Si la qualité des joueurs amiénois est difficilement critiquable cette saison, leurs problèmes de constance pourraient plutôt être liés à un manque de profondeur, regrette l’entraîneur Mario Richer. Une problématique avec laquelle les Gothiques doivent vivre et gérer une nouvelle fois ce vendredi face à Gap.
Si la défaite de ce mardi contre la lanterne rouge du championnat peut nourrir les regrets de Mario Richer quant à l’attitude et la volonté de sa formation, ce dernier confie avoir fait face à une solide équipe de Briançon : « On n’a pas joué avec la rage qu’on doit avoir tout le temps […] Là-bas, ils ont travaillé plus que nous. Ce n’est pas nécessairement la meilleure équipe sur papier, mais ils travaillent. C’est une très belle équipe, ils ne resteront pas derniers. »
À tout cela s’ajoute un paramètre craint depuis le début de saison : la profondeur de banc. Alors que Kristjan Čepon purgeait son match de suspension et que Noa Besson était appelé en équipe nationale jeune, les lignes étaient largement chamboulées ce mardi. De plus, Anatole de Mali et Gaspard Vanwormhoudt, respectivement en équipe de France U20 et U18, ne pouvaient être appelés dans les rangs amiénois. De ce fait, le Barbu se devait de composer avec quelques jeunes manquant d’expérience au niveau Magnus. Pendant ce temps, Angers se renforce et s’offre les services de Jesper Kandergård, un jeune suédois aux 100 matchs de SHL, tout comme Anglet qui signe Nick Master, auteur d’un point par match en DEL 2 la saison passée. Des transferts à l’image des ambitions de chaque club qui rendent envieux Mario Richer, rappelant par la même occasion que l’équipe n’a été au complet qu’à une seule reprise cette saison. « On peut avoir des importés qui peuvent combler un vide lorsqu’on a des blessés ou des suspendus, sauf qu’il faut avoir une volonté de le faire. Des fois, il y a des joueurs qui jouent avec une blessure qu’on pourrait reposer à l’occasion. Donc, oui, la venue d’un nouveau joueur serait très bien. On pourrait faire comme Grenoble en alignant Fouquerel et mettre un jeune gardien sur le banc au profit d’un joueur de champ importé… » Mais au sein de l’AHE, cette volonté d’apporter du sang frais ne fait pas l’unanimité.
Ce vendredi, Amiens reçoit Gap, une équipe en difficulté depuis la saison dernière, mais qui parvient à briller par moment. Quoi qu’il en soit, le message a été répété dans le vestiaire : « Le classement n’a rien à voir avec les matchs, si tu ne te présentes pas avec ton meilleur match, tu ne gagneras pas. Il faut que tout le monde se présente, qu’ils veuillent jouer, qu’ils veuillent être intenses. Peu importe contre qui. »
Depuis le début de saison, les Gothiques d’Amiens ont même la chance de pouvoir jouer dans un Coliseum souvent pris d’assaut, qui affiche une moyenne de 3066 spectateurs. Jordan Lepage, auteur de cinq buts sur les cinq dernières rencontres, s’en réjouit : « C’est fun de jouer à la maison avec les partisans. Surtout que, dans les dernières années, on jouait à l’université (avec l’Université du Québec des Trois-Rivières ; ndlr) et c’est une ligue où il y avait beaucoup de monde dans les estrades. Ça fait plaisir de retrouver un petit peu cette ambiance-là. L’adrénaline des fans, j’adore ça. » Des spectateurs que le technicien espère voir convertis en supporters ce vendredi pour ainsi former « une foule bruyante, une foule très vivante. »
Ligue Magnus, 17e journée
Vendredi 8 novembre – 20 h 15, Coliseum
Amiens (5e, 30 pts) – Gap (11e, 14 pts)
Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr