Le but, ce n’est pas forcément qu’on les retrouve, même s’ils pourraient toujours pratiquer au sport adapté.
Dorine Cocagne
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr