BASKET-BALL – Nationale 2 : Serge Tristram toujours optimiste 

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Président de l’ESCLAMS, Serge Tristram a fait le point sur une année 2024 globalement positive avec la montée en NM2 même si la fin d’année n’est pas aussi réjouissante qu’espérée.

Quel est votre meilleur souvenir de cette année 2024 ?

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C’est le match de la montée à domicile contre Courbevoie dans une salle pleine avec une ambiance de folie. C’était signe de réussite pour le club et l’aboutissement de toute une saison. C’est pour ce genre de soirée et d’ambiance que l’on fait du sport. 

Quel bilan tirez-vous de cette année ? 

Forcément il y a deux parties dans le bilan que je vois tout de même positif dans l’ensemble puisque l’on monte. Il y a la première partie qui est très bonne avec la montée et la fin de saison en NM3 presque parfaite. Puis il y a le début de saison en NM2 qui est très compliquée et pour le moment très difficile. 

Vous attendiez-vous autant à souffrir sur ce début de saison ? 

Non, on savait qu’on jouait le maintien mais pas à souffrir autant. Le club s’est donné les moyens pour y arriver avec l’augmentation du budget pour pouvoir recruter. On a mis les moyens pour aller chercher des joueurs référencé NM2 même voir NM1. Des choix qui n’ont pas été validés pour différentes raisons et aussi car en tant que promu on attire pas forcément. Finalement la mayonnaise n’a pas pris et malgré les efforts on s’est retrouvé en difficulté. 

Je ne voulais pas avoir de regret

Serge Tristram, président de l’ESCLAMS

Le changement d’entraîneur est arrivé assez vite et à forcément un peu surpris. Quand la réflexion a eu lieu de votre côté ? 

Ça a été brutal car j’ai un profond respect pour Salah (Koné) car il a accompagné le club sur sa restructuration en NM3 et la montée en NM2. Mais il y a rapidement eu des divergences sur le recrutement et les solutions proposées par le staff étaient un peu changeantes d’une semaine à l’autre. Tout le monde était un peu perdu. On avait le choix de changer plusieurs joueurs et potentiellement d’en changer certains ou de changer d’entraîneur. On a prit la seconde option. C’était la solution la plus simple pour nous, mais qui n’a pas été facile car ce n’était pas prévu mais il fallait changer les choses. Je ne voulais pas me retrouver en fin de saison et me dire si on avait su. Je ne voulais pas avoir de regret. 

Cette décision va dans le sens de ce que vous disiez en début de saison, « l’important c’est le club »… 

Oui c’est le plus important et c’est pourquoi je fais les choix. Je les assume même s’ils sont difficiles à prendre et le changement d’entraîneur l’est. Parfois on n’est pas compris, mais c’est comme ça, il faut savoir trancher. 

Depuis l’arrivée de Sébastien Bozon, l’ESCLAMS n’a pas de meilleurs résultats. Ne regrettez-vous pas ce choix ? 

Les résultats ne sont toujours pas bons, mais on ne regrette pas le choix car il fallait changer des choses. Il y a du mieux dans le jeu et Sébastien Bozon est un homme d’expérience qui a remis énormément de rigueur dans l’équipe. Il a fait des choix affirmés et restructure l’équipe avec l’arrivée de deux joueurs. Comme je lui ai dit bien jouer et ne pas gagner ne sert pas à grand-chose. Je lui ai dit, tout comme aux joueurs, il sait qu’il faut maintenant des victoires. Le club a mis tout les moyens en sa possession pour se maintenir, c’est maintenant aux joueurs et au coach de faire le nécessaire. 

Êtes vous confiant pour la deuxième partie de saison, sachant que pour le moment vous n’êtes pas relégable…

On n’est pas dans les deux derniers mais Touraine à recruté un Américain à l’intérieur, le Havre a signé sa première victoire, l’équilibre est sur un fil. On y croit forcément mais il va falloir que la roue tourne. Souvent, cette saison, on sort frustré comme à Rueil par exemple. Il en manque toujours un bout et j’espère que ce ne sera pas une saison de regrets. Je pense qu’il faudra sept ou huit succès pour se maintenir. On en a deux et il reste deux matchs sur la phase aller face à Calais et le Havre, qui est dernier. On doit en gagner au moins un pour basculer dans les clous à mi-chemin. Si ce n’est pas le cas, on va se mettre dans une position inconfortable. 

La responsabilité est aujourd’hui sur les joueurs qui, pour un grand nombre, sont en dessous des attentes placées en eux…

Je ne veux tirer sur personne, mais effectivement je pense que certains ne sont pas à leur niveau. Il y a un niveau d’exigence et de rigueur à atteindre. C’est eux qui ont les clés et qui sont dans un atmosphère privilégiée. Les installations sont certes vieillissantes mais on travaille sur trois salles avec une salle de sport à disposition. Il y a aussi une cellule médicale complète et des logements, qui en grande partie sont dans Longueau. Je pense que tous les moyens sont mis en place et c’est à eux de monter leur niveau et de montrer que c’est vraiment une équipe. On ne le voit pas assez, il faut mettre ses état d’âme sur son temps de jeu ou autre de côté et penser au club et à l’équipe. Les “anciens” de la NM3 doivent eux aussi monter leur niveau pour passer le cap et tout le monde ne doit penser qu’à la victoire et au club. Si on retrouve cet état d’esprit on pourra se maintenir. 

