Les très bons résultats de l’équipe première et des équipes de jeunes, la formation, le développement médiatique du club… Retour sur l’année 2024 pleine de progrès des Green Falcons de Pont-de-Metz avec Benoît Oudar, co-président.
Benoît Oudar, confirmé co-président des Green Falcons avec Antoine Demaret en juin dernier, a d’abord souhaité débuter l’analyse de l’année messipontine en évoquant la fin de saison dernière auréolée d’une 5ème place en N1 pour l’équipe première, à un point des play-offs. « Il y a un petit peu de frustration, on aurait pu être qualifié si on avait été peut-être un peu plust préparé mentalement » même s’il admet que ses joueurs auraient sûrement subi le même sort que Collégien, 4ème, contre Valence qui est monté en Elite. « On s’était fixé l’objectif d’aller en play-offs puisqu’on sentait bien que le groupe était volontaire. Mais il restait jeune, il s’était formé l’année d’avant donc on n’avait peut-être pas ces automatismes, cette cohésion qu’on a cette saison.«
Un esprit d’équipe au beau fixe et qui se renforce de jour en jour avec du respect mutuel entre les jeunes joueurs, bien intégrés et humbles, et les plus anciens. « Les jeunes ne se disent pas, « ça y est, je suis en N1, je suis un cadre. » Et les anciens se disent « je vieillis, donc je risque à un moment donné peut-être d’aller plutôt en N3, voire arrêter avec la vie de famille, la fatigue physique, mais j’ai des choses à transmettre. » On retrouve cette mentalité dans le club de manière générale parce qu’on reste un club, entre guillemets, familial« estime Benoît Oudar. Un groupe soudé qui l’est aussi grâce à la capacité qu’a eu le club à conserver la plupart de son effectif. A part le départ de Leighton Maurage pour ses études, tout le monde est resté. Deux jeunes joueurs de 16 ans ont intégré l’équipe et bénéficient d’un double surclassement dû à leur jeune âge (16 ans) : Paul France et Soren Oudar.
Des bonnes recrues et des jeunes confirmés
Outre ces promotions internes, les arrivées de trois joueurs extérieurs, Eliot Sallendre, Aloys Marechau et Hugo Bacquet, ont aussi apporté un vent de fraîcheur, un léger renouveau dans la formation d’Antoine Demaret. « Cet été, on a fait plus de summer cups, de tournois d’été, que ce soit chez les jeunes ou chez les seniors. Ils nous ont permis de rencontrer d’autres joueurs qui n’évoluaient pas dans notre championnat ou pas chez nous, et qui ont eu des appétences à venir. La ville d’Amiens reste aussi intéressante en termes d’études. On peut faire venir des jeunes aussi par rapport à ça » explique le co-président des Greens. Et s’ils n’ont pas tous vocation à rester éternellement, visant les meilleures formations Elite, certains ont fait l’effort de s’intégrer au mieux, à l’image d’Hugo Bacquet qui fait partie des jeunes entraîneurs bénévoles.
Le bénévolat, c’est aussi la fierté de Benoît Oudar : « On fonctionne sur du 100% bénévolat de tout le monde. Bien sûr, on a encore Jérémy Defossez qui est, lui, l’entraîneur diplômé que l’on emploie, mais qui s’investit bénévolement sur une partie. C’est vraiment l’esprit des Green Falcons. C’est l’esprit familial, c’est l’entraide. C’est ce qui nous a permis de revenir à l’après-covid et ce n’était pas gagné d’avance » relate Benoît Oudar. Car au ressortir de la pandémie, beaucoup avaient arrêtés ou étaient partis dans des plus grandes structures qui s’étaient relevées plus vite. Avec une équipe composée quasi exclusivement de joueurs U20, Pont-de-Metz avait gardé sa place en N1 à la suite de play-downs, après une saison difficile. « Ils ont appris dans la douleur, ces U20-là. C’était relativement défaite sur défaite. Les premières mi-temps se passaient toujours très bien, ce qui lâchait, c’était un peu le physique et le mental » se rappelle le co-président du club. Des joueurs qui ont aujourd’hui quatre ans de plus et qui sont davantage aguerris, en témoigne leur situation en N1.
