Ainsi donc, et pour la première fois dans l’histoire de ce sport depuis un siècle, aucune rencontre officielle ou amicale, organisée par le district de la Somme, n’aura lieu ce week-end dans notre département. C’est évidemment une décision courageuse qui a été prise par l’ensemble des membres du district.
Le président Pascal Tranquille avait évoqué ce grave problème pas plus tard que l’autre samedi à Abbeville, lors de l’assemblée générale du district. Mais en aucun cas il n’avait évoqué une remise générale un prochain week-end. Dans la Ligue des Hauts-de-France, il nous semble bien que c’est un cas exceptionnel. Faut-il dans ces conditions considérer que, dans la Somme, il y a plus d’incidents sur et hors des terrains ?
Nous n’en sommes pas là et c’est fort heureux. Nous n’avons pas encore vu des voitures d’entraineurs brûler parce que ces éducateurs n’avaient pas sélectionné un jeune dans leur équipe de club. Un choix qui a provoqué la colère de certains parents qui n’ont pas hésité et ont procédé à la pire des représailles : mettre le feu aux voitures de membres du club dans lequel évoluent leurs enfants. C’est arrivé en France, hélas.
Alors que faut-il faire ? Tenter, et ce n’est pas facile, de faire un travail de pédagogie dans les clubs auprès des jeunes mais c’est un travail de longue haleine. Ce qui se passe sur les terrains et derrière les mains courantes ne sont que le reflet de la vie de tous les jours. Pascal Tranquille et son comité ont décidé de frapper fort mais nous sommes convaincus que, dans d’autres départements, les élus se montrent plus souples et ferment les yeux. Et puis, l’exemple du foot professionnel n’est hélas pas bon. Et les sanctions ne suivent pas forcément.
Le nouveau Ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il n’était pas favorable à l’arrêt d’un match dès lors qu’il y a des insultes ou chants homophobes. Nous le répétons, il faut sanctionner encore plus sévèrement en rappelant que la justice du foot est celle des tribunaux. Il arrive aussi que certains concernés par un match dans lequel se sont produits des incidents (arbitres, dirigeants et joueurs) perdent la mémoire au moment des auditions et ne se souviennent plus très bien ce qu’il s’est réellement passé. Toujours est-il que cette décision du district de la Somme ne restera pas sans lendemain et que, dans l’avenir, le quidam et le supporter auront l’occasion de se rendre dans les stades et assisterons à des matches qui se dérouleront sans incident.
Mais ne rêvons pas trop !
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports.fr (illustration)