Avec Sébastien Bozon vous avez changé de projet avec une politique bien plus tournée vers l’extérieur et non plus sur un vivier de joueurs locaux. Est-ce l’expérience des années précédentes qui a impacté ce choix ? 

On s’est rendu compte que l’écart entre la NM3 et la NM2 tétai très important. Le projet était de s’appuyer sur des joueurs locaux ou même formés au club. Ça a marché en NM3, mais ce n’est pas possible aujourd’hui en NM2. On a une équipe B très jeune qui brille mais aujourd’hui peu de nos jeunes ou d’anciens de l’année dernière peuvent prétendre à être des joueurs majeurs en NM2. On espère que ce sera possible dans le futur mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le choix d’un coach expérimenté et professionnel va dans ce sens. Il faut rappeler que ce n’était pas le travail de Salah Koné et il ne faut pas l’oublier. Cette orientation doit nous permettre de passer un cap et si ce n’était pas aujourd’hui ça ce serait rapidement fait car on en avait besoin. Pour répondre à nos objectifs ambitieux, on se devait de se professionnaliser un peu plus. 

Y a t’il des regrets de ne pas avoir fait ce choix à la trêve ?

Oui et non. Je suis un peu partagé. Salah Koné a fait monter le groupe et le priver de cela n’aurait pas été honnête et il y aurait eu quelque chose de non abouti. Dans un sens, là où on aurait dû le faire c’est qu’on a perdu plusieurs mois. Surtout Salah Koné a mis un peu de temps à se réengager en NM2 à cause des contraintes liées à son travail. On aurait dû à ce moment là discuter avec lui pour éviter cette attente, qui, je pense, à été préjudiciable et passer tout de suite ce cap. Il y a donc un peu de frustration, mais en même temps on voulait de la continuité et ne pas tout changer. Cette continuité passait par Salah Koné. 

Aujourd’hui au club, il y a aussi l’équipe réserve, presque exclusivement composée de jeunes du club. Les résultats sont-ils ceux attendus ? 

C’est une équipe très jeune avec une moyenne d’âge autour de 20 ans. Ils font plaisir à voir jouer et pour un grand nombre, ils sont l’avenir du club. L’équipe vient de remonter et on joue le maintien. Ils ont fait un très bon début de saison, ils sont un peu dans le dur suite à la blessure de Yanis qui fait qu’il manque de la taille. On est sur un bon niveau pour une équipe réserve et elle continue d’apprendre. 

L’objectif est-il de toujours former l’élite de demain et d’alimenter les équipes seniors ? 

Oui, on l’a déclaré depuis un moment : on est un club de compétition et on veut jouer le plus haut possible dans toutes les catégories. On n’est pas là pour faire du nombre mais de la qualité. On est sur un système pyramidal et on doit faire des choix en se séparant chaque année de joueurs. Ce sont des choses assumées car aujourd’hui on à 300 licenciés et on ne peut pas en prendre plus. Il faut qu’on retrouve nos équipes au niveau régional, c’est indispensable pour alimenter nos équipes seniors de demain filles ou garçons. Je suis d’ailleurs très content de voir que les filles sont bien parties pour retrouver le niveau R2. 

Pour parler des installations, les conditions à Pellerin sont compliquées, Sébastien Bozon ne l’aime d’ailleurs pas beaucoup. Y a t’il des discussions aujourd’hui sur la salle ? 

Je comprends le coach sur la salle car le parquet glisse, il y a une fuite quand il pleut, il fait froid et la capacité n’est pas idéale pour accueillir les partenaires, mais c’est une vieille salle et elle fait partie de notre histoire. On doit composer avec le fait que les collectivités n’ont pas un budget à rallonge. On en parle régulièrement et ils ont tous conscience du problème. Pour continuer de se développer, il faudra un jour une autre salle. On peut se poser des questions sur l’entretien de vieilles structures comme celle-ci et les choix faits. C’est un problème un peu général dans l’Amiénois qui touche plusieurs associations. On est tout de même content d’avoir autant de salles à disposition, mais c’est un projet à long terme dont on espère une issue positive. En tout cas on oeuvre dans ce sens. 

Le public est très présent cette saison malgré les défaites, on imagine que c’est une satisfaction de ce côté-là ? 

Oui on a vraiment un public de passionnés qui reste dans les défaites ce qui est une très bonne nouvelle. On a des gens qui viennent pour voir du bon basket avec un niveau NM2 qui est très intéressant. Il y a aussi que l’équipe joue plutôt bien tout de même. Les gens savent qu’ils vont passer un bon moment et voir du beau basket. 

Vous n’avez malheureusement plus votre KOP, est-ce une petite déception ?

Forcément on aurait aimé les avoir avec nous encore cette saison car il était responsable de la très bonne ambiance de l’année dernière et ils nous ont porté. On avait une très bonne relation avec eux et ils nous manquent. On ne peut pas leur en vouloir car on leur a donné envie de se mettre au basket. J’espère qu’on pourra très bientôt retrouver un kop. 

Que peut-on vous souhaiter pour 2025 ? 

Le maintien en NM2, la montée des filles en R2 et des équipes qui en général brillent au maximum, mais aussi que l’on continue de se structurer et cela passe aussi par les résultats. 

Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr