Les deux joueuses des North Squirrels partagent leur quotidien sportif entre le hockey sur glace et le roller-hockey. Deux disciplines qui se ressemblent, qui se complètent mais dont les différences obligent à une adaptation continue.
Manon Serer est, à la base, une pure joueuse de glace. Elle est même capitaine de l’équipe féminine des Gothiques d’Amiens. Elle a découvert le roller-hockey un peu par hasard : « C’est ma deuxième année au roller. Parce que ça ressemblait au hockey sur glace, je me suis dit « c’est pas mal », je vais faire les deux. » Lucie Marseille, elle, est semi-novice dans la discipline. Car si elle ne fait de la glace que depuis une saison et demi et qu’elle n’a intégré l’effectif des North Squirrels que cette saison, le roller-hockey lui était grandement familier : « J’ai beaucoup de personnes de ma famille qui en ont fait. J’en ai fait quand j’étais plus petite, de mes 6 ans jusqu’à mes 13 ans. Et j’ai tout arrêté pour des raisons… Je n’ai pas vraiment de raison. J’ai vite regretté« s’amuse t-elle. Et c’est sur le conseil de Manon Serer, avec qui elle pratique le hockey sur glace, qu’elle s’est décidée à rechausser les rollers : « Dès le premier entraînement, j’ai directement accroché. Que ce soit par rapport à l’équipe ou par rapport au sport. »
Mais la pratique de deux sports en simultané pose des problématiques, rien que pour les planning d’entraînements et les différentes rencontres. « Dans la semaine, j’ai un entraînement de roller le mardi. Et je passe le mercredi et le vendredi à la glace. Le week-end, c’est en alternance. Ça dépend quand il y a des matchs de glace ou quand il y a des matchs de roller« explique Lucie Marseille. Même organisation pour Manon Serer qui précise qu’un choix doit parfois être fait si les deux disciplines se superposent, notamment pour les matchs de championnat : « Je privilégie un peu plus la glace quand même parce que c’est mon sport de base et aussi parce que je suis la capitaine à la glace, je ne peux pas louper trop de matchs. Mais sinon j’essaie un maximum d’être là pour les deux et pour l’instant, cette année, les plannings correspondent bien. »
Le freinage et le palet, les deux éléments changeant
L’approche technique, tactique et physique est aussi différente. Les deux joueuses doivent savoir jongler entre deux systèmes de jeu, deux surfaces, deux équipements, etc. D’ailleurs, concernant ce dernier point, Lucie Marseille effectue une comparaison assez claire : « Quand on arrive à la glace, on a l’impression d’être équipé pour aller à l’armée. Au roller, on a l’impression d’être en maillot de bain.« Mais la différence frappante entre hockey sur glace et roller-hockey, c’est le système de freinage et la glisse du palet : « Au roller, ça va beaucoup plus vite parce que le palet est beaucoup plus léger. Au niveau du freinage, je trouve que c’est beaucoup plus compliqué au roller pour quelqu’un qui vient de la glace donc je pense que ça doit être pareil à l’inverse » explique Manon Serer. Propos confirmés par Lucie Marseille : « Ce que je ne sais pas faire au roller hockey, c’est freiner, c’est super compliqué. Ce n’est pas du tout le même genre de freinage. Du coup, je ne maîtrise pas encore. »
Et quand on demande si la pratique simultanée de ces deux disciplines est un avantage ou un inconvénient, Manon Serer n’hésite pas une seconde : « Faire les deux sports, ça me fait progresser. Mes résultats rollers pour l’instant sont bons, à la glace ils sont très bien aussi. » Et si elle devait choisir, de part son statut de capitaine dans l’équipe de glace et son ancienneté dans la discipline, cette dernière privilégierait les patins. « Si demain j’ai un match entre le roller et la glace, je vais choisir la glace« avoue t-elle. Pour Lucie Marseille, en revanche, le choix est cornélien : « Je ne pourrais pas choisir parce que c’est complètement différent, même par rapport à l’équipe. Il y a des points forts au hockey qu’il n’y a pas au roller, et inversement. Choisir, franchement, ce ne serait pas possible. » Patins ou rollers, glace ou terrain, patinoire ou gymnase, Manon Serer et Lucie Marseille possèdent une double-casquette que peu peuvent se targuer d’avoir. Mais ces deux rôles leur sied bien.
Simon Vasseur
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr