Face aux Dragons de Rouen, et pour la septième rencontre de suite, le powerplay des Gothiques d’Amiens a manqué d’inspiration. Un problème qu’ils devront vite gérer et régler à l’approche des play-offs.
Amiénois et Rouennais termineront donc la saison régulière avec deux derbys remportés. Les deux premiers de la saison ont été gagnés par les Samariens, les deux suivants par les Normands. Ce vendredi 31 janvier, les Dragons de Rouen, plus réalistes, se sont offert les Gothiques d’Amiens au Coliseum (3-2) au terme d’un match qui aura été indécis. Les deux formations ont chacune mis de l’engagement, de l’intensité, celle d’un derby, parfois trop, puisque Cantagallo ayant subi la rude charge de Lepage a quitté la patinoire avant la fin de la rencontre. « À part un flottement en deuxième période, je pense que c’était un bon match des deux côtés », résume Mario Richer après la rencontre.
Ses joueurs n’ont pas à rougir de leur performance, loin de là, car ils ont globalement fait jeu égal avec leurs adversaires, mais ils ont fini par payer leur manque d’efficacité devant la cage rouennaise. Plusieurs attaquants amiénois ont eu de grosses opportunités de marquer, à l’image de Julien Tessier et Janis Svanenbergs en breakaway. Ce dernier a « même trois grosses chances de compter, relève Mario Richer. S’il en met une dedans, peut-être qu’on va chercher le nul. Il faut être prêt. Quand tu as une chance, il faut la mettre dedans. Ça n’a pas été le cas pour lui. » Mais la réussite n’a pas fui que Janis Svanenbergs ce vendredi soir au Coliseum. Il aura manqué cette petite étincelle aux Gothiques d’Amiens pour poser davantage de problèmes aux Rouennais. Après la défaite de son équipe face à Rouen, l’entraîneur amiénois ne cache sa frustration : « Je ne suis pas ici pour perdre des matchs. Ça me fait chier de perdre. On compétitionne, on essaie de gagner, mais on a perdu. On est passé proche, mais passer proche, ça ne donne pas de point. C’est important d’aller chercher la victoire et de travailler encore plus fort. Je ne dis pas qu’on n’a pas travaillé, mais ce n’est pas assez.«

Un powerplay en panne d’inspiration
L’efficacité n’a pas gagné les rangs amiénois, et ce, malgré les deux buts marqués par Mathieu Mony et James Phelan. Ce manque de réalisme est encore plus flagrant sur les supériorités numériques où Amiens n’y arrive décidément plus. Un problème qui dure désormais depuis quelques rencontres et que les Gothiques ne semblent aujourd’hui pas encore en mesure de régler. « L’avantage numérique… encore une fois, zéro but, souffle Mario Richer. Mais alors, que manque-t-il vraiment sur ces phases de powerplay ?
L’entraîneur québécois a un avis bien précis sur la question des unités spéciales : « Il manque du talent, répond-il sans hésiter. Quand tu n’as pas de talent, ou que tu en as moins, il faut que tu amènes le palet, que tu gènes le gardien, que tu prennes les rebonds. Soit tu as des one-timers avec du talent, soit tu ne les as pas. On ne les a pas. » Gauthier Gibert, présent sur l’alignement en supériorité numérique contre Rouen, a aussi tenté d’expliquer les raisons de ce powerplay encore muet. « On perd très vite le palet. Quand on le récupère, on a du mal à rentrer. On perd beaucoup de temps pour s’installer en zone. Ça fait mal, parce qu’on se crée beaucoup moins d’occasions… (il réfléchit) C’est vraiment un manque d’alchimie… Pourtant, en début de saison, on y arrivait. Là, ça ne marche pas. Trouver une explication, c’est compliqué. On a changé beaucoup de choses. Malheureusement, ça n’a pas encore fonctionné. À part travailler et tout faire pour que ça marche, je ne sais pas trop quoi dire… »

« Il faut que notre powerplay se remette à marquer parce que ça fait quand même beaucoup de matchs qui s’enchaînent et on n’arrive plus à être décisif », concède Gauthier Gibert. L’ancien nantais ne s’y trompe pas : Amiens n’a plus marqué en supériorité numérique depuis sept matchs. Le dernier a été marqué par Zachary Lavigne lors de large victoire face aux Rapaces de Gap (6-0). Pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent. Sur cette même période, les joueurs de Mario Richer ont bénéficié de 17 phases en powerplay (aucune contre Marseille et Bordeaux, ndlr). Désormais, place à la trêve internationale où seul Noa Besson, appelé avec les U18, va rejoindre sa sélection. Une dizaine de jours qui permettra aux autres joueurs de l’effectif de recharger les batteries et à Mario Richer et Joey West de, peut-être, trouver la solution miracle aux powerplays.
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr