Né dans la Somme à Abbeville, Guy-Nicolas Sécheresse est né en étant valide. À la suite d’un accident de la route à la sortie du lycée, à l’âge de 19 ans, il a perdu une partie de sa jambe gauche. Aujourd’hui, 17 ans après son accident, il est le meilleur shooter de l’équipe de Basket Fauteuil du HSAM.
Licencié au club de Handisport d’Amiens Métropole, dont le bilan 2024 a été réalisé récemment, depuis bientôt 13 ans, le Picard nous raconte être passé par un tout autre sport avant celui du basket-fauteuil : « J’ai été en centre de rééducation suite à mon accident, j’y ai fait du tir à l’arc en fauteuil et j’avais bien aimé. Quand je suis arrivé sur Amiens pour les études, j’ai été sur Internet pour savoir s’il y avait un club handisport qui faisait du tir à l’arc sur Amiens. Et il y en avait un. Donc je suis venu ici pour essayer le tir à l’arc et Joseph, le président à l’époque, m’a dit qu’il me préparait un fauteuil malgré le fait que je venais pour le tir à l’arc. » Celui qui est aujourd’hui l’un des piliers de l’équipe n’était donc, à l’origine, pas prédestiné à cette discipline, allant jusqu’à ignorer son existence. Pourtant, suite à la préparation de ce fauteuil, le constat a été sans appel « Je suis monté dans le fauteuil de basket et j’ai signé ma licence à la fin des deux heures d’entraînement. Ça fait douze ans maintenant. »
Un coup de foudre pour la pratique qu’il qualifie de renaissance : « C’était comme passer du statut handi au statut de valide en fait. J’y ai retrouvé des capacités que j’avais perdues. » La découverte de ce sport a donc été un réel moteur pour lui, l’aidant à se remettre aussi bien mentalement que physiquement de son accident : « Après l’accident, j’ai eu besoin de faire le deuil de la vie de valide pour mieux avancer donc je me suis dit qu’il fallait que je refasse un sport, qu’il fallait que je bouge. » Et cet amour pour la pratique sportive, il le portait déjà avant son accident puisqu’il nous explique avoir toujours eu un certain attrait pour le sport, sans jamais avoir été inscrit dans un club auparavant pour autant. La transition a donc été faite, doucement mais sûrement :« Je ne me suis jamais dit que je ne pourrai jamais refaire de sport. Ça a été dur, mais j’ai très vite repris le dessus. Aujourd’hui, je fais à peu près tout comme tout le monde.«
Quand l’équipe devient la famille
Le handibasket aura donc tout appris à cet homme, lui donnant tant le goût du sport en club que l’esprit d’équipe. Et ses membres, Guy-Nicolas Sécheresse ne les considère aujourd’hui plus seulement comme de simples amis : « L’équipe d’Amiens, c’est une équipe particulière. Ce n’est pas une équipe, c’est une famille. Il y a toujours une super bonne entente aussi bien sur le terrain qu’en dehors du gymnase. » Des liens forts se sont donc tissés entre les joueurs et lui depuis son arrivée sur le terrain, il y a 13 ans maintenant. Étant le meilleur shooter de l’équipe mais aussi l’un des plus anciens joueurs du HSAM, il a vécu de nombreuses expériences qui lui permettent aujourd’hui de prendre du recul face à ses années de jeu.
L’ambiance au sein de l’effectif reste la même peu importe la qualité du match qui venait d’être réalisé : « On est là pour jouer au basket mais pas seulement, en tout cas c’est comme ça que je le ressens. Je viens pour jouer avec les copains, donc on gagne ensemble mais on perd aussi ensemble. » Cette atmosphère familiale au sein du club est essentielle selon Guy-Nicolas, pour qui l’entente prime et est synonyme d’équilibre, mais dont le talent a également été remarqué par d’autres équipes qui se sont permises de l’approcher : « Je remercie toujours chaleureusement les gens de l’intérêt qu’ils me portent mais moi je joue avec mes potes. Je ne vise pas les sommets, simplement de pouvoir jouer avec mes amis et partager ça avec eux. » Un déclin de ces propositions qui démontre l’affection que le joueur porte à ses coéquipiers et aux membres du club en général.
Nous souhaitons donc encore de belles années de jeu à Guy-Nicolas ainsi qu’aux autres joueurs de l’équipe du HSAM qui reprendra ses matchs à partir de janvier 2025.
Lou Duminil
Crédits Photos : Reynald Valleron – Gazettesports.fr