Une première place surprenante… mais explicable
Car les Green Falcons sont, à la trêve, en tête de la poule nord : « On ne va pas se le cacher, c’est mieux que ce qu’on imaginait mais j’aimerais fortement que la N1 finisse à la même place qu’elle est aujourd’hui » avoue Benoît Oudar. Car ce dernier se disait justement, en début de saison, qu’il y avait « une carte à jouer. On sait qu’il y a eu des départs dans les autres équipes ou des remaniements. Nous, on s’est bien liés. On sentait bien qu’on continuait à monter en puissance. » Et celle-ci fut confirmée avec 20 points pris, une seule défaite au compteur, face au rival Amiénois, et le titre de meilleur attaque du championnat de N1, toutes poules confondues. Le compère d’Antoine Demaret veut absolument participer aux play-offs cette année au vue du niveau affiché dans cette première partie de saison. « Il fallait que la mayonnaise prenne. Pour qu’une équipe de sport collectif soit au top, il faut de la cohésion. Elle est jouée autant sur le terrain que sur les à-côtés. Et les joueurs s’entendent tous très bien. C’est plutôt des copains entre eux. »
Mais la recette du succès ne réside pas dans l’unique relation amicale entre les athlètes. Pour Benoît Oudar, trois qualités sont nécessaires pour briller en roller-hockey, chacune ayant une importance d’un tiers dans la balance. Il faut un tiers de hockey, c’est-à-dire qu’il faut savoir patiner, manier sa crosse, se placer sur un terrain, un tiers de physique, c’est-à-dire le cardio et les muscles malgré des shifts qui courts de l’ordre de la minute, et puis il faut un tiers de mental. C’est sur cet aspect que l’effectif N1 a beaucoup progressé en peu de temps selon le co-président de Pont-de-Metz : « Il y a certains matchs où on est des vieux diesel, on y va tranquille et on est mené au score. Pour autant, ce n’est plus gênant cette saison. On sait revenir. Auparavant, c’était un peu plus compliqué. A l’inverse, si on menait au score, on se disait « ça va, on a deux buts d’avance, trois buts d’avance. » Et si l’adversaire changeait un peu le rythme, on pouvait être remonté et perdre le match. Aujourd’hui, on maîtrise un peu plus. On sait prendre le temps de relancer, faire une sortie de zone propre, calmer le jeu,ou accélérer si l’adversaire en face calme trop le sien, on prend des temps morts, on réfléchit, on change la stratégie… »
Deux objectifs en cas de play-offs
Cela pourrait sembler contradictoire avec la volonté d’aller en play-offs mais « le club ne souhaite pas forcément monter en Elite parce que la dimension de l’Elite est totalement différente par rapport à la dimension N1. Tant financièrement que structurellement, il y a vraiment un gap entre les deux » explique Benoît Oudar. Et même si quelques recrues de choix ont été effectuées, on est loin d’un effectif de top niveau. « Si vous prenez Rethel, je ne sais pas combien il y a de gamins du club mais c’est marginal. S’il y en a deux, c’est bien. Et si on prend les autres clubs Elites, c’est un peu ça aussi. Nous, en N1, à 80%, ils sont issus de la formation Green Falcon« compare le co-président. Mais alors, quel est l’intérêt d’aller en play-offs si ce n’est pas pour monter ? En fait, celui-ci est double. D’abord, vivre une première expérience du format et affronter des équipes de la poule sud, réputées plus fortes que celles du nord : « On veut aller se confronter à eux. Ce qui nous permettra aussi d’avoir une autre dimension et d’avoir un visu vis-à-vis du niveau global de Nationale 1. »
Ensuite, les Green Falcons veulent tout simplement se faire connaître afin que les autres équipes et leurs joueurs sachent placer la ville sur la carte de France. « Quand on en parle à droite à gauche, on ne sait pas où c’est. On nous demande toujours. « Ah bon, vous n’êtes pas loin de Strasbourg ? »« répète, amusé, Benoît Oudar. « Et on ne veut pas dire trop Amiens puisqu’on ne voudrait pas qu’il y ait de confusion entre les deux clubs puisque chacun a sa propre identité, au-delà de la rivalité de terrain. » En play-offs, les Greens Falcons veulent franchir les étapes les unes après les autres avec un quart voire une demi-finale. Et ils auront un gros avant-goût de ce qui les attendra dès le début du mois de janvier avec la réception d’Anglet, une équipe Elite de milieu de tableau. « Ça va être un beau challenge pour nous. Ça va être une belle fête du roller. On va les accueillir comme il se doit » assure le père de Soren.
