Au moment où Omar Daf l’entraineur de l’Amiens SC puise dans les rangs du centre de formation pour former et compléter son équipe quasiment chaque semaine, il nous a paru intéressant de mettre l’accent sur la personne qui, à l’Amiens SC, est à l’origine de la venue de jeunes futurs professionnels.
Loïc Lavillette était évidemment présent voici une quinzaine de jours à l’assemblée générale de l’ASC Association, présidée par Stéphane Dambreville. Il nous a semblé logique de vanter ses mérites car celui qui appartient à une famille de sportifs (et pas seulement dans le football) s’est parfaitement installé dans ce secteur qui demande non seulement de la connaissance du terrain mais aussi une réelle intelligence.
Déjà en 2017, au moment de l’accession de l’Amiens SC en Ligue 1, le moment avait été idéal pour que Loïc Lavillette puisse changer de costume. Au début de la saison 2017-2018, il devenait en effet le coordinateur général du Pôle recrutement et il travaillait avec le regretté Jacques Henot et Fabrice Gosselin. Il restait également le référent du label jeunes FFF, poste qu’il occupait depuis 2016.
Dénicher les jeunes pépites
De ce fait, Loïc Lavillette abandonnait son poste d’entraineur de l’équipe des U17 afin de se consacrer pleinement à sa fonction, celle d’aller le week-end un peu partout sur les terrains de Picardie et des environs. Le but est de repérer de jeunes espoirs en se faisant le plus discret possible car, évidemment, dès lors qu’il s’agit d’un réel espoir, Loïc Lavillette n’est pas le seul recruteur présent au match.
Depuis une dizaine d’années, la fonction de Loïc Lavillette n’a pas tellement changé. Il lui faut superviser le jeune joueur, le convaincre avant de rencontrer les parents, voir son agent et ce n’est pas toujours le plus facile. Ce travail de recrutement n’a guère varié et Loïc Lavillette a bien voulu nous rappeler quel était son mode de fonctionnement: « Cela fait une quinzaine d’années que je suis au club et huit ans que je suis au pôle recrutement. La méthode n’a guère évolué et nous avons surtout la chance de ne pas être trop loin de la région parisienne. Mais notre priorité, c’est d’abord Amiens et sa région, ensuite les Hauts de France. »
Mais la Picardie est une région compliquée car Lille et Lens sont bien présents. « Cela ne nous empêche pas de réussir quelques coups intéressants » précise t-il. « Mon but est d’aller sur les terrains et de voir un maximum de matchs. Nous avons deux scouts dans la région parisienne M. Stéphane Thierry et M. Tierno Diarra et ils me signalent des joueurs susceptibles de nous rejoindre. Avant qu’il ne nous rejoigne, je vois ce joueur trois ou quatre fois et peu importe le terrain, que ce joueur soit à domicile ou à l’extérieur. »
George Ilenikhena, le symbole d’une réussite
Loïc Lavillette ne compte plus les kilomètres parcourus et il lui arrive par exemple d’aller jusqu’à Châteauroux mais aussi Dijon et même une fois Lyon. « Je le répète, ma priorité est de recruter de jeunes joueurs le plus près de nous, c’est à dire Amiens et la Somme. Et quand ce n’est pas le cas, on va un peu plus loin. » Enfin, quand on demande à Loïc Lavillette son plus beau coup, il répond immédiatement: « C’est George Ilenikhena que j’ai découvert à Antony. »
Il poursuit : « Je l’ai vu trois ou quatre fois. Il y avait de la concurrence. Je l’ai fait venir une journée chez nous à Amiens et il a été séduit par notre projet de formation qui défend à la fois l’aspect football et la scolarité sans oublier le projet citoyen et le côté familial du centre de formation. Il est resté deux ans à l’ASC. » Aujourd’hui, Ilenikhena est pro à Monaco. Ainsi donc, Loïc Lavillette a un rôle important au sein de l’ASC et nul doute qu’Omar Daf, qui est à l’autre bout de la chaine, peut mesurer le rôle important de ce recruteur de l’ombre.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazettesports.fr