HANDISPORT – Laurence Mbongo : « L’inclusion se fait aussi bien entre handicaps et valides qu’entre jeunes et moins jeunes »

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En poste de présidente depuis maintenant deux ans, après avoir succédé à son époux Joseph Mbongo qui a présidé les 12 années précédentes, Laurence Mbongo nous dévoile son rôle au sein du HSAM et la vie au club.

Suite à une absence de candidatures à la place de président du club Handisport Amiens Métropole, Laurence Mbongo, frustrée que personne ne se présente, a décidé, il y a deux ans maintenant, de postuler à la tête de l’association. Entrée dans le club suite à la rencontre de son mari, Joseh Mbongo, en 2009, celle qui est aujourd’hui présidente a eu d’autres rôles au sein de l’association par le passé. Passant de référente de l’activité aquatique à secrétaire du club pendant 10 ans, Laurence Mbongo a laissé tout cela pour prendre le rôle de dirigeante, afin de permettre au club de continuer à prospérer et permettre aux adhérents de continuer leurs pratiques sportives.

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Quand l’expérience professionnelle rend service au bénévolat

Dans la vie de tous les jours, Laurence est infirmière cadre de santé avec une expérience de neurochirurgie : « Le handicap je le connaissais mais seulement professionnellement. Puis j’ai rencontré Joseph, mais avant ça, le handisport sur Amiens, je n’en avais jamais entendu parlé. » Mais ayant toujours baigné dans le milieu associatif, Laurence Mbongo ne s’est pas retrouvée dépaysée, elle a donc renoué les liens, grâce au HSAM, avec cet investissement associatif qui lui plait tant. Cependant, elle précise que ce rôle de présidente se fait en tant que bénévole, et que cela peut parfois représenter une charge mentale importante, notamment du fait qu’elle ait une vie active à côté et ne soit pas encore retraitée : « On a quand même un gros club avec une organisation importante. Il y a toujours le avant, pendant et après évènement à prendre en compte. J’avoue ne souhaiter faire qu’un seul mandat de présidence, mais je suis prête à encourager et à accompagner un potentiel candidat. » Malgré cette charge, Laurence Mbongo est fière que les membres et bénévoles du club répondent présents, avec des services civiques qui deviennent souvent bénévoles à la fin de leur mission. Le HSAM peut donc compter sur des personnes motivées, ce qui aide à l’épanouissement, que ce soit celui des membres du bureau comme celui des adhérents.

L’équipe de handibasket du HSAM

Une ambiance familiale et une motivation sans faille

Au niveau général, l’ambiance chaleureuse du club se fait facilement ressentir : « On est un club avec une ambiance vraiment familiale. On a aussi bien de la compétition que du loisir et chacun vient chercher ce qu’il a envie de trouver. Le fait d’être un club multi activités permet de proposer une activité sportive à des profils de handicaps différents et en particulier le handicap appelé « lourd » avec la boccia et la sarbacane. » Sur Amiens, le HSAM est le seul club qui propose des activités adaptées pour ce profil de handicap.

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Lou, jeune joueuse de Boccia du HSAM

Mais malgré l’effervescence du club, il est important de rappeler l’une de ses luttes principales, qui se fait contre l’isolement social que peuvent subir les personnes en situation de handicap. L’exemple de l’année du COVID-19 a été la preuve même de cette situation d’isolement : « On a arrêté les activités pendant un bon moment. Le basket a repris plus tôt parce que c’était de la compétition mais dans des conditions particulières avec port de masques par exemple. » Suite au confinement, le HSAM a donc souffert des mesures du gouvernement mises en place face à la pandémie mondiale, ce qui a empêché le club de retrouver son nombre initial d’adhérents jusqu’en 2022-2023.

En revanche, une fois les restrictions effacées et la situation apaisée, les pratiquants ont fait leur retour au HSAM, permettant à l’association de voir cette fois-ci son nombre d’adhérents passer de deux à trois chiffres sur l’ensemble des activités proposées. « En 2022-2023 on a retrouvé notre nombre d’adhérents, et là sur la dernière saison on était à 114 adhérents contre 96 en post-covid. » Mais malgré cette bonne nouvelle, la présidente souligne le fait qu’encore trop peu de personnes en situation de handicap bénéficient d’un accès régulier à une activité sportive, et qu’au niveau départemental, moins d’un tiers de ces personnes en pratiquent une, tout en précisant : « Cela reste motivant pour nous, parce que beaucoup de choses nous permettent aussi aujourd’hui d’accueillir de nouveaux adhérents, notamment l’effet des J.O dernièrement je pense. »

Une motivation qui reste donc intacte dans ce combat de l’accès du sport pour tous. Mais lorsque l’on parle de pratique sportive pour tous, cela inclue-t-il l’âge ? « La tranche d’âge est très variable au club, on peut accueillir des 7-8 ans, j’ai des noms en tête, et des beaucoup plus âgés. L’un des adhérents en activité aquatique a 74-75ans, mais le mélange ne pose pas de soucis. L’inclusion se fait aussi bien entre handicaps et valides qu’entre jeunes et moins jeunes. » Cela démontre bien la volonté d’inclusion du club, mettant donc en avant toutes les pratiques peut importe l’âge du bénéficiaire.

Pour terminer, la présidente du HSAM assure « On est une famille Handisport, on en est fiers et ça se ressent de l’extérieur. » Le club a donc encore de belles années devant lui, avec une présidente et une équipe qui donnent tout leur possible pour continuer à faire vivre l’association tout en ouvrant l’accès à une pratique sportive régulière pour tous.

Lou Duminil

Crédit photo : Théo Begler et Reynald Valleron – Gazettesports.fr

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