Quid des autres équipes ?
Du côté de la formation N3, la concurrence est rude et les Green Falcons n’ont pas effectué le début de saison espéré (6ème de sa poule avec neuf points). « C’est un vrai championnat aussi. Ce n’est pas un championnat au rabais. On ne le considère pas comme ça en tout cas puisque l’objectif de l’année 24-25, c’est toujours d’aller chercher une place en N2« maintient Benoît Oudar. D’autant que l’année dernière, la formation messipontine avait été éliminée près du but, en demi-finale de play-offs. L’équipe N3 des Greens est majoritairement composée de jeunes joueurs qui, « dans un avenir plus ou moins éloigné, prendront le relais en N1 » et de joueurs qui, pour des raisons personnelles ou professionnelles, ne peuvent tenir le rythme d’entraînement exigé par l’équipe première et se rabattent sur l’équipe N3 dont la pratique hebdomadaire prend un peu moins de temps. Cette saison, Pont-de-Metz a aussi inscrit une équipe en N4 pour créer une passerelle supplémentaire entre la N3 et les équipes en-dessous.
En fin de saison dernière, l’équipe régionale avait été championne des Hauts-de-France, un titre que le club compte bien conserver. Du côté des U15 et des U17, les effectifs sont relativement courts ; au contraire de la Régionale qui compte une trentaine de joueurs ; et empêchent de nourrir de grosses ambitions. En revanche, deux équipes U20 sont inscrites et Benoît Oudar souhaite « une finale avec une médaille voire un titre de champion de France qui serait vraiment le bienvenu et récompenserait tous ces gamins qui y croient. » En parallèle, Pont-de-Metz a dans ses rangs trois joueurs U20 qui ont été en détection pour l’Equipe de France en vue du championnat d’Europe qui se profile à l’été 2025 : Thomas Cognard, Paul France et Soren Oudar. A eux de faire leurs preuves dans cette deuxième partie de saison pour obtenir une sélection.
Le retour d’un site internet
Les Green Falcons sont à la page, dans l’ère du temps : près de 1000 followers sur Instagram, près de 850 sur Facebook, pas mal pour un club qui ne compte « que » 128 licenciés. Il fédère au-delà des joueurs et de la famille, toute la ville suit les performances des Messipontins qui ont d’ailleurs la possibilité de regarder les rencontres sans faire le déplacement. « On a aussi bien développé notre chaîne YouTube qui a 350-360 abonnés. Ce n’est pas mal, on n’en fait pas énormément la publicité mais c’est dû au fait qu’on filme tous nos matchs en mettant le temps, les scores. Ce n’est pas obligatoire en N1, ça l’est en Elite, mais on essaie de s’astreindre à en filmer le plus possible, que ce soit en senior ou en jeunesse » affirme Benoît Oudar.
En plus du développement constant des réseaux sociaux, un site internet vient d’être créé (y accéder) en guise de cadeau de Noël pour tous les suiveurs des Greens. « On en avait un avant mais on l’avait abandonné au profit des réseaux sociaux » précise le co-président du club. « Mais un site internet a plus de mémoire. » Les supporters messipontins pourront y lire des articles d’actualité, les informations sur la structure du club, profiter d’une mini-boutique de goodies à l’effigie des Green Falcons et d’une page sur les différents partenaires. « Ce qui fait aussi tourner le club, c’est le sponsoring, que ce soit en contrepartie ou en mécénat. C’est une façon de les remercier » insiste Benoît Oudar. Ce site internet est une preuve supplémentaire s’il en est, du tournant, de la dimension qu’est en train de prendre la structure. Si 2024 n’a pas permis de poser les Greens sur la carte, 2025 pourrait faire comprendre au monde du roller que Pont-de-Metz n’est pas « une bourgade près de Strasbourg », mais Pont-de-Metz.
Simon Vasseur
Crédit photo : Kevin Devigne & Théo Bégler – Gazettesports.fr
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