Depuis deux saisons, le RCA Féminin a entamé un nouveau cycle avec un staff tout neuf mais aussi de nouvelles joueuses, pour certaines novices, mais désireuses d’apprendre et de performer, à l’image de Margault Fournaise.
Après seulement une saison, elle a vu le staff lui confier le rôle de capitaine. Une tâche qu’elle partage avec Julie Tonin, arrivée en provenance de Lille cet été et joueuse plus expérimentée. Elle illustre la capacité nouvelle du club à attirer des joueuses de l’extérieur qui ont évolué à un niveau supérieur. Un nouveau rôle, un nouveau sport et des ambitions que Margault évoque pour nous en cette fin d’année 2024.
Après plus de 10 ans à faire du handball, elle débarque au RCA pour essayer le rugby après avoir longtemps hésité et avoir rencontré des filles de l’équipe qui lui ont donné envie de jouer. Après un entraînement, bingo elle prend le virus et se lance dans une nouvelle aventure aussi bien sportive qu’humaine, avec un groupe “génial” selon ses dires.
Première ligne, elle occupe aussi bien le poste de talonneur que de pilier. Un rôle spécifique qui demande une certaine maîtrise technique qu’elle a vite assimilé pour aujourd’hui être une joueuse clefs de l’effectif et capitaine de cette dernière. Un rôle proposé par le staff cet été qui l’a surpris mais lui a fait énormément plaisir : “ J’ai été un peu surprise, je ne m’y attendais pas du tout mais c’est un honneur. C’est un rôle que j’avais déjà eu quand je faisais du handball.” Un choix qui s’est fait en concertation, “le staff en a discuté entre eux mais aussi avec des joueuses puis on me l’a proposé. On ne m’a rien imposé et surtout on m’a accompagné. Je peux m’appuyer sur des joueuses plus expérimentées et un noyau de leader pour m’aider dans cette tâche. Ce n’est pas simple mais j’apprends dans un rôle très important que je prends à cœur.”
Un statut qui impose notamment d’être le relais de l’arbitre et donc d’avoir une parfaite connaissance des règles, chose pas forcément évidente quand on démarre : “J’ai dû apprendre vite pour comprendre de mieux en mieux les règles. Il y a encore du travail mais ça avance. C’est tout un art de parler avec l’arbitre au bon moment, de prendre les bonnes décisions mais encore une fois ce n’est pas des choses que je fais seul.”
Si elle reconnait qu’évoluer à un niveau aussi haut dès le début n’est pas évident, elle voit plutôt ça comme une motivation :« Jouer à un niveau aussi haut dès le début met la barre haute et l’année dernière on n’a eu pas mal de difficulté par manque d’expérience mais on a appris et cela nous sert cette saison ou les résultats sont bien meilleurs. C’est encourageant de voir cette progression. Tu n’as pas le choix de tout de suite te mettre au niveau et cela te pousse à franchir les paliers rapidement.“
Une équipe qui, depuis deux saisons, s’est lancée dans un projet neuf incluant les filles, comme nous le souligne la capitaine des Licornes : “Les coachs ont réussi à construire un nouveau projet dans lequel on est aujourd’hui pleinement impliquées. On a aussi une liberté et notre mot à dire sur certaines stratégies et façon de jouer. C’est vraiment intéressant et cette saison on a tous bien compris ce que l’on doit faire et ça paye.”
Et pour cela, les Licornes peuvent compter sur des individualité mais surtout un collectif qui s’étoffe un peu plus chaque année avec des profils très différents : “On est un groupe très hétérogène avec un mélange d’anciennes et de nouvelles. Ce qui est aussi intéressant, c’est que les joueuses qui nous ont rejoint ont un profil différent. On a des jeunes cadettes qui montent, des joueuses qui découvrent le rugby, des filles qui viennent d’autre club parfois de niveau supérieur. C’est très intéressant ce mélange et cette envie de construire ensemble.”
Une équipe qui a de très fortes ambitions, à l’image de sa capitaine : “on veut clairement aller le plus loin possible. On ne se fixe pas de limite et l’on a les capacités pour aller loin. On évolue dans une poule très concurrentielle et l’on sera prêt à ce qui nous attend en phase finale. On a vu sur ce début de saison que contre des équipes qui ont joué les premiers rôles en phase finale l’année dernière, on est capable de gagner.”
Si le rugby féminin est en pleine progression, le championnat conserve un calendrier assez particulier qui n’est pas toujours évident à gérer comme le souligne Margault Fournaise : “Le championnat à peu de matchs et surtout on a souvent de longue pause. On reprend en octobre, c’est assez tard et en plus c’est une période pas évidente donc c’est parfois compliquée de mobiliser tout le monde. On enchaîne parfois 3 matchs de suite, ce qui n’est pas évident à gérer sur le plan physique et d’un autre côté on ne joue pas pendant parfois 1 mois. C’est quelque chose qui peut peser sur le moral mais on arrive à garder tout le monde concerné. Pour cela, on crée de nombreux moments hors rugby pour garder la cohésion et l’état d’esprit.”
Avec un dernier match au Racing fin janvier avant les phases finales, le RCA veut poursuivre sur sa lancée et continuer d’enchaîner le plus de victoires possible. Et quand on demande à la capitaine des Licornes ce que l’on peut souhaiter pour 2025, sa réponse est assez claire : “ On peut nous souhaiter d’aller le plus loin possible, de continuer à prendre du plaisir, enchaîner les victoire et que le rugby féminin soit de plus en plus reconnu car on le mérite.”
Et à l’évocation de la Fédérale 1, l’ambition est là aussi présente : “on en rêve et c’est un objectif pour le staff et les joueuses. Ce serait génial de pouvoir y arriver.”
Et pourquoi pas en 2025 ? En tout cas, si elles continuent leur montée en puissance, les Licornes peuvent légitimement y croire et y prétendre.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr
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