Il n’est pas de ceux dont le nom revient le plus souvent au moment de résumer les rencontres des Ecureuils d’Amiens. Pourtant, Arthur Poussart est un élément essentiel dans l’équilibre de l’effectif samarien.
Arthur Poussart a découvert le roller-hockey par le biais de son voisin qui pratiquait, il avait alors huit ans. Curieusement, il pratiqua durant un an, avec les moyens du bord, dans la rue, avant que celui qui lui avait fait découvrir la discipline lui parle d’un club à Amiens. Cela fait maintenant 15 ans que le défenseur évolue chez les Ecureuils d’Amiens, gravissant les échelons, des équipes de jeunes à la N1 en passant par la N3. Il joue défenseur, un poste auquel il a débuté et qu’il n’a jamais renié. « J’ai commencé en tant que défenseur parce qu’on m’a mis défenseur, mais c’est un poste qui convient très bien à mon tempérament. J’ai un style de jeu qui n’est pas très offensif, par contre j’ai un style de jeu agressif en tant que défenseur. Je ne me projette pas vers l’avant mais je vais au contact » se décrit-il.
Pas très grand mais musculeux, Arthur Poussart jouit, de par son petit gabarit, d’une meilleure mobilité et d’un centre de gravité bas qui permet des changements rapides de direction. « On ne peut pas facilement m’avoir dans les coins » estime-t-il. Et s’il affirme que cela aurait été un avantage d’être un peu plus grand, il a appris à jouer avec ses qualités naturelles. Mais alors, qu’est-ce qui fait un bon défenseur de roller-hockey ? Pour le joueur amiénois, la mobilité : « Je suis toujours en mouvement. Si je récupère le palet et que je ne bouge pas beaucoup, on va me bouger très facilement. Par contre, si je bouge dans tous les sens, ils vont galérer à m’avoir » et il pourra ressortir proprement de son camp.
Arthur Poussart a un profil rare pour ne pas dire unique, du moins dans l’effectif des Ecureuils. C’est l’un des seuls joueurs à ne pas être attiré par le but. « Je joue souvent avec des défenseurs qui sont très offensifs. Du coup, je suis un peu le dernier pilier de la défense. Si moi aussi je monte, il n’y a plus personne derrière« explique le principal intéressé. Et ce rôle de « tour de contrôle », de garant de l’équilibre de l’équipe, il l’affectionne : « J’aime bien avoir le rôle de dernier défenseur et laisser la partie offensive aux attaquants et à l’autre défenseur. » C’est donc en grande partie grâce à lui que les Ecureuils possèdent la meilleure défense de la poule nord même s’il se retire le mérite personnel : « Je n’ai pas du tout l’ego de me dire que c’est grâce à moi. On est bien plus à défendre. Même s’il y a deux défenseurs sur une ligne, on est quatre à défendre. Je suis juste le seul à ne pas faire attaque-défense.«
Offensivement, il n’est donc évidemment pas un serial-buteur. Car même si les attaquants ressortent parfois le palet pour permettre aux arrières de tirer de loin, les opportunités se font rares pour le défenseur des Ecureuils qui ne visera pas instinctivement les cages adverses. « Ce n’est pas moi qui vais aller de mon plein gré en attaque à part si j’ai une grosse occasion. » Et face à Garges, en Coupe de France, il s’en est procuré une, inscrivant un but. Un événement pour celui dont les réalisations sont aussi rares qu’une éclipse solaire : « Depuis quatre-cinq ans où je suis à plein temps en N1, j’ai dû marquer un ou deux buts, en comptant celui-ci » rigole-t-il. Dans les catégories jeunes, il marquait davantage, en équipe réserve aussi : « Je marquais un petit peu plus en N3 parce que le style de jeu est beaucoup moins agressif et que ça me laisse plus le temps de monter. » Mais dans la formation N1, où les exigences et les besoins de résultats prennent le pas sur la performance individuelle, Arthur Poussart a décidé de mettre de côté ses stats pour servir un collectif.
Simon Vasseur
Crédit photo : Kevin Devigne & David Waquet – Gazettesports